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Le 1er mai à l’heure du Covid-19

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Écrit par Lucie Etchebers-Sola
Publié le 29 avril 2020, mis à jour le 29 avril 2020

 

Le 1er mai le Portugal célèbre à l'instar de bien d'autres pays la Fête du Travail. Des festivités entachées cette année par la pandémie de coronavirus qui compromet les habituels défilés des syndicats et des travailleurs dans les rues de la capitale et d´autres villes du pays.

 

Les origines de cette fête populaire

Célébrée en Europe depuis la fin du XIXe siècle en hommage aux luttes menées par le mouvement ouvrier américain, la « journée internationale des travailleurs » est instaurée en France en 1889, et devient fériée en 1919. Dans les années qui suivent et dans de nombreux pays, le 1er mai s’impose peu à peu comme un rendez-vous populaire et un jour de cortège très suivi. En France, une vieille coutume médiévale veut qu’on offre à cette date un brin de Muguet en guise de porte bonheur, une fleur qui symbolise aussi le passage de l’hiver au printemps. Cette tradition florale n’a pas atteint le Portugal, qui accorde en revanche beaucoup d’importance aux défilés nationaux des travailleurs et des syndicats (CGTP-in et UGT entre autres). Privé du droit de manifester depuis le début des années 1930 et l’ascension de Salazar au pouvoir, les Portugais se font, depuis la fin de la dictature, un devoir de descendre dans les rues pour défendre les droits des travailleurs. Le 1er mai 1974, les Portugais, tout juste libérés du régime fasciste, célébraient la Fête du travail pour la première fois depuis plusieurs décennies. Quarante-six ans plus tard, ce n’est pas un leader autoritaire mais un maudit virus qui compromet les festivités de la Journée internationale des travailleurs, confinement oblige.
 

Fin de l’état d’urgence, pas du confinement

Vendredi 24 avril, António Costa a déclaré que le long week-end du 1er mai serait soumis aux mêmes restrictions que celles qui avaient encadré les festivités de Pâques. Entre le 1er et le 3 mai, les défilés seront donc interdis, ainsi que tous déplacements intercommunaux, à l’exception des déplacements professionnels qui devront être justifiés par une attestation délivrée par l’employeur. « La fin de l’état d’urgence n’est pas la fin du confinement » a déclaré le Premier ministre. L’état d’urgence décrété le 18 mars dernier, sera en effet levé ce même week-end, le 2 mai. Malgré la fin de cette mesure exceptionnelle, le Premier ministre a rappelé qu’il était indispensable de maintenir les précautions sanitaires mise en place jusqu’à présent pour ne pas propager la maladie. Il a également insisté sur le fait de respecter le plus grand niveau d’isolement possible pour réussir à contrôler la pandémie, au moins jusqu’à ce qu’un traitement efficace soit découvert.
 

Un 1er mai perché et virtuel

Etant donné les circonstances exceptionnelles, les syndicats ouvriers portugais ont dû annuler les grandes marches qui ont lieu chaque année à Lisbonne et dans les grandes villes du pays. Malgré l’interdiction de se rassembler, Isabel Camarinha, Secrétaire général du syndicat ouvrier CGTP, a annoncé que les délégués syndicaux défileraient dans les rues, en respectant des distances de sécurité : « Nous ne pouvons pas appeler les travailleurs dans la rue, mais il est important qu’ils puissent voir des drapeaux et des pancartes portés par leurs syndicats depuis leurs fenêtres » a-t-elle déclaré. A l'heure où la moitié de l'humanité est confinée, les syndicats du monde entier appellent à d'autres formes de mobilisation. En Espagne et au Danemark, les Secrétaires généraux des grandes organisations syndicales ont chapeauté des « manifestations virtuelles », en Italie aura lieu un grand concert sans public tandis qu’en France les syndicats ont appelés a « envahir les réseaux sociaux » afin de donner à cette journée une véritable force collective virtuelle, à défaut de pouvoir descendre dans la rue.
 
Ce jeudi 30 avril se tiendra à Lisbonne un nouveau Conseil des ministres à l’issu duquel les règles du déconfinement devraient être établies, notamment au niveau économique, ainsi que  la possibilité pour un certain nombre de Portugais de revenir en présentiel sur leur lieu de travail même si c´est avec des restrictions particulières.

 

Publié le 29 avril 2020, mis à jour le 29 avril 2020

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