Madame Aurore BERGÉ, Ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations nous a accordé un entretien exclusif. Elle y présente les objectifs de la rencontre ministérielle à laquelle elle participe dans le cadre du G20, les actions engagées en faveur des femmes et la diplomatie féministe.


Madame Aurore BERGÉ est ministre du gouvernement de la France depuis juillet 2023. Elle est actuellement Ministre déléguée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations depuis janvier 2024. Elle a reçu « Lepetitjournal.com / Joahnneburg» pour un entretien à l’occasion de sa venue au Sommet Ministériel sur l’autonomisation des femmes (Women Empowerment).

Photo Dash Photography
Lepetitjournal.com/Johannesburg: Vous participez au Sommet Ministériel sur l’autonomisation des femmes qui se tient actuellement à Johannesburg en marge du G20. Quel est l’objet de ce Sommet ?
Aurore BERGÉ : Je suis présente à ce Sommet pour traiter essentiellement des questions d’égalité entre les hommes et les femmes. Le monde est dans un moment particulier où nous assistons à des mouvements de recul sur la question du droit des femmes. L’influence de mouvements néo-conservateurs, celle de mouvements religieux ou intégristes, se renforce rapidement. Ce Sommet permet de travailler ensemble pour établir des positions communes face à ce risque pour les droits des femmes.

LPJ : En quoi votre présence à Johannesburg est-elle importante et qu’attendez-vous de ce sommet ?
En ma qualité de ministre en charge de l’Égalité entre les hommes et les femmes, je représente la France et je fais valoir la position de notre pays sur ce sujet. De très nombreuses ministres venues du monde entier sont présentes en personne à ce sommet. Une représentation ministérielle permet de donner plus d’importance à nos positions sur l’Égalité et de faire porter plus largement notre voix.
La France a une voix singulière sur les questions de l’Égalité et du Respect de la dignité humaine
Nous nous sommes réunies à Johannesburg pour élaborer une déclaration commune qui a pour but de réaffirmer les principes essentiels, dans un moment délicat pour les droits humains en général et pour celui des femmes en particulier.
Même si certains pays ne souhaitent pas déboucher sur une déclaration commune, nous croyons au multilatéralisme et au poids des institutions comme le G20. Leur rôle est d’établir les bases de la doctrine qui influencera les différents États, et de réaffirmer les éléments de principes qui nous paraissent importants.
Des groupes de travail se sont réunis depuis plusieurs jours pour mettre au point le contenu de la déclaration commune et se penchent sur différentes thématiques. J’ai participé par exemple ce matin à un groupe de travail qui réaffirme que le combat pour l’Égalité n’est pas un combat contre les hommes, mais qu’il est universel et concerne l’ensemble de l’humanité.
Les Sommets comme le G20, ou celui qui vient de se tenir à Paris sur la diplomatie féministe, sont les rares espaces où les États peuvent encore débattre dans un cadre multilatéral pour confronter leurs points de vue.
Lire aussi : 4eme Conférence ministérielle sur la diplomatie féministe
La France a mené des combats qui inspirent d’autres pays, comme celui d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution.

LPJ: Qu’est-ce que la diplomatie féministe et en quoi cette stratégie est-elle essentielle ?
La diplomatie féministe, c’est l’affirmation que l’Égalité est au cœur des tous les débats. Que ce soit en matière de relations commerciales, du changement climatique ou de l’immigration, toutes ces questions comportent un impact sur la question du droit des femmes et des filles.
La stratégie de la diplomatie féministe est de réaffirmer ces valeurs dans chaque Sommet ou rencontre internationale, et dans toutes les instances, au niveau présidentiel, ministériel et parlementaire; replacer ces sujets au cœur même de toutes les discussions, pour faire entendre la voix de la France.
La diplomatie féministe vise à renforcer et élargir les coalitions internationales en faveur des droits des femmes
LPJ : Quelles actions menez-vous pour l'égalité en ce moment dont vous voudriez nous parler ?
Comme vous le savez, nous sommes actuellement en plein débat budgétaire. Et dans ce débat, il est aussi question d’Égalité. Les engagements pris sur l’égalité salariale et l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, l’amélioration de la retraite des femmes, l’adoption du congé de naissance font partie des actions que nous menons actuellement.
LPJ : Qu’est ce que le Congé de Naissance ?
Il s’agit d’un projet que je porte depuis ma première nomination au gouvernement, depuis août 2023 ! L’objectif est d’aller plus loin que les actuels congé de maternité et congé de paternité. Le congé de naissance est une nouvelle mesure gouvernementale proposée dans le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2026 qui crée un droit à congé supplémentaire d’un ou deux mois pour chaque parent après la naissance d'un enfant. Il vise à offrir un soutien aux parents pour leur permettre de concilier vie professionnelle et vie familiale. Ce congé permettrait aux deux parents d’être indemnisés par la Sécurité Sociale à hauteur de 70% du salaire net le premier mois et de 60 % le deuxième.
Ce congé favorise les carrières professionnelles des femmes, car les deux parents ont la possibilité d'en bénéficier, et la présomption d’arrêt de travail à la naissance ne repose plus uniquement sur les épaules des femmes ; cela a un impact positif sur la relation de l’enfant avec ses parents ; cela a également pour effet de baisser le nombre d’enfants très jeunes dans les crèches ou chez les assistantes maternelles. Il semble que ce projet recueille aujourd’hui une majorité d’avis favorables.
LPJ : Avez-vous vous un message particulier pour les membres de la communauté française de Johannesburg que vous allez rencontrer, et pour les Français de l'Étranger en général ?
Après la rencontre avec des représentants de la Société Civile Sud-Africaine à l’Alliance Française de Johannesburg - des artistes, des entrepreneurs, des enseignants -je retrouve les membres de la communauté Française réunis au Lycée Français Jules VERNE.
A chacun de mes déplacements à l’étranger, je réserve toujours un moment pour rencontrer les membres de la communauté Française, et les structures qui les entourent – l’Ambassade, le Consulat, les Institutions économiques et culturelles-... Je veux témoigner de la reconnaissance sincère du gouvernement pour leur engagement, leur créativité et leur audace qui font battre le cœur de notre pays bien au-delà de ses frontières. Et leur dire que leur présence ici est bien plus qu’un simple ancrage temporaire, c’est une force économique, culturelle et humaine.
Ils font vivre nos valeurs, notre image et ils nous représentent.

Ils sont les ambassadeurs de la France. Leur communauté dynamique est un des éléments de stabilité et de réponse face aux tensions multiples qui secouent le monde actuellement. Rassembler nos compatriotes au Lycée Français Jules VERNE est un symbole fort, notamment pour l’attractivité de notre pays et de la francophonie.

Enfin, nous avons souhaité associer à cette visite « lepetitjournal.com» - le média destiné aux expatriés français et francophