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Julie Plas: L’expatriation, un temps de réflexion et de questionnement

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Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 19 octobre 2017, mis à jour le 25 octobre 2017

Julie Plas, formée en marketing, est arrivée en Afrique du Sud en novembre 2012. Elle a choisi de reprendre les études et de se lancer dans une formation d’archi d’intérieur dont elle avait envie depuis toujours. Elle partage son expérience, parle de ses ambitions et des obstacles qu’elle a rencontrés et donne quelques tuyaux pour mieux se lancer dans un nouveau projet.

 


Parlez-nous de votre parcours

Je suis diplômée d’une école de commerce spécialisée en marketing. J’ai commencé ma carrière chez Nestlé en France en tant que commerciale et responsable trade marketing. Huit ans plus tard, j’ai travaillé comme responsable des grands comptes dans une boite de promotion des ventes et ce pendant quatre ans. Quand j’ai eu ma fille, j’ai décidé de chercher un travail dont les horaires étaient moins contraignants et j’ai intégré BNP Paribas où j’ai occupé le poste de directrice d’agence pendant 6 ans. C’est à ce moment, en avril 2012, que nous sommes partis pour l’Afrique du Sud, notre première expatriation.

 

Comment s’est passée votre arrivée en Afrique du Sud ?

Avant notre arrivée, nous nous sommes renseignés auprès de personnes qui avaient déjà habitées à Johannesburg par rapport au mode de vie, à la sécurité et l’insécurité. Nous avions eu beaucoup de retours négatifs à ce sujet, point qui nous souciait un peu. Nous étions donc tellement concentrés sur les problèmes de sécurité, que finalement je ne me suis pas posée la question du travail. Je pensais aussi que cela serait simple.
Sur place, je me suis sentie tout de suite très bien accueillie et intégrée, notamment grâce à l’association Jobourg Accueil dans laquelle je me suis inscrite en tant que bénévole pour, d’ailleurs, accueillir les nouveaux en binôme ! J’ai pris le temps de me poser et de m’installer et quand je me suis penchée sur le marché du travail, je me suis trouvée face à un mur. A l’époque il était difficile, pour un étranger, d’obtenir un permis de travail ou bien de créer sa propre structure, un véritable engrenage administratif pesant.

J’ai donc décidé de continuer à m’investir dans Jobourg Accueil, j’ai été présidente pendant un an de 2013 à 2014. J’ai pensé à reprendre mes études. J’ai fait une brève formation psy que j’ai arrêtée au bout de 3 mois. J’avais entendu dire autour de moi qu’il n’y avait pas beaucoup de psychologues francophones dans les différentes villes d’expatriation et cela m’avait semblé une bonne opportunité, mais je me suis rendue compte que ça n’était pas adapté à ma personnalité. Surtout il ne faut pas se forcer si on se rend compte qu’on n’a pas choisi la bonne voie ! J’ai donc commencé une formation d’un an pour devenir décoratrice d’intérieur à la Design School Southern Africa, sujet qui me plaisait beaucoup et depuis toujours. En novembre 2014, j’ai commencé à travailler pour une architecte d’intérieur pendant 18 mois en tant qu’assistante déco. Afin de concilier travail et étude, j’ai postulé pour un visa étudiant et me suis inscrite à l’Inscape Institute en architecture d’intérieur. C’était une charge de travail importante et puis, ma maitrise de l’anglais n’était pas suffisante pour la formation que je suivais. Je me suis retrouvée à travailler jour et nuit entre les études, le travail et ma vie de famille ! En novembre 2015, j’ai décidé de me recentrer et de revoir mes priorités. Quelque mois plus tard, j’ai finalement commencé une formation pour être architecte d’intérieur mais, cette fois-ci, par correspondance en France et à un rythme qui me convenait plus.

 

Vos ambitions, les défis que vous avez rencontrés et comment vous les avez surmontés ?

La déco et l’archi sont deux sujets qui m’ont toujours intéressés depuis très longtemps. C’était donc l’opportunité, en expatriation, de faire une formation sans que ce soit un problème financier et familial. Je me suis aussi dit que mon mari commençant une carrière en expatriation, je ne voulais pas me retrouver dans la même situation dans un autre pays et qu’il fallait que je m’équipe de compétences que je pourrais exporter.

Dans mon cas, commencer une formation m’a permis de m’épanouir dans un nouveau projet. En Afrique du Sud, il y a énormément de formations possibles qui peuvent être suivies la journée ou le soir afin de concilier la vie de famille et étudiante et puis il existe aussi des cours par correspondance. Pour étudier, il faut être extrêmement organisé, apprécier de travailler seul (il n’y a ni collègues, ni copains de cours pour nous distraire mais pas non plus d’échange possible sur les problèmes rencontrés). Il faut aussi une discipline de fer et être consciencieux. Je travaille beaucoup de la maison mais je me rends au moins une fois par semaine chez Dylan’s à Parkmore ou bien à Knead à Bryanston pour avoir de l’animation autour de moi tout en restant concentrée sur ce que je fais. Ça n’est pas toujours facile d’étudier -ni de travailler- chez soi, il y a des jours avec ou sans ! Il faut souvent se reprendre et se recentrer.

 

Quels conseils donneriez-vous à des femmes nouvellement arrivées ou qui souhaitent se lancer dans la vie active en Afrique du Sud ?

Pour les femmes qui se préparent à l’expatriation, il est important d’anticiper son arrivée, de prendre conscience que ça n’est pas toujours facile. Il faut, par exemple, se préparer psychologiquement en tant que femmes à être dépendante de nos conjoints, et pas uniquement financièrement : mis à part les difficultés pour trouver du travail, il est difficile d’obtenir un contrat de téléphone, un compte bancaire à son propre nom. Mais il ne faut pas perdre espoir car on y arrive si on est persévérante et focalisée.

L’expatriation est une opportunité de réaliser ses rêves. C’est un temps de réflexion et de questionnement qui n’est pas toujours facile mais peut aboutir à un nouveau projet de vie. Pour ma part, cela n’a pas été évident de me remettre en question après 20 ans de vie professionnelle. Cela a chamboulé beaucoup de choses, mais en définitive je n’en retire que du positif. C’est une formidable opportunité ! Habiter à Joburg est un choix familial initialement mais que je ne regrette pas six ans plus tard. Mon parcours professionnel est certes moins linéaire que si j’étais restée en France mais le chemin s’est sans aucun doute enrichi et élargi … et ce n’est pas fini !!!

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