Peu de voyageurs qui transitent par l’aéroport international de Lima connaissent l’homme qui lui a donné son nom : Jorge Chávez. Mort un 27 septembre, qui était cet homme qui n’est pourtant jamais venu au Pérou ?
Jorge Chávez Dartnell est né à Paris le 13 juin 1887. Fils du banquier Manuel Chávez Moreyra et de María Rosa Dartnell qui ont émigré en France en 1884 après la guerre avec le Chili, fuyant un conflit qui a laissé le Pérou dans la faillite. À Paris, ils ont enregistré leur fils au Consulat du Pérou pour lui donner également la nationalité péruvienne. C'était une famille avec une bonne situation économique, ce qui a permis à Jorge d'être scolarisé dans les meilleurs lycées de Paris, où il était un bon élève et un athlète hors pair passionné de cyclisme, de course automobile et de tir à la cible.
À 21 ans, il obtient son diplôme d'ingénieur de la prestigieuse école Violet. Il étudie ensuite à l’école d’aviation des frères Farman, qui avaient construit plusieurs modèles d'avions. Chávez obtient son brevet de pilote en février 1910. Il se spécialise dans les records d'altitude, atteignant 1 150 mètres de hauteur lors de la Grande Semaine de Reims. Une autre de ses grandes réussites a été de monter à 5 000 pieds en août 1910 à Blackpool, en Angleterre, battant ainsi le record de navigation aérienne. Il a également remporté plusieurs médailles d'or dans d'autres compétitions. Il choisit pour ses exploits le monoplan Blériot XI, appareil rendu célèbre par son constructeur et pilote Louis Blériot pour avoir été le premier à traverser la Manche en 1909. Ce sont les années des premiers grands exploits de l'aviation civile.
Jorge Chávez, le plus grand héros de l'aviation civile au Pérou
En septembre 1910, un concours est organisé à Milan. Mais cette fois le défi est différent : rien de plus que de traverser les Alpes sur un vol Suisse-Italie avec le passage des Alpes par le col du Simplon. L’idée était de montrer au monde que la navigation aérienne d’altitude n’était pas un problème. Au départ, 13 aviateurs étaient intéressés, mais seulement cinq ont été admis. Trois se sont retirés, ne laissant que Chavez et l'Américain Charles Weymann qui a finalement dû se retirer après deux tentatives infructueuses. Seul est resté le Péruvien qui avec seulement quelques mois comme aviateur était sur le point d'entamer le vol qui le mènerait vers la gloire.
Le 23 septembre 1910, après plusieurs jours d'attente car le temps était très instable en raison du changement de saison, Chávez part avec son monoplan Blériot de Briga en Suisse, traverse les Alpes par le col du Simplón et atteint la vallée de Domodossola en Italie. Il a réussi ce grand exploit ! Cependant, sur le point d'atterrir, à une altitude de 5 m, les ailes du Blériot se sont détachées et l'avion est tombé au sol par l'avant. Le héros péruvien a été grièvement blessé et il décèdera quatre jours plus tard, le 27 septembre 1910. Peu de temps avant sa mort, il aurait prononcé sa célèbre phrase : « Plus haut, toujours plus haut ».
Le 23 septembre est devenu la journée nationale de l’aviation civile au Pérou, une journée de commémoration de l’exploit de Jorge Chavez.
Le Pérou a réussi à rapatrier ses restes en 1957. L’aviateur repose aujourd'hui sur la « Plaza de Armas » de la base aérienne de Las Palmas dans le quartier de Surco à Lima. Par ailleurs, en 1965, le président italien Giussepe Saragat, en visite officielle au Pérou, a offert aux Péruviens une partie de l'hélice du grand pionnier de l'aéronautique mondiale, Jorge Chávez.
Rédaction : Pablo Solórzano – Guide touristique
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