Le sommet du Y20 à Johannesburg n’a pas abouti à un communiqué commun

Le sommet du Y20 avait pour objectif de rédiger un communiqué commun destiné aux dirigeants des pays du G20, mais les délégations n’ont pas réussi à trouver un accord unanime, empêchant ainsi la publication d’un texte consensuel.

Écrit par Philippe Petit

Publié le 21 septembre 2025, mis à jour le 23 septembre 2025

Annoncé par Lepetitjournal/Johannesburg, le sommet Y20 s’est tenu à Johannesburg.

Son objectif : réunir des jeunes de la société civile membres d’organisations représentatives, pour élaborer un communiqué commun et porter la voix de la jeunesse mondiale auprès des dirigeants du G20.

Pour la première fois, le sommet Y20 n’a pas atteint son objectif

Cet échec est d’autant plus regrettable que la volonté du Y20 est de viser une transition d’ampleur de nos sociétés vers des modèles plus responsables et respectueux de l’environnement, à travers la proposition de mise en place d’objectifs ambitieux.

Le texte reproduit ci-dessous in extenso est un communiqué constatant l’absence de consensus final et il en donne les raisons.

La délégation française commente cette situation inédite :

« La création d’un précédent de ce type ne doit pas nous décourager, mais au contraire nous rappeler les raisons profondes de la création du format Y20 par l’Institut Open Diplomacy en 2011 : représentation des intérêts des générations futures, implication de la société civile dans l’arène diplomatique, recherche de consensus et de priorités communes. Nous sommes plus déterminés que jamais à honorer cette mission à travers l’organisation du Y7 en 2026. »

Déclaration conjointe sur les résultats du Sommet du Y20 (2025)

« Pour la première fois depuis sa création en 2011, le sommet du Y20 n'a pas été en mesure de présenter un communiqué final aux dirigeants du G20 en 2025. Ce résultat est profondément regrettable, en particulier à un moment où les jeunes du monde entier sont confrontés à des crises aggravées et ont besoin de toute urgence que les décideurs politiques entendent la voix des jeunes.

Nous voulons être clairs : depuis le début du Sommet du Y20 en mai 2025, tous les pays ont accueilli le Sommet dans un bon esprit et ont respecté les processus du Y20 Afrique du Sud. Le résultat ne reflète pas un manque d'engagement ou un manque d'esprit de collaboration entre les délégations du Y20. Toutes les délégations ont consacré énormément de temps et d'efforts à la préparation du Sommet afin d'œuvrer de manière constructive à la recherche d'un consensus.

Le travail conjoint dans le cadre des pistes thématiques établies par le Secrétariat du Y20 était ambitieux, innovant et tourné vers l'avenir. Nous sommes unis pour reconnaître le dévouement de tous les délégués et présidents des groupes thématiques, dont beaucoup ont négocié sans relâche à travers les fuseaux horaires avant le sommet, et souvent tard dans la nuit pendant le sommet pour trouver un terrain d'entente.

Cet effort, qui s'est étendu sur plusieurs mois, a été éclipsé par l'approche unilatérale du Secrétariat du Y20. Le Secrétariat sud-africain du Y20 a introduit sa propre priorité politique dans le texte à trois reprises au cours des négociations.

L'insertion de la proposition permanente du Conseil Y20 était en dehors du processus Y20 établi et a donc été rejetée par les Sherpas (15 rejets, 2 pour et 3 abstentions). La création d'un Conseil permanent du Y20 saperait, en pratique, l'esprit consultatif et délibératif en limitant la capacité des délégués à façonner les propositions et les communiqués de chaque sommet. Les mesures de responsabilisation proposées ne sont pas exécutoires, car elles porteraient atteinte à l'indépendance des comités d'organisation des sommets de la jeunesse soutenus par chaque État membre du G20.

Ce que nous avons choisi de défendre, c'est donc précisément ce qui garantit la pertinence et la légitimité de notre processus.

La raison pour laquelle la proposition de ce Conseil permanent Y20 a été massivement rejetée est due au fait qu'elle n'a pas atteint le consensus et ne représentait pas la volonté des délégués, des sherpas et des présidents de thématiques. Il ne s'agit pas d'une simple question de procédure, ni d'un réflexe de préserver le statu quo.

Le Secrétariat du Y20 a annoncé que si cette proposition n'était pas incluse, les négociations du Y20 cesseraient complètement, bloquant ainsi la conclusion d'un communiqué qui aurait pu refléter les priorités partagées de la jeunesse mondiale.

Le contenu des négociations à huis clos a été rendu public par le Secrétariat du Y20, alors que ces échanges devraient rester confidentiels afin de préserver l'intégrité du forum. La procédure appropriée aurait dû être observée, car les communications Y20 sont censées être diffusées collectivement et refléter des principes communs.

Quelle que soit l'issue du Sommet de l'Y20 de cette année, nous, les jeunes du G20, restons déterminés à faire progresser nos priorités communes pour un monde plus durable, plus équitable et plus coopératif. Nous poursuivrons notre plaidoyer, élaborerons des déclarations thématiques dans la mesure du possible et renforcerons le dialogue avec les gouvernements, la société civile et les organisations internationales.

Nous remercions tous les délégués pour leur travail acharné, leur persévérance et leur dévouement à la diplomatie des jeunes, et nous saluons tout particulièrement les présidents des groupes thématiques pour leur animation professionnelle et infatigable.

Nous nous engageons à poursuivre le dialogue, à renforcer la coopération internationale avec les jeunes et à nous engager avec les gouvernements, la société civile et les institutions internationales pour traduire nos priorités communes en actions.

L'absence de consensus dans un seul processus ne diminue pas la détermination des jeunes du monde entier à construire des ponts, à chercher des solutions et à travailler ensemble pour le bien commun. »