Le 4 novembre 2025, l’Ambassade de France au Portugal à Lisbonne a accueilli la 5ᵉ édition du Grand Prix V.I.E Portugal, organisée par Business France en partenariat avec le Comité Portugal des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF). Présidée par Hélène Farnaud-Defromont, Ambassadrice de France, la cérémonie a récompensé des jeunes en mission au Portugal dans le cadre du Volontariat International en Entreprise (V.I.E), un dispositif qui fête ses 25 ans cette année.


Remise du Grand Prix V.I.E Portugal
Le lauréat 2025 est Justin Simon, en mission chez Forvia à São João da Madeira, au sud de Porto. Les quatre autres finalistes sélectionnés parmi les 10 candidatures au Grand Prix V.I.E Portugal étaient : Elouan Kaminsky (Eiquem à Lisbonne), Laura Dugas de Baudan et Pauline Larroque (Stafiz à Lisbonne), Jeanne Collot (BNP Paribas à Porto), Hawa Tounkara (société Crayon à Lisbonne).
La remise du grand Prix V.I.E s´est faite à l´issue d´une présentation orale et vidéo de chacun des cinq finalistes, présentation qu´ils ont auparavant préparée avec leur mentor, un des conseiller du commerce extérieur de la France du Comité Portugal. Leur défi, cette année, était de mettre en avant les avantages d´engager un VIE. Des volontaires internationaux en entreprises (V.I.E) étaient présents ainsi que des dirigeants d'entreprises et des représentants institutionnels qui ont élu la meilleure prestation parmi les V.I.E.

Le Volontariat International en Entreprise (V.I.E) permet à des jeunes de 18 à 28 ans de réaliser une mission professionnelle à l’étranger pour une société française. Ce programme, soutenu par Business France, est une véritable passerelle vers l’emploi à l’international. Au Portugal, plus de 212 jeunes participent actuellement au dispositif dans près de 70 entreprises. Ces missions, d’une durée de 6 à 24 mois, offrent une expérience unique de formation, d’autonomie et d’ouverture culturelle.
Un prix spécial a également été attribué à BNP Paribas pour son engagement exemplaire auprès des volontaires.

