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Espagne : quoi de neuf cet été ?

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Sarah Kilian
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 30 août 2020, mis à jour le 30 août 2020

Le Covid-19 est resté omniprésent dans l’actualité, tant du point de vue sanitaire que de ses conséquences sur l’économie et le tourisme. Les nouveaux foyers de contamination sont ainsi passés en 2 mois de quelques cas à plus d’un millier. Rappel des derniers événements qui ont marqué cet été.

 

Pas de trêve du Covid-19


La propagation du virus a malheureusement explosé en Espagne depuis la fin de l’état d’alarme le 21 juin, avec un total de 2.463 foyers de contamination -dont 1.300 actifs actuellement- dans tout le pays, et près de 440.000 contagions. 

L’Espagne est d’ailleurs le pays d’Europe qui présente le plus de contaminations, avec 205,5 cas pour 100.000 habitants au 29 août 2020, selon les dernières données du Centre Européen de Prévention et Contrôle des Maladies (ECDC). Fin juillet, il était de 47. Ce chiffre est encore plus significatif lorsque l’on considère d’autres pays européens qui avaient été particulièrement touchés pendant la première phase de la pandémie. Ainsi, à la même date, en Italie, il n'y a que 20,9 infections pour 100.000 habitants; en Belgique, 46,5 ; au Royaume Uni, 22,9 et en France, 81,9.

La recrudescence de l’épidémie tout au long de l’été a même obligé les autorités locales à prendre de nouvelles mesures ces dernières semaines, telles que le confinement de certaines localités (Aranda del Duero, par exemple), la défense de fumer dans les endroits publics, qui s’étend à plusieurs communautés autonomes, l’interdiction de réunion de plus de dix personnes ou la fermeture des établissements de loisir nocturne. 

Pas étonnant dans ces conditions qu’au cours de l’été aient augmenté les contrôles appliqués par une vingtaine de pays européens aux voyageurs en provenance de l’Espagne. Ces mesures vont, selon les pays, de simples recommandations d’éviter de voyager en Espagne ou dans certaines régions, en passant par le test PCR, jusqu’à l’obligation de rester en quarantaine.


Effondrement de l’économie

On s’en doutait. Les conséquences de la pandémie sur l’économie ont continué de marteler l’actualité espagnole tout l’été. C’est ainsi que l’Institut National des Statistiques a annoncé une chute historique de 18,5% du PIB au second trimestre, un effondrement sans précédent. A ce triste record pour l’économie espagnole s’ajoute le fait que pas moins de 90.000 entreprises auraient mis la clé sous la porte au cours des cinq derniers mois, ce qui n’augure rien de bon pour les chiffres du chômage. 
 
La seule "bonne" nouvelle est le ballon d’oxygène européen annoncé cet été, puisque Bruxelles prêtera 21,3 milliards d’euros à l’Espagne, via le dispositif SURE (un instrument de soutien temporaire face aux risques de chômage en situation d'urgence). L’Espagne est le deuxième pays bénéficiaire, après l’Italie.

La crise sanitaire suppose enfin un coup de grâce pour le tourisme, véritable fer de lance de l’économie espagnole. Ce secteur n’a en effet pas pu se récupérer pendant les mois d’été, puisque très peu de touristes ont visité l’Espagne. Rappelons qu’il s’agit du deuxième pays, après la France, qui reçoit normalement le plus de touristes au monde. Or, cette année l’Espagne devrait comptabiliser 54 millions de touristes en moins. Les grandes entreprises du secteur du tourisme ont d’ailleurs annoncé il y a quelques jours que les pertes devraient atteindre les cent milliards d’euros.


Juan Carlos Ier abandonne l’Espagne

Tremblement de terre politique début août. Le roi émérite Juan Carlos Ier annonce dans une lettre qu’il quitte l’Espagne. C’est le seul événement qui a véritablement éclipsé quelques jours l’autre "corona-actualité" sur les foyers de contamination du Covid-19. L’annonce de l’exil de l’ancien Roi d’Espagne a tellement agité le climat politique que la nouvelle a même fait la une de plusieurs journaux étrangers.

A l’origine de ce départ se trouverait l’annonce en juin de l'ouverture d'une enquête par le Tribunal suprême pour établir si Juan Carlos aurait une responsabilité pénale dans une affaire de corruption présumée lorsque l'Arabie saoudite avait choisi un consortium espagnol pour la construction du TGV de la Mecque.

Suite à cette décision historique pour la monarchie espagnole, les divergences se sont accentuées au sein de la coalition de gouvernement. Pedro Sánchez a même dû défendre la monarchie face aux attaques de Pablo Iglesias, chef-de-file de Podemos et deuxième vice-président du gouvernement, en insistant sur le fait que l’on "ne juge pas des institutions mais des personnes". Quant à l’avenir judiciaire du roi émérite, justement, celui-ci a assuré qu’il se tiendrait à tout moment à la disposition du Parquet espagnol. 

Armelle Pape van dyck
Publié le 30 août 2020, mis à jour le 30 août 2020