Enseignante en Primaire, elle a principalement travaillé dans des écoles internationales en Suisse, notamment au Lycée Français de Zürich et à l'école internationale "Le Rosey". Directrice du département des langues du camp d'été du Rosey, elle a acquis une expérience en Suisse et en Espagne, qui lui ont servi pour fonder et diriger depuis la rentrée, "la Maisonnette", un accueil parascolaire pas comme les autres.
(Cala Bodmer et Malena Martínez / Photo DR)
C'est pour une belle bâtisse du quartier de Chamartín, à proximité des métros Duque de Pastrana et Pio XII, que Cala Bodmer a eu un vrai coup de c?ur. Cette expatriée suisse, fille de diplomate, professeure des écoles rompue aux expatriations depuis l'enfance a, pendant plusieurs mois, préparé minutieusement un projet d'accueil parascolaire dont elle ne voyait la concrétisation qu'à travers cette maison pas comme les autres. Avec beaucoup de persévérance et un peu de chance, le projet s'est définitivement concrétisé en septembre : "La Maisonnette" est officiellement née, avec l'appui d'un fond d'investissement international intéressé à développer à l'étranger le systèmes local des structures d' APEMS (structure d' Accueils Pour Enfants en Milieu Scolaire), dont l'efficacité a été démontrée dans une grande partie de la confédération helvétique ainsi que dans les pays germanophones. Un projet pilote, donc, que la directrice évoque comme "une passerelle" entre l'école et la maison, destinée aux enfants de 7 à 12 ans. "Dans les écoles françaises, les enfants sont en cours jusqu'à 16h30. Puis avec les devoirs et les activités extra-scolaires, ils restent souvent jusqu'à 19h dans l'établissement. Autant d'heures dans la journée dans le même espace, c'est un vécu qui fatigue l'enfant", estime-t-elle.
Or, pour Cala Bodmer, les enfants d'expatriés créent via l'école un lien particulier avec leur pays d'accueil. "C'est surtout cet espace que l'enfant connaît lors de l'expatriation", juge-t-elle. "L'objectif de 'La Maisonnette' est ainsi de devenir un lieu alternatif pour créer d'autres liens avec le pays, un lieu pour faire d'autres choses". L'objectif annoncé d'accueillir des enfants de différentes écoles internationales et locales permettrait de fait aux plus jeunes de créer des liens autres que ceux établis dans le cadre scolaire. "A l'avenir, on espère proposer aux adultes la même plateforme", commente au passage Cala. L'objectif est double : proposer un espace de rencontres aux expats leur permettant de briser le strict cercle communautaire, mais aussi impliquer les parents dans le projet de l'accueil parascolaire. Avec Malena Martinez, coordinatrice pédagogique de "La Maisonnette" et, comme elle, professeure ayant la double nationalité (franco-espagnole), elles sont convaincues que pour les parents comme pour les enfants, "La Maisonnette" doit constituer un effet "socialisant". Avec des activités en français, anglais et espagnol, c'est aussi à travers la langue qu'elles souhaitent réussir ce pari.
Des navettes ont été organisées pour recueillir les enfants à la sortie des écoles françaises et les mener jusqu'à "La Maisonnette", à partir de 16h et jusqu'à 20h du lundi au vendredi, et à partir de 12h le mercredi. Leurs sont proposés, outre les collations de rigueur, un accompagnement dans les devoirs, mais aussi une série d'activités, en trois langues. "Faire ses devoirs à l'étude c'est très bien", considère Cala, "mais y a-t-il quelqu'un qui suit, qui est derrière l'enfant pour s'assurer du bon déroulement des révisions ? Y a-t-il un fil rouge, jour après jour ?" Entre un système scolaire espagnol, "fortement axé sur les apprentissages instrumentaux", et l'exigence souvent poussée des systèmes français de l'étranger, l'accueil parascolaire constitue donc l'occasion de promouvoir la confiance en soi -dans un cadre "comme à la maison"- et l'expérience de la réussite. "Notre philosophie consiste à juger tout ce que l'enfant sait -et non ce qu'il ne sait pas", explique Cala, "afin de promouvoir la confiance en soi et la capacité à oser". Si la fréquentation de l'espace est assurée avec constance, "La Maisonnette" se convertit alors en le lieu où l'enfant va après l'école, avant de rentrer à la maison. Une transition, ou "une passerelle", qui permet dans la durée de réviser le travail scolaire abordé au cours des séances précédentes, mais aussi participer à des activités (karaté, gymjazz, batuka, guitarre, échecs...) où la progression et l'atteinte d'un objectif, à terme, seront également valorisés. "Il y a toujours un but pédagogique dans notre démarche", souligne Cala. "Il ne s'agit pas d'entretenir les enfants pendant 2 heures, ni de constituer un lieu de garderie entre deux courses... Nous souhaitons d'ailleurs que les parents s'impliquent et fassent partie de ce projet".
L'expérience suisse est-elle transposable à Madrid ? C'est en tous cas le pari d'OSSA VP, le fond d'investissement qui a décidé de tester la réactivité de la capitale espagnole, en s'appuyant notamment sur le public expatrié, pour étudier la possibilité de développer le concept dans le monde hispanophone, et notamment en Amérique latine.
VG (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 4 novembre 2015
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