Depuis la fin de l'année dernière des manifestations venant de divers secteurs de la société portugaise ne cessent d'avoir lieu (enseignants, étudiants, médecins, infirmiers, avocats, dockers, chemins de fer et autres). Toutes les semaines, il y a des grèves perlées et des manifestations partout dans le pays. La raison principale est le fait que les salaires n'accompagnent pas la hausse du coût de la vie.
Le gouvernement vient de prendre des mesures en vigueur jusqu' en octobre prochain, et à décider notamment que le taux de TVA serait de 0% pour un panier de 44 produits alimentaires, plus des aides sociales aux familles les plus fragiles et le plan logement intitulé « Mais Habitação ». C'est précisément ce plan logement qui est considéré insuffisant par la population et critiqué par tous les partis politiques, à l'exception du PS sachant que c'est le parti qui a obtenu une majorité absolue pour gouverner lors des dernières élections législatives, en 2022.
Hausse exorbitante de l'immobilier à l'achat et des loyers
La hausse des taux d'emprunt et l'explosion des loyers dans les grandes villes en particulier rendent la situation très difficile pour les ménages. Selon Eurostat, le prix de l'immobilier à l'achat a bondi au Portugal de plus de 75% entre 2010 et 2022. La hausse des loyers ces 5 dernières années a été de 50 %, selon les données de l'INE. Le Smic, lui est à 760 euros au 1er janvier 2023 et le salaire moyen est à peine à un peu plus de 1000 euros.
La mise en place, en particulier, des visas gold en 2012 par le ministre d'Etat et des Affaires étrangères, Paulo Portas, du gouvernement de Pedro Passos Coelho est venu bouleverser les prix de l'immobilier dans les grandes villes du pays. L'autorisation de résidence pour des étrangers -hors UE- au début, contre un investissement économique pendant 5 ans dans le pays a permis une spéculation des fonds privés en particulier mais également des particuliers. L'augmentation très forte de l'hébergement touristique a jeté de chez elles des personnes âgées qui vivaient dans les villes et qui se sont retrouvées à la rue du jour au lendemain sans mesures gouvernementales prises pour réguler le marché. Aujourd´hui, le marché de l'immobilier dans le pays est totalement déréglé, c'est pour cette raison que le gouvernement vient de lancer un programme logement qui même s'il a été revu la semaine dernière est néanmoins très contesté. La mesure concernant la location forcée des logements vides fait couler beaucoup d´encre.
Les manifestations se poursuivent
Le week-end du 1er avril une centaine d'associations et des milliers de personnes ont à nouveau manifesté dans 6 villes du pays pour le « droit à un logement ». Un des manifestants interrogés par un grand quotidien portugais déclarait : « Nous ne pouvons plus payer les niveaux de loyer demandés ni faire face à nos emprunts bancaires ». Il rajoutait être « contre les expulsions des communautés sachant qu'en même temps des entreprises fructifient autour du tourisme, de l'hébergement local et font de la spéculation ».
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