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L'euthanasie sur le point d'être dépénalisée en Espagne

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Eyasu Etsub 

Le Congrès espagnol devrait voter dans les prochains jours la loi pour réguler l'euthanasie. 

 

Suite à l'approbation du projet de loi présenté par le parti socialiste, le texte définitif sur l'euthanasie en Espagne va être débattu dans les jours à venir. L'approbation de la loi sera soumise au vote des députés lors de la session du Congrès jeudi prochain. L'Espagne reconnaîtra alors le "droit à mourir dignement", un sujet qui soulève beaucoup de divergences d'opinions. L'objectif de cette loi est d'apporter une couverture juridique et une assistance médicale aux personnes qui souffrent de maladies incurables en phase terminale, et qui souhaitent mourir.


Qu'autorisera la loi ?

La loi autorisera et régulera l'euthanasie ou le suicide médico-assisté en Espagne. On parle d'euthanasie lorsque c'est le personnel médical qui administre les médicaments qui provoquent la mort à un patient en phase terminale. La décision doit être volontaire et accordée avec les équipes médicales afin d'abréger les souffrances et d'éviter davantage de douleurs. L'euthanasie est légale aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et au Canada.

Dans le cas du suicide assisté, c'est le patient qui s'administre lui-même le médicament qui lui provoquera la mort. Le médecin lui prescrit le médicament et le patient peut choisir d'être accompagné par un professionnel médical ou par la personne de son choix. Le suicide assisté est autorisé en Suisse. 


Qui pourra en faire la demande ?

L'accès à la procédure pourra être demandé par les personnes majeures de nationalité espagnole ou résidant en Espagne, atteintes et souffrant de maladies graves, chroniques et incurables. Le patient devra être pleinement conscient au moment d'exprimer sa volonté d'accéder à l'accompagnement. La volonté du patient devra être exprimée par écrit, et répétée une seconde fois deux semaines plus tard. La procédure devrait donc durer au moins un mois avant d'accéder à l'intervention. Durant ce délai, le patient pourra changer d'avis, et il devra réaffirmer plusieurs fois sa volonté de mourir. Les équipes médicales pourront refuser une demande qui ne serait pas légitime. 


L'Église convoque une journée de jeûne 

Si la loi obtient la majorité nécessaire au Congrès des députés cette semaine, elle passera alors devant le Sénat et pourrait entrer en vigueur dès le mois de mars 2021. La Conférence Episcopale Espagnole a exprimé dans un communiqué son grand désaccord face à la mise en place de cette loi, "un fait spécialement grave qui instaure une rupture morale". Les Evêques espagnols mettent en avant la promotion des soins palliatifs, et ont convoqué une "journée de jeûne et de prière" le mercredi 16 décembre. 

perrine laffon
Publié le 16 décembre 2020

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