Le casse-tête des Français qui veulent retourner en France continue, alors que les frontières restent fermées et que les vols commerciaux internationaux ne reprendront que dans plusieurs mois.
À qui la faute ?
Aux autorités péruviennes qui luttent contre la pandémie ? À la représentation diplomatique française au Pérou qui organise des vols « sanitaires » en temps de crise ? Aux Français qui s’estiment « bloqués » alors qu’il restait des places dans les derniers vols mis en place par l’Ambassade de France ? La situation est plus que complexe !
L’Ambassade de France au Pérou fait son bilan
D’un côté, l’Ambassade fait son bilan des opérations concernant le retour des Français non-résidents. Des rapatriements rendus compliqués à cause des restrictions de circulation mis en place pendant l’état d’urgence.
Depuis le 16 mars, ce sont neuf vols qui ont été mis en place entre Lima et Paris. Neuf vols qui ont permis le retour en France de plus de 2100 Français (Environ 150 Français ont également pu rejoindre l’Europe grâce à des vols organisés par d’autres pays membres de l’Union ou de l’espace Schengen). En amont de ces vols, des centaines d'autorisation de déplacement exceptionnel ont pu être délivrées aux Français pour leur permettre de rejoindre les centres urbains dont ils étaient les plus proches. Des vols nationaux et des bus à destination de Lima ont été organisés pour ramener les touristes français qui se trouvaient éparpillés dans le pays. Enfin, pour les convoyer vers l’aéroport militaire, l’ambassade a également mobilisé une soixantaine de bus.
En attendant la reprise des vols commerciaux internationaux, l’Ambassade de France estime qu’il ne leur est plus possible à ce stade d’organiser un nouveau vol vers Paris.
De l'autre côté, environ 150 Français s’estiment toujours « bloqués » au Pérou à cause de la pandémie. Pourtant sur la centaine de Français qui s’était portée volontaire pour embarquer sur le dernier vol du 20 mai à destination de la France, seuls 35 ont finalement souhaité voyager. Alors la question est posée, bien que les frontières soient fermées et qu’il n’y ait plus de vols commerciaux, certains de ces Français ne sont-ils pas déconnectés de la réalité de la crise en exigeant des « retours à la carte » ?
Le problème n’est pas que des Français soient « bloqués » mais que la situation soit bloquée !
Au début de la crise il s’agissait de touristes bloqués alors qu’ils étaient venus pour deux ou trois semaines visiter le Pérou. Désormais, ce sont des Français qui se retrouvent coincés par une situation qui n’évolue pas ! Des Français au long court venus pour plusieurs mois en Amérique latine, des Français presque installés au Pérou qui n’ont plus les moyens de survivre à la crise économique qui fait suite à la crise sanitaire, sans oublier maintenant les Français résidents qui finissent leur mission en juillet/août et qui souhaitent tout simplement retourner en France.
D’où leur appel à l’aide à travers une lettre envoyée à l’Ambassade le 29 mai.
En effet, pour beaucoup de ces Français qui souhaitent rentrer en France, l’accès à Lima s’est révélé être un véritable parcours du combattant. Des coûts de transport parfois trop élevés ou des vols annoncés seulement quelques jours avant le départ, qui ont empêchés beaucoup d’entre eux de pouvoir s’organiser à temps pour être parmi les partants.
« Beaucoup d'entre nous ont préféré attendre patiemment que la situation se calme sans penser que la quarantaine allait perdurer 3 mois et demi… Le virus s’est propagé à grande vitesse et nous sommes maintenant tous exposés. Aujourd’hui, la situation est devenue extrêmement complexe pour chacun d’entre nous. Viennent s’ajouter des difficultés administratives, financières, personnelles, professionnelles, médicales… Beaucoup ont eu des difficultés à rejoindre la capitale, à payer leur billet, à organiser leur départ quelques jours seulement en avance. Nos difficultés nous ont contraints à rester ici. Nous avons donc dû refuser ou décliner les propositions exposées par vos services dans l’impossibilité de pouvoir prendre les avions du 13 et 20 mai notamment, non par manque de volonté. Qui aurait pensé que les vols commerciaux allaient reprendre aussi tard ? »
C’est par ces mots signés par « Les Français bloqués au Pérou » que la mise en place d’un nouveau vol de rapatriement Lima-Paris est réclamée. Cette lettre se termine ainsi : « C'est grâce à votre aide que nous pourrons rentrer chez nous, dans notre pays. Il ne s'agit pas ici d'un caprice mais d'une urgence réelle. Sachez que nous sommes encore nombreux à avoir besoin de vous ».
Des vols vers d’autres capitales européennes
Le ministre du Transport et des Communications (MTC), Carlos Lozada a annoncé mi-mai que les vols commerciaux internationaux ne devraient pas reprendre avant octobre, dans la phase 4 (la dernière) du plan de relance économique du pays. Tout dépend en réalité de la réouverture des frontières et donc de la situation dans chaque pays de la zone.
Des vols « spéciaux » continuent malgré tout d’être organisés par les ambassades.
- L’Ambassade des Pays Bas au Pérou vient d’annoncer un vol entre Lima et Amsterdam (KLM) pour le 16 juin.
- L’Ambassade d’Espagne au Pérou annonce un vol entre Lima et Madrid (Iberia) pour le 18 juin.
Dans le cadre de la coopération européenne, quelques sièges pourraient être mis à la disposition de la France en cas de places disponibles. C’est pourquoi l’Ambassade de France a constitué une liste d’attente pour les Français qui souhaiteraient en bénéficier : ambafranceperou@gmail.com.