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Le Caire… ou la ville la plus dangereuse au monde pour les femmes

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Des jeunes ados cairotes agressant des femmes dans la capitale.
Écrit par Vincent Villemer
Publié le 23 octobre 2017, mis à jour le 23 octobre 2017

Lors d’une étude réalisée par la Fondation Thomson Reuters, dans laquelle le degré de dangerosité envers les femmes était calculé parmi 19 des 31 mégapoles mondiales, la ville du Caire peut avoir honte d’être le triste vainqueur de ce classement.

Un contexte particulier

Ces derniers jours, le sujet des violences et harcèlement faits aux femmes a particulièrement fait jaser dans le monde. Et pour cause, le dernier scandale en date avec les révélations sur le producteur américain Harvey Weinstein a déclenché une intenable vague de réactions à l’échelle mondiale. De nombreuses femmes ont pris la parole sur Twitter avec notamment en France, le hashtag #balancetonporc qui symbolise l’élan de solidarité entre ces victimes, qui en profitent pour dénoncer et afficher l’identité de leur agresseur.

C’est dans ce contexte donc que la fondation Thomson Reuters a publié cette étude dans laquelle elle classe les 19 mégapoles mondiales (villes de plus de 10 millions d’habitants) les plus dangereuses pour les femmes. Si Paris arrive dans le trio des villes les plus sûres, ce n’est pas le cas du Caire, qui peut se cacher d’être la ville-monde la plus nocive pour les femmes.

Sur quels critères se base l’étude de Reuters ?

En préambule de l’étude et du classement des villes, la fondation précise que l’enquête s’est basée sur quatre éléments : la part de violences sexuelles, la difficulté d’accès aux soins, les coutumes culturelles nuisibles pour les femmes (alliances forcées, mariages d’enfants, infanticide de filles etc.), et enfin les capacités économiques. Pour chacune des 19 villes sélectionnées, une vingtaine d’experts sur les questions féminines venant d’horizons différents ont été affrétés. Parmi eux, se trouvaient des députés politiques, des travailleurs d’ONG, des médecins ou encore même des universitaires.

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Des manifestantes égyptiennes protestant contre l’harcèlement sexuel.

 

La honte pour Le Caire

Sur les 19 grandes mégalopoles passées au crible, Le Caire arrive donc en tête. Derrière elle, se trouvent les villes de Karashi (Pakistan), Kinshasa (République démocratique du Congo), New Delhi (Inde), Lia (Pérou), Mexico (Mexique), Dhaka (Bangladesh), Lagos (Nigeria), Jakarta (Indonésie) et Istanbul (Turquie).

Pourquoi Le Caire ? Selon la fondation, la mégapole égyptienne additionne les défauts. Sur les quatre critères établis, la ville est en très mauvaise posture dans trois d’entre eux. Le retard social et les pratiques culturelles font débat, et pour cause, les nombreuses mutilations génitales subies par les égyptiennes, mais également l'infanticide très fréquent sur les jeunes filles, et le grand fléau des mariages forcés sur les mineures. Des aspects non-négligeables qui expliquent la position du Caire en tête de ce classement. La situation économique des égyptiennes est également très préoccupante car les femmes ont été les premières victimes touchées par le chômage après le "Printemps arabe", et donc leur participation au marché du travail a sensiblement diminué. Elles étaient 23% en 2016, contre 26% en 1990. Qui dit situation économique difficile, dit également accès aux soins médicaux très compliqué. C’est donc sans surprise que la triste palme de ce classement revient à la capitale égyptienne.

À l’image de Paris, l’Europe en bonne position

Quant à Paris, elle est bien positionnée dans le classement, puisqu’elle occupe la 17ème place, devant Shanghai et Moscou, et derrière Tokyo, bien armée face aux violences sexuelles et au harcèlement. La capitale française est assez bien classée dans tous les critères, notamment sur l’accès à la santé, en revanche c’est moins le cas concernant les pratiques culturelles, jugées dangereuses par la fondation. Si elle est classée troisième ville la plus sûre concernant le harcèlement et les violences sexuelles, les dernières polémiques qui ont suscité la propagation du hashtag #balancetonporc montrent que la France a aussi des progrès à faire dans ce domaine.

vincent villemer
Publié le 23 octobre 2017, mis à jour le 23 octobre 2017

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