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ORIENTATION SCOLAIRE - Ne mettons pas la charrue avant les boeufs !

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Bon nombre d'étudiants choisissent leur filière d'études sans avoir identifié le ou les métiers qu'ils envisagent d'exercer, et ce n'est pas sans conséquence. Les statistiques sur ce sujet sont alarmantes : un étudiant français sur trois change d'orientation à la fin de sa première année d'études et plus de 50% des trentenaires n'exercent pas dans le domaine pour lequel ils sont diplômés

Laurent Devred exerce à Madrid en tant qu'expert en orientation et en choix de carrière. Il accompagne les adolescents et étudiants depuis la 3e et jusqu'au premier emploi.

Quelles sont les préoccupations des parents aujourd'hui ?
La plupart des parents qui prennent contact avec moi ne souhaitent qu'une chose : le bonheur de leurs enfants. Ils souhaitent qu'ils choisissent bien leurs études et s'épanouissent dans leur futur métier. En parallèle, devant la multiplication des formations et la complexité du système, il existe une véritable angoisse de se tromper dans ce choix si important.

Quelles méthodes utilisent-ils pour aider leurs enfants dans leur orientation ?
Aujourd'hui les rencontres avec le conseiller d'orientation, les différents salons des métiers ou de l'étudiant ou encore les tests sont les moyens les plus utilisés.

Quelle est votre opinion sur ces méthodes ?
Je pense que la rencontre avec les conseillers d'orientation et la visite des salons sont très intéressantes et même nécessaires. Cependant, il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. Avant d'avoir envie de s'informer sur les filières, il est indispensable que l'adolescent ait pris le temps de réfléchir sur lui-même. Mon objectif est de l'aider à identifier ses propres motivations, les points forts qui développeront sa confiance et les éventuels points de blocage à désamorcer. J'utilise notamment les techniques du coaching pour développer cette réflexion.
Suite à ce travail sur mesure, l'étudiant va s'approprier son futur et sera d'autant plus actif dans son processus d'orientation. De ce travail de réflexion dépend l'implication de l'étudiant.

Quelle erreur ne faut-il pas commettre ?
Sauf s'il existe une vocation, auquel cas seule la sélection des études importe, il est très important de ne pas se focaliser sur le choix de la filière d'étude même s'il s'agit du premier choix qu'il faudra faire. Ce choix n'aura de valeur que s'il repose sur une réflexion préalable et une analyse des véritables motivations de l'adolescent.
Une autre erreur fréquente est de limiter son orientation à la réalisation d'un ou deux tests sur Internet et d'en utiliser les résultats pour la recherche des filières d'études. Je le constate encore souvent chez certains de mes clients qui viennent me voir après l'arrêt de leur première année d'études post-bac.

Quel est votre procédé ?
Je pense qu'il est indispensable d'inverser le processus en mettant l'accent sur les métiers qui pourraient intéresser nos enfants, de laisser les filières d'étude de côté quelques temps et de réfléchir sur les moteurs qui font avancer nos enfants.
Lorsque je travaille avec des étudiants, j'utilise le procédé suivant :
Étape 1 : mon objectif est toujours de les aider à identifier leurs envies mais aussi leurs valeurs, leurs passions, à reconnaître les expériences passées où ils ont réussi, etc. De cette première étape, nous obtenons les éléments essentiels à la définition du projet professionnel.
Etape 2 : une fois obtenue une première ébauche du projet professionnel, je les encourage à confronter leurs conclusions avec le marché du travail en les aidant à rencontrer notamment des professionnels des métiers retenus, de façon à valider leurs envies.
Etape 3 : ensemble, nous validons et consolidons le projet professionnel et préparons la rencontre avec le conseiller d'orientation, la visite des différents salons et planifions les actions complémentaires.
Au final, mon objectif est de construire avec les étudiants un projet solide et motivant pour, aux échéances, prendre des décisions en connaissance de cause.

A partir de quel âge recommandez-vous de commencer ce processus ?
Entre 15 et 17 ans. Je réalise ce processus d'orientation sur quelques mois (entre 5 et 10 séances) et j'offre aussi la possibilité d'étaler le processus entre la classe de seconde et la terminale en réalisant quelques séances chaque année et en intensifiant le processus si nécessaire.

Plus d'information sur www.coaching-escolar.es/fr
Contact: info@coaching-escolar.es ou 606 011 000

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Publié le 8 mars 2011, mis à jour le 14 novembre 2012
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