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SOCIETE - Une femme de génie...

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Fawzia Assaad est une femme de génie. A l'âge de 25 ans, elle a achevé ses deux thèses et obtenu son doctorat à la Sorbonne. Philosophe, elle a tout d'abord voulu introduire Kierkegaard - père des Existentialistes ? en Egypte. Elle a reçu le PEN International pour la défense de la liberté d'expression

L'un de ses buts est de briser le dogmatisme. Du dogme, Fawzia Assaad passe au mythe, à la fiction. Prise entre deux univers, la vice-présidente des écrivains de Genève s'est toujours montré un esprit rebelle. Féministe, auteure engagée, son engagement est aussi bien littéraire que social.

Après avoir changé tant de fois d'école, Fawzia, âgée de 16 ans, décide de quitter l'Egypte pour Paris. En 1946, elle passe son bac philo. L'adaptation se fait très vite et la jeune fille s'intègre facilement dans les milieux français. "J'étais très francophone, j'ai même grandi en apprenant que mes ancêtres sont les Gaulois", se rappelle-t-elle.

Pourtant, tout a changé dans sa vie lors de l'agression de 1956 : "J'ai voulu changer de peau, tuer le français en moi, ce que je n'ai pas pu faire. De retour, j'ai pris la décision de parler, d'enseigner en arabe. Mon premier livre sur Kierkegaard était entièrement en arabe".
 
Mariée, Mme Assaad part à Taiwan puis Genève. En partant, elle découvre l'ailleurs, l'autre rive, le reste du monde. Mais elle reste intègre. "Je suis finalement moi-même? une étrangère très agréablement accueillie. Genève est une ville internationale, ce qui donne le sentiment d'être multiple. Les Suisses m'aiment parce que je porte l'Egypte en moi".

Ce fut un basculement. La philosophe se passionne pour l'égyptologie : "L'Egypte ancienne me procure une pensée hissée de poésie". Pour elle, écrire c'est aussi plaider en faveur de certaines causes. Comme ? Le Moyen Orient? Les Palestiniens? Evidemment !

L'Egyptienne, Des Enfants et des Chats, La Grande Maison de Louxor, ces trois sagas racontent l'histoire de l'Egypte pendant cette guerre du Moyen Orient, à partir de la nokta (blague).

Frappée par des images du présent, la romancière s'attaque à d'autres problèmes. Dans Ahlam et les Eboueurs du Caire, elle relate le récit de vie d'une fille des éboueurs (Ahlam). Leur lutte pour sortir d'un état de pauvreté en construisant une société capitaliste. "Après avoir rendu service à l'Etat, on détruit tout ça à cause d'une grippe de porcs !", s'indigne-t-elle.

Nihad ATTAR (www.lepetitjournal.com - Le Caire - Alexandrie) mercredi 19 janvier 2011

Publié le 19 janvier 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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