A l´occasion de la remise du grand prix VIE Portugal Lepetitjournal Lisbonne s’est entretenu avec Richard Gomes, directeur de Business France qui revient sur cette édition du Grand Prix, les tendances du programme et l’avenir du V.I.E au Portugal.
Lepetitjournal : Combien de candidats ont participé à cette édition ?
Richard Gomes : Nous avons eu une dizaine de candidats seulement cette année, beaucoup moins que l’an dernier. Ce n’est pas la meilleure nouvelle, mais la qualité des candidatures s’est nettement améliorée. Depuis que nous permettons aux nouveaux candidats de visionner les vidéos des éditions précédentes, ils s’en inspirent et produisent des présentations plus claires et mieux construites. On sent une vraie amélioration continue, à la fois sur le fond et sur la forme.
Ce sont des candidats très motivés ! Des jeunes qui ont envie, qui travaillent beaucoup au quotidien. On leur laisse plusieurs semaines pour préparer leur dossier et leur vidéo afin qu’ils puissent soigner leur présentation et inclure des séquences originales, parfois tournées dans Lisbonne ou Porto.
Combien de temps ont-ils pour préparer leur candidature ?
Ils disposent d’environ sept à huit semaines entre le lancement et la date limite de dépôt. Nous essayons d’intégrer des week-ends pour leur permettre de tourner, monter, ajouter des images ou des photos en dehors de leur travail.
Quel est le rôle des mentors ?
Les mentors n’interviennent qu’après la sélection des finalistes. Les cinq finalistes sont invités à un déjeuner à l’ambassade, en présence de l’ambassadrice. À ce moment-là, nous procédons à un tirage au sort pour former les duos V.I.E et mentor. Ensuite, chaque binôme travaille ensemble tout l’après-midi pour préparer l’intervention du candidat. Un vrai lien se crée entre eux, beaucoup restent en contact après la cérémonie. Cette formule plaît énormément aux mentors comme aux V.I.E. Certains témoignent même d’opportunités professionnelles créées grâce à ces rencontres.
Combien de V.I.E travaillent actuellement au Portugal ?
Nous comptons 212 V.I.E, un chiffre stable par rapport à l’année dernière, qui avait déjà battu des records. Par contre, le nombre d’entreprises utilisatrices augmente car nous sommes passés à 70, un record. C’est encourageant, car plus d’entreprises testent la formule, et souvent, quand elles essaient, elles l’adoptent !
La BNP Paribas a reçu le prix “entreprise”, comment s’est faite cette sélection ?
Ce n’est pas l’entreprise qui compte le plus de V.I.E, mais celle qui a obtenu les meilleurs retours des volontaires. Nous avons sondé les V.I.E sur plusieurs critères tels que la qualité de l’accueil, la clarté des missions, l’encadrement, les conditions de travail, l'intérêt des tâches… Et c’est BNP Paribas qui a obtenu les meilleurs résultats. C’est la première année que nous récompensons une entreprise, et nous souhaitons en faire une tradition.
Quelle entreprise accueille le plus de V.I.E actuellement ?
Il s’agit d’Agicap, une PME française spécialisée dans les logiciels de gestion financière. C’est une société moins connue que les grands groupes, mais très dynamique. Cela illustre bien la diversité du programme, il y a autant de V.I.E dans des PME que dans de grandes entreprises. Aujourd’hui, la répartition est quasiment équilibrée avec 50 % de PME et 50 % de grands groupes.
Quelles sont les nouveautés de cette édition ?
C’est la première fois que nous récompensons une entreprise, mais aussi la première fois qu’un binôme de candidats a présenté une candidature commune. Globalement, le niveau monte chaque année : plus de monde, plus de qualité. La cérémonie a même fait salle comble cette année. Nous profitons aussi de ces retours pour identifier les points d’amélioration dans l’accueil des V.I.E et accompagner les entreprises sur ces aspects.
Étant donné la crise du logement au Portugal, ce point est-il un problème pour les jeunes volontaires ?
C’est une difficulté, surtout à Lisbonne et Porto, mais pour l’instant, les indemnités versées aux V.I.E tiennent compte du coût de la vie et des loyers. Le vrai souci, c’est plutôt le manque d’offre locative. Cela reste un défi partagé par beaucoup de grandes villes du sud de l’Europe.
Les V.I.E sont-ils concentrés à Lisbonne et Porto ?
Oui, principalement. Porto concentre davantage les activités industrielles, comme Forvia à São João da Madeira, tandis que Lisbonne regroupe les entreprises de services, d’informatique et de cloud. Mais on trouve aussi quelques missions dans d’autres régions.
Le Portugal présente-t-il des particularités par rapport à l’Espagne ?
Pas vraiment. Les deux pays suivent une dynamique similaire. Le ratio est cohérent : environ 200 V.I.E au Portugal contre 900 en Espagne, ce qui correspond au rapport entre les populations. L’Espagne compte plus d’entreprises utilisatrices, mais le Portugal se distingue par la diversité : autant de PME que de grands groupes.
Le programme V.I.E est ouvert à tous les Européens, quelles sont les nationalités qui se démarquent ?
Même si la grande majorité sont Français. La première nationalité étrangère, ce sont les Espagnols, suivis des Italiens, puis des Portugais. Aujourd’hui, 83 Portugais effectuent une mission V.I.E pour des entreprises françaises à l’étranger. C’est une belle illustration du lien franco-portugais.
En 25 ans, le V.I.E s’est imposé comme un outil clé de mobilité internationale pour les jeunes et un levier de croissance pour les entreprises françaises.
Au Portugal, cette dynamique ne faiblit pas car entre engagement, excellence et coopération, la 5ᵉ édition du Grand Prix V.I.E confirme que l’avenir de la relation économique franco-portugaise repose aussi sur cette nouvelle génération ouverte sur le monde.
















