Le film "Django" est cette semaine à l’affiche au Portugal. Ce premier long-métrage d’Étienne Comar expose la vie du guitariste français Django Reinhardt pendant l’occupation de la France par l’Allemagne. Le réalisateur a présenté ce film à la Festa du cinéma français.
Le titre du film est trompeur "Django" n’est pas un film biographique du guitariste français. L’objectif est de montrer l’évolution de l’artiste dans la "tourmente de l’histoire" pendant l´occupation a expliqué le réalisateur Étienne Comar à l’avant-première qui a eu lieu ce jeudi 12 octobre à Lisbonne.
L´histoire
L’histoire commence en 1943. Paris est occupé par les Allemands et Django est le phénomène artistique du moment. "Il est le premier guitar hero", rappelle le réalisateur. Django a transformé son handicap lié aux mains en atout pour la musique et devient le "roi du swing", inspirant des guitaristes comme Jimi Hendrix. Bien que d’origine tsigane, il est adoré par les Allemands.
Django a été poussé à jouer à Berlin et il a accepté de le faire même en connaissant les atrocités qui ont été commises par le régime nazi. "Ce n’est pas ma guerre", dit-il au début. Sa position finit par changer quand il est confronté à la persécution organisée par les allemands contre la communauté tsigane. Le guitariste part avec sa famille en Haute Savoie, d´où il s´évade en Suisse et est en permanence témoin et victime des atrocités nazies.
Finalement, ce film est surtout un hommage a un homme - bien plus qu’a son art - et aussi à un peuple : les tsiganes et le génocide fréquemment oublié qu’ils ont subi pendant la 2ème Guerre Mondiale.
Django Reinhardt est merveilleusement interprété par Reda Kateb, qui offre au public un grand musicien, excentrique en scène et humain en face de la guerre. Le personnage fictif Louise de Klerk (Cécile de France) est moins brillant et son rôle passe inaperçu au long du film. Ses intentions et son importance sont difficiles à comprendre.
La musique
Ce film nous transporte dans le répertoire musical de Django Reinhardt. "Les yeux noirs", "Nuages", "Vendredi 13" et "Belleville" sont reprises par le groupe de jazz manouche Rosenberg trio. La musique est omniprésente dans le film comme elle l’était dans la vie de Django Reinhardt.
"Django" se termine avec une très agréable surprise. Étienne Comar nous rappelle que Django Reinhardt a composé le "Requiem à mes frères tsiganes", un morceau mythique qui fut joué une seule fois, à l’Institut des jeunes aveugles de Paris en 1945 à la fin de la guerre. La partition s’est ensuite perdue à jamais et seules quelques morceaux continuent à trouver vie, de ci, de là.
Le musicien Warren Ellis a reconstitué ce requiem qui est joué comme générique de fin, il l´a fait avec l´accord de David Reinhardt (petit-fils de Django) qui a été ému du résultat. Étienne Comar rend ainsi un dernier hommage à Django, avec le requiem pour la communauté tsigane que le guitariste a toujours voulu laisser.
« Django » est à l’affiche jusqu’au 18 octobre à Lisbonne (NOS Amoreiras et UCI El Corte Inglês), Cascais (Cinema da Villa), Oeiras (NOS Oeiras Parque), Porto (NOS Alameda), Gaia (UCI Arrábida), Braga (NOS Bragaparque et Cineplace), Coimbra (NOS Dolcevita) et Almada (NOS Almada).
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