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Mario Centeno promu à la tête de l’Eurogroupe

Mario CentenoMario Centeno
Écrit par Nathan Hallegot
Publié le 10 janvier 2018, mis à jour le 10 janvier 2018

Le ministre des Finances portugais Mario Centeno a été élu président de l’Eurogroupe le 4 décembre 2017 après deux tours de vote par les dix-neuf ministres des Finances de la zone euro. Grand favori pour occuper le poste, il a bénéficié du soutien de l’Élysée ainsi que de celui de ses traditionnels alliés méditerranéens, l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Il  a remplacé Jeroen Dijsselbloem, le néerlandais qui a perdu son poste de ministre des Finances en octobre 2017 suite à la débâcle de son parti aux dernières législatives.

Poulain de la politique

À près de 52 ans, il est ce que l’on peut appeler un poulain de la politique. Il y a seulement deux ans, il débute en tant que député du district de Lisbonne à l’issue des législatives du 4 octobre 2015. À peine deux mois plus tard, le 26 novembre, il est nommé ministre des finances au sein du gouvernement socialiste de António Costa. Titulaire d’un doctorat d’Harvard, cet ancien professeur d’économie est également passé par la Banque centrale portugaise. Amateur de rugby, Centeno a rapidement su faire ses premières armes sur le terrain politique et ce, en dépit de sa non-affiliation partisane. Il participe à la coalition inédite entre socialistes et radicaux de gauche du gouvernement portugais en place depuis 2015; il est parfois décrit par ses adversaires, comme un centriste ou un libéral.

Un nouveau souffle

Cette nomination est tombée à point nommé puisqu’elle est le symbole d’un renouveau dynamique. Figure de proue du redressement économique, Centeno a fait preuve de témérité. Il s’est opposé aux recommandations des institutions européennes (Commission et Eurogroupe) en choisissant de creuser le déficit portugais de manière temporaire afin de mieux relancer l’économie pour avancer vers un assainissement budgétaire. Pari gagné. En mai dernier, le pays sort de la crise dans laquelle il était enlisé ce qui lui vaudra la qualification de "Cristiano Ronaldo de l’Ecofin" par Wolfgang Schäuble, son homologue allemand.
Francophile et europhile, le désormais cinquième homme de l’Europe séduit ses voisins français et sa politique n’est pas sans rappeler celle du président français Emmanuel Macron. Daniel Cohn- Bendit, ancien député européen l’a d’ailleurs qualifié de "Macron-compatible" sur Europe 1.

Une élection scrutée

La tâche à laquelle s´est attelée le nouveau locataire de Bruxelles est pharaonique. D’abord concernant la réforme de la zone Euro que les 19 pays membres étudient déjà depuis plusieurs mois. Dernière suggestion en date, celle de transformer le Mécanisme européen de stabilité (MES) en véritable Fonds monétaire européen.
Sa position d’homme de gauche lui sera plausiblement favorable en tant que garantie de la stabilité des institutions européennes.
En lice pour deux ans et demi, il prendra ses fonctions ce 13 janvier 2018.

 

Publié le 10 janvier 2018, mis à jour le 10 janvier 2018

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