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Pierre Berthier, « Le Pérou, c’est mon pays d’adoption »

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Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 19 février 2021, mis à jour le 19 février 2021

Directeur d’hôtel, né au Gabon il y a 61 ans, Pierre Berthier navigue entre son rôle de conseiller pour le commerce extérieur et sa participation aux prochaines élections des conseillers consulaires.

Le fait d'être conseiller pour le commerce extérieur de la France et tête de liste d'un parti politique me rapproche beaucoup de la Communauté française du Pérou

Son parcours professionnel très international a amené Pierre a travaillé au Gabon, en Sierra Leone, au Libéria, en Arabie Saoudite, mais aussi en Suisse. Quand il prend la décision de venir vivre au Pérou en 1995, il était directeur d'un hôtel quatre étoiles à Cannes.

 

1995, le début de son aventure péruvienne

« Lorsque je travaillais à Cannes, deux hommes d'affaires, très connus au Pérou puisqu’ils étaient de la famille Brescia, sont venus à l'école hôtelière de Lausanne et ont fait savoir qu'ils avaient besoin d'un directeur pour leurs hôtels au Pérou. La dame qui était en charge du placement des anciens élèves m’a alors proposé ce poste. Je lui ai répondu : Le Pérou, pourquoi pas ! »

Pierre arrive donc au Pérou en août 1995 pour diriger la chaîne Libertador qui était composée à cette époque de quatre hôtels et qui appartenait à la famille Brescia, l’une des plus grosses fortunes du pays, également propriétaire de BBVA et Rimac, entre autres. Mais après douze ans dans la même entreprise, il éprouve le besoin de changer d’air. Un virage dans sa vie professionnelle qui répond notamment à son envie de se lancer à son compte.

« En 2007, j'ai ouvert un cabinet de consulting en hôtellerie parce qu'il n'y en avait pas à l'époque au Pérou. Parmi mes clients, j’avais le groupe San Pablo qui était dans le projet de construction des cinq hôtels Aranwa. Mais le consulting ne me plaisait pas trop, donc en 2008, j'ai accepté le poste de directeur de l’Intercontinental à Guatemala City que j’ai occupé jusqu'en 2013, date à laquelle j’ai quitté le pays pour des raisons personnelles et de sécurité pour ma famille. Je suis donc parti au Panama où je suis resté pendant deux ans pour diriger l'hôtel Bristol qui était à l’époque l’un des meilleurs hôtels de la ville ».

De 2010 à 2013, le propriétaire de la chaîne d'hôtels Aranwa, désormais ouverte, lui propose à plusieurs reprises de venir en prendre la direction. Pierre finit par accepter, il démissionne du Bristol au Panama et revient au Pérou en septembre 2014.

« Le Pérou, c’est mon pays d’adoption, ma femme est péruvienne, j'ai des enfants qui sont franco-péruviens et j'ai une maison ici… Quand je suis arrivé, la chaîne perdait de l’argent, alors qu’au moment de la crise elle avait doublé son chiffre d’affaire et avait des résultats positifs, donc je pense que j’ai fait du bon boulot. Mais avec la crise de l'année dernière, au bout de trois mois sans salaire, le propriétaire m'a dit qu’il ne pouvait plus me payer, l’hôtel était fermé, il n’y avait plus d’argent ! J'ai donc perdu mon job comme 70% du personnel. Étant la tête de liste, je n'avais pas d'autre choix que d'accepter parce qu’il vaut mieux partir en bon terme et montrer l'exemple, je n'allais pas pas ruiner l’excellente réputation que j’ai dans le milieu du tourisme au Pérou, mais ça a été un moment très dur ! »

Étant donné la situation difficile pour le tourisme au Pérou, Pierre a donc relancé son entreprise de consulting à partir du mois d’août 2020 et à travers elle, il a pris la direction de l'Arte Hôtel Lima malgré une visibilité plutôt floue.

« Nous faisons ce que nous pouvons pour maintenir l'hôtel en état. Si j'arrive à 2% d’occupation le mois prochain, je serai très content. C'est la grande catastrophe en ce qui concerne l'hôtellerie et la restauration. Il n'y a plus rien pour tous ceux qui travaillent dans le tourisme : les guides, ceux qui s'occupent des transferts… certains hôtels à Lima sont toujours fermés. La seule activité qui reste en ce moment, ce sont les gens qui arrivent des mines et qui doivent faire un peu de quarantaine. Le désespoir est tel que beaucoup d'hôtels baissent les prix au point de trouver des cinq étoiles à 40 dollars la nuit ».

 

Conseiller du commerce extérieur de la France au Pérou

 « J'ai été nommé en 2013 au Panama par l'Ambassadeur de France. C'est une activité personnelle, donc quel que soit le pays où je vais, je reste conseiller du commerce extérieur pour une période de trois ans ».

En effet, les conseillers sont nommés officiellement par le Premier ministre de France sur recommandation de l'Ambassadeur du pays. Par ailleurs, le comité des conseillers de commerce extérieur, dont Pierre est actuellement le Président au Pérou, travaille en étroite collaboration avec la section économique de l'Ambassade.

« La cheffe de la section économique de l'Ambassade est un petit peu le mentor de notre comité dont l’objectif principal est de promouvoir les entreprises françaises dans le pays. On joue en quelque sorte le rôle de Business France au Pérou ».

 

Tête de liste pour l’élection des conseillers consulaires

Contacté par le parti politique ASFE (Association Solidaire des Français de l'Étranger), Pierre se lance dans cette élection prévue à la fin du mois de mai 2021 en étant accompagné de cinq colistiers.

« Ce qui m'a plu, c'est que ce parti est apolitique avec des gens de gauche, de droite et du centre, et que sa seule mission est la défense des Français à l'étranger ».

« Au Pérou, trois conseillers consulaires sont à élire. Ils jouent un rôle important d’assistance aux Français en difficulté mais aussi dans l'attribution des bourses scolaires de l’UFE pour le lycée français. Ils deviennent également des grands électeurs puisque les conseillers consulaires sont amenés ensuite à voter pour les sénateurs des Français à l'étranger. Actuellement, le parti ASFE a une sénatrice sur les quatre qui représentent les Français de l'étranger ».

Quand on est conseiller consulaire, on est vraiment l'élu du peuple français dans le pays où on est !

 

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