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Cape Union Mart : L'entrepreunariat serait-il héréditaire ?

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Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 18 mai 2018, mis à jour le 18 mai 2018

Connaissez-vous Cape Union Mart, la grande chaîne sud-africaine d’équipement et de vêtements “outdoor” ? Derrière la marque se cache un groupe et surtout une famille !

 

L’entreprise a démarré en 1933 lorsque Philip Krawitz, grand-père de l’actuel chairman du même nom, est arrivé au Cap. Au début, il s’agissait d’un magasin spécialisé dans l’armée et la marine. Le groupe emploie aujourd’hui plus de 2000 personnes et comprend plusieurs marques dont Cape Union Mart, Old Khaki, Poetry et Tread+Miller, avec plus de 200 magasins en Afrique du Sud, Namibie et Botswana.  

 

Philip Krawitz, l’actuel chairman du groupe, nous raconte avec émotion le contexte dans lequel son père Arthur a réussi à redonner vie à l’entreprise familiale après la guerre alors qu’elle était au bord du dépôt de bilan.  Arthur est allé voir la Barclays qui connaissait son père et ses valeurs fortes d’honnêteté et l’intégrité, et c’est vraiment grâce à cette réputation que la banque lui a accordé un prêt. 

 

Philip a repris l’entreprise familiale en 1970, il nous parle des leçons apprises de son père et qui n’ont cessées de le guider : tout d’abord, l’avenir est ce que l’on en fait ! On ne doit dépendre de personne. Son père a démarré de rien et c’est vraiment son travail, sa passion et sa foi en ce qu’il pouvait accomplir qui l’ont guidé. L’autre grande leçon, c’est de ne pas chercher à suivre le troupeau si l’on veut accomplir quelque chose dans la vie : être un peu différent. Philip a toujours cherché à différencier sa compagnie en vendant des produits que personne ne vend, en apportant des services mieux que personne, en ayant des prix compétitifs et en dénichant des articles introuvables ailleurs. 

 

Dans ce groupe de distribution, il semble que l’innovation coule dans les veines de la famille depuis quatre générations : tout est fait pour l’encourager. Pour Philip, tout est possible ! Aujourd’hui, deux de ses filles travaillent dans la compagnie. Il les a encouragé à voyager et travailler dans d’autres types d’entreprises pour qu’elles bénéficient de multiples sources d’inspiration avant de décider de rejoindre l’entreprise familiale. Le groupe leur offre une grande flexibilité pour leur permettre de s’accomplir en suivant leurs envies. La marque Poetry, par exemple, a été créée par l’une de ses filles. Le ciment qui fait le lien entre les différentes marques, c’est la forte empreinte familiale sur le choix des produits, le style et la manière de communiquer. Les univers de marque sont différents, les positionnements sont différents, mais l’esprit fort est commun et puisé au plus profond des valeurs et convictions familiales. 

 

Philip encourage les nouvelles idées, les nouveaux concepts et l’innovation en général avec un sens très fort de la structure. Pour lui, la structure est cruciale dans une entreprise familiale, il est d’ailleurs expert sur le sujet. Il a une vision à très long terme et, quand il a eu 60 ans, il a organisé sa succession. Il a même emmené toute sa famille pour suivre un cours à Harvard intitulé « From Generation to Generation ». Les valeurs fortes du fondateur perdurent.

 

Comment les générations précédentes ont-elles réussi à transmettre leurs valeurs et cet esprit entrepreneur si caractéristique à travers les générations sans perdre sa substance ? La question n’est pas simple, d’autant que l’esprit entrepreneur n’est pas facilement palpable. Il s’agit plutôt d’une sorte de force enracinée dans l’énergie et la passion de l’individu. 

 

Comment l’esprit entrepreneur est-il transmis au sein d’une entreprise familiale ? En Afrique du Sud, une particularité remarquable des entreprises familiales vient du fait qu’elles sont souvent très liées à l’entrepreneuriat, davantage que leurs analogues étrangères. Pour Margaret Hirsch (COO de Hirsch’s) par exemple, les caractéristiques principales qui font la clé du succès des entreprises familiales et de l’entrepreneuriat sont la persévérance, la formation et responsabilisation continue du personnel, le travail sur la confiance en soi et, bien sûr, le fait de prendre la décision de réussir. Pour Pam Golding, avoir l’esprit entrepreneur c’est avoir un don pour détecter les opportunités. De son côté, Zahir Motani, directeur du fabricant de meubles «House of Motani », souligne la passion de l’entrepreneur, son énergie et son instinct. 

 

Bien qu’intangible, si l’entrepreneuriat est surtout transmis par l’exemple, la passion et l’énergie, le rôle du fondateur et la puissance de sa vision sont essentiels pour assurer une réelle transmission à travers les générations.  

 

Ce portrait fait partie d’une trentaine de portraits de famille abordés dans le livre Embracing paradoxes in South African family businesses écrit à quatre mains par Amandine Robin et Dora Jurd de Girancourt. Le livre est disponible en librairie, notamment chez Exclusive Books Sandton (Joburg) ou Waterfront (Cape Town) ou sur commande directement auprès des auteurs (amandine@mattersltd.com ou dora@mattersltd.com).

 

 

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