Cittaslow, késako? Ce concept venu tout droit d'Italie, connu en français sous le nom de "villes lentes" est en train de créer un nouveau mode de vie, et un nouveau type de tourisme, où le "mieux-vivre", le local et l'écologique sont mis à l'honneur. Explications sur une nouvelle tendance qui gagne peu à peu la France et l'Espagne.
(Begur / Photo CC txikixa)
Ce type de villes a été crée en 1999 en Italie. L'atmosphère qui y est crée vise à faire oublier le mode de vie frénétique connu dans les métropoles actuelles, et à faire ralentir les gens, pour les faire profiter des plaisirs simples de la vie. Les villes lentes étirent donc le concept du "slow food", également né en Italie en réaction au fast-food américain, et qui cherche à mettre dans les assiettes une gastronomie locale, traditionnelle et biologique, à savourer.
Les "villes lentes" ce n'est donc pas simplement la promotion d'une bonne cuisine locale et préparée longuement, mais c'est tout une réflexion sur l'espace urbain, les relations entre citoyens, les loisirs qui doivent revaloriser un mode de vie relaxant, qui doivent redonner au gens le temps de vivre.
De ces villes il existe six versions en Espagne, et cinq versions en France. En Espagne, Begur et Pals en Catalogne, Bigastro dans la région de Valence, Lekeito et Mungia dans le Pays Basque, et Rubielos de Mora en Aragon ont obtenu le label. Le mouvement se déploie donc partout en Europe, à travers un réseau "International des villes du Bien vivre".
Des villes où il fait bon de vivre
Pour participer au mouvement, une ville ne doit pas dépasser les 50.000 habitants, car elle doit rester à "taille humaine". De plus, le curseur est vraiment sur la protection de l'environnement et sur la valorisation du territoire et du patrimoine historique de la ville. Les aliments, les loisirs, et même les types d'hébergements proposés aux touristes doivent respecter l'environnement de la localité, proposer des produits locaux, et mettre en avant le savoir-faire des artisans de la ville. Il s'agit de recréer une micro-économie tournée vers les commerces et la production de proximité. L'espace urbain doit enfin être aménagé afin d'éviter des rythmes de vie trop rapides, en aménageant pas exemple de nombreuses zones piétonnes.
L'Espagne a reçu l'approbation du réseau italien de Cittaslow en 2008, lui permettant dès lors de développer ce type de ville sur son territoire et mettre en ?uvre ces politiques locales dans certaines localités. L'une des premières villes a avoir obtenu le label est la ville de Begur en Catalogne. Située sur la Costa Brava, elle met en avant son patrimoine historique et culturel en permettant la visite ces anciennes murailles et fortifications. Les touristes peuvent profiter de son petit port de pêche et de son incroyable environnement caractérisé par ses falaises et ses calanques.
Conservatisme ou innovation ?
Le concept commence à devenir populaire, de nombreux touristes souhaitant un échappatoire à leur quotidien frénétique. Pour les habitants des villes lentes, beaucoup le perçoivent comme quelque chose de positif, qui a permis de revaloriser leurs activités locales et de nouer des liens de solidarités plus forts entre eux.
Cependant, les détracteurs de ce mouvement n'hésitent pas à le qualifier de "conservateur", arguant que c'était un moyen de se cacher pour ceux qui ne voulaient pas changer, innover et qui voulaient s'accrocher à tout prix à leurs traditions. Pour autant, de nombreuses communes souhaiteraient rejoindre le mouvement, car plus que de promouvoir un mode de vie, le label cittaslow est avant tout un bon moyen de développer le tourisme et l'activité économique d'une petite ville.
Léa SURUGUE (www.lepetitjournal.com - Espagne) Vendredi 15 novembre 2013
(Rediffusion jeudi 7 août 2014)
L'annuaire 
L'agenda 
