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PORTO – Balade Insolite

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Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 26 mai 2013, mis à jour le 28 janvier 2021

Le train arrive gare de Campanha à 9h09 à Porto.  La journée commence avec un jour de pluie, de grisaille et de froid, le printemps met du temps à pointer le bout de son nez. Un lundi gris, pour visiter Porto, me voilà quelque peu désoeuvrée et en manque de motivation pour partir arpenter les ruelles de cette ville. Porto me semble blafarde et mélancolique. Voici le récit de ma première journée à la découverte de Porto de ses boutiques pittoresques et de ses habitants.
 
Première impression  
Cette première impression sera pourtant vite oubliée dès mon premier contact avec les "tripeiros" (appellation donné aux habitants de Porto).  Ma première conversation a été échangée avec Miguel, un chauffeur de taxi, à la mine joyeuse, avec ses moustaches bien arrangées. Avec un ton  franc et direct, il m'a parlé de sa ville, de ses traditions, et de la grande différence entre Porto et Lisbonne. Il m'a vivement conseillé de me perdre dans les ruelles, de visiter les vieilles loges, et d'aller déguster un Porto sur les rives du Douro. La course se termine, et Miguel me souhaite un bon voyage en me disant : "Vous verrez après une semaine à Porto, vous n'aurez plus envie de repartir, et vous comprendrez la différence entre Porto et Lisbonne".

Du côté de São Bento
Après avoir rapidement posé mes affaires à l'hôtel, je me prépare à affronter la pluie et le vent qui sévissent en ce jour de printemps bien gris. Je prends la direction de la gare São Bento, et sur les conseils avisés de mon chauffeur de taxi je contemple les Azulejos qui remplissent ces immenses murs. Une grande ?uvre d'art, des murs entiers remplis de faïences représentant des scènes du folklore du nord du Portugal. Une gare qui me semble d'un autre temps où les voyageurs défilent, pendant un moment, je me crois dans un film du début du 20e siècle.

Je reprends mon parapluie pour partir en direction du fleuve Douro. Ici, bien plus qu'à Lisbonne, les maisons et les azulejos sont plus sombres. Une architecture qui nous donne une impression plus chaotique, sinueuse, ce qui pourtant lui confère un charme unique. En face de la gare, j'aperçois une grande arche, avec une cour intérieure. Je découvre une maison de la guitare, et reste à échanger avec Agostinho pendant près d'une heure. Passionné d'instruments à cordes, il joue, répare et construit  des guitares. Il m'apprend que le Yukulélé a été inventé par les Portugais. On l'appelle le cavaquinho, les marins l'ont transporté dans tous les continents, Cap-vert, Brésil, et c'est à Hawai qu'il a pris le nom plus connu de Yukulélé.

Enrichissante et mélodique rencontre avec Agostinho, qui me conseille  de continuer ma visite  en empruntant la rua das Flores. Avant de partir il me donne le contact de son ami, Rui, qui tient une librairie près dos Clerigos, sur les hauteurs de la ville. Ce sera sans doute mon étape après la rue des fleurs.
 
Rua das Flores
Quel joli nom. Les maisons ont un charme particulier dans cette rue. Chacune d'une couleur différente, de 3, 4, ou 5 étages, avec des petits balcons, un remarquable travail de fer forgé. J'apprends en discutant avec un commerçant que cette rue a été construite sous le règne de D. Manuel au 16e siècle. Il y règne une atmosphère animée et accueillante.

Au début de la rue, j'aperçois des bijouteries avec les bijoux typiques du nord. En avançant de quelques pas, je découvre une petite chocolaterie, avec ses fabrications maisons où je m'accorde une petite pause gourmande. Quelques mètres plus loin de l'autre côté, la "merceria das flores". Une épicerie gourmet, qui présente une multitude de produits gastronomiques à emporter ou à déguster sur place. De quoi remplir mon panier de produit "made in Portugal" !
Charmée par ces deux boutiques gourmandes,  je continue mon exploration. Voici que devant mes yeux s'offre à moi une magnifique librairie. Je passe le pas de la porte, et découvre, des étagères remplies d'ouvrages, de journaux, de revues datant pour la plupart du siècle passé. Au fond, sur son bureau, un vieux monsieur d'une grande élégance agite soigneusement sa plume. Pas d'ordinateur devant lui, un grand plumier, des feuilles, et des livres bien sûr. Ce monsieur est le fondateur de la librairie "Chaminé da Mota", il collectionne depuis son enfance de précieux ouvrages, et les garde méthodiquement rangés dans les nombreuses salles. Ce monsieur n'a pas perdu son âme d'enfant et il m'invite à un voyage mélodieux en redonnant vie à ses boîtes à musique.
Des petites danseuses tournent sur elles-mêmes et  une douce mélodie nous ramène en enfance. Me voilà enchantée et bercée par cette découverte inattendue.  Les livres et la musique ont le pouvoir de nous faire voyager dans le temps et dans notre imagination.  
 
Finalement la pluie et la grisaille n'auront pas eut le dessus sur  ma première image de Porto et ses habitants.  Enchantée par cette librairie et cette rencontre inattendue, je décide de marcher jusqu'au Clerigos, sur les hauteurs de la ville, pour aller découvrir une autre librairie. Chaque lieu et chaque rencontre sont uniques, et je me laisse bercer par le flot et la spontanéité de mes rencontres.

 

Elsa Loupiac (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) lundi 27 mai 2013
(Photos : E. Loupiac)
(elsa.loupiac@hotmail.fr)

 

En savoir plus :


Librairie "Chaminé da Mota" :  www.livrariachaminedamota.com

Maison de la guitare : www.facebook.com/casadaguitarra

Chocolaterie das flores : www.facebook.com/pages/Chocolataria-das-Flores/112744788908933

Merceria das flores : www.facebook.com/MerceariadasFlores

 

logofblisbonne
Publié le 26 mai 2013, mis à jour le 28 janvier 2021

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