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Il y a tout juste un an, le confinement débutait au Pérou

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© Elf-Moondance - Pixabay
Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 16 mars 2021, mis à jour le 8 avril 2021

Le 16 mars 2020, le Pérou s’arrête de vivre. La crise du Covid-19 s’installe pour durer. Depuis, de nombreux Français ont quitté le pays comme Laurie Lenué qui nous raconte son retour en France.

En une année, la pandémie du Covid-19 a plongé le Pérou dans une crise sanitaire et économique inédite. Le virus a infecté près de 1,5 million de péruviens, a fait environ 50.000 morts (Minsa, 15-03-2021) et a conduit environ 3,3 millions de personnes vers la pauvreté, dont 1,2 million d’enfants (Unicef, 2020).

La communauté française du Pérou a, elle aussi, été touchée par cette crise qui a poussé beaucoup de Français à prendre la décision de retourner vivre en France.

 

Un choix difficile mais nécessaire psychologiquement pour Laurie

La décision de partir du Pérou a été difficile à prendre

« Je laissais un travail que j'aimais, de chouettes collègues et aussi mon rêve d’ado inachevé qui est d’explorer davantage le Pérou. Au bout de plusieurs semaines de tergiversations, le retour est devenu nécessaire d’un point de vue psychologique ».

« J’ai donc formalisé mon départ du Pérou au niveau professionnel et administratif et j’ai guetté les vols de rapatriement pour l’Europe publiés sur le site web de l’Ambassade de France. Ce n’était pas sans suspens car, début août, les autorités ont annoncé que les vols pour l’Europe étaient temporairement suspendus. Aucune information sur de prochains vols, ça a été le flou total pendant deux semaines. Finalement, j’ai pu prendre un vol pour Paris le 21 août 2020, un des premiers programmés au départ de l’aéroport Jorge Chavez depuis le début du premier confinement alors que les précédents vols de rapatriement avaient été organisés au départ de l’aéroport militaire de El Callao ».

À mon arrivée, j’ai bien sûr eu l’immense joie de retrouver mes proches

« Sans tarder, j’ai commencé les démarches administratives, notamment auprès de la Sécurité Sociale et de Pôle Emploi. Afin de définir mon futur projet professionnel et de me positionner sur le marché de l’emploi, j’ai également eu recours à l’APEC, un organisme de conseil et d’accompagnement en évolution professionnelle, et j’ai été suivie par un coach pendant plusieurs semaines ».

Après 15 ans de vie à l’étranger (dont deux années au Pérou), j’avoue que j’ai redécouvert le système français et que je me suis parfois sentie une étrangère dans mon propre pays et complètement en décalage

« Actuellement, je suis à la recherche d’un emploi en France. Ce n’est pas simple compte tenu du contexte : le chômage a fortement augmenté et qui dit plus de personnes en recherche d’emploi, dit forcément plus de concurrence sur le marché du travail. Il faut donc beaucoup travailler à chercher du travail et frapper à toutes les portes, s’informer, réfléchir à d’éventuelles alternatives ».

Même si je suis bien entourée, je me sens parfois un peu isolée

« Un nouveau confinement fin 2020 et depuis janvier 2021 un couvre-feu à 18h00, ça limite quand même beaucoup les déplacements et les contacts avec de nouvelles personnes. En outre, de nombreuses structures sont en télétravail, les entretiens se font en visio-conférence ou par téléphone. Heureusement, depuis novembre 2020, j’enseigne le Français Langue Étrangère bénévolement pour une association locale qui aide les populations migrantes à améliorer leur niveau de français. Là encore, les cours se font à distance. Malgré cela, chacun y trouve finalement son compte : les apprenants peuvent continuer à travailler leur français et, quant à moi, ça me permet de maintenir un rythme de travail et d’apporter ma contribution à un projet solidaire. Et puis, ça nous fait un peu de vie sociale, en dehors du cercle habituel ». 

Je ne me sens pas encore vraiment installée en France, mais plutôt dans une période de transition

« J’ai la chance de pouvoir compter sur ma famille pour le moment et puis je goûte au plaisir de retrouver des choses d’avant : mes proches bien entendu et les souvenirs que j’ai avec eux, allumer la radio et entendre la Corrida de Francis Cabrel, la cuisine française, les ronds-points… et aussi de découvrir de nouvelles choses, comme par exemple, la liste interminable de chaînes TV… Quand j’ai quitté la France il y a 15 ans, le programme de chaînes publiques n’allait pas au-delà de M6, aujourd’hui je ne peux même pas vous dire combien il y en a, alors imaginez ma surprise !! C’est pour dire à quel point j’ai été déconnectée du pays ! » 

« J’espère vraiment trouver très vite du travail et ma place en France, rencontrer de nouveaux gens, me lancer dans de nouveaux projets. Mon expérience au Pérou est toujours présente dans mon esprit et, quelque part, je ressens après coup ce qu’elle m’a inculquée ».

J’ai confiance en l’avenir, je me dis que le vent finira par tourner et je garde en tête mon petit mantra péruvien « todo es posible »

Laurie Lenué

 

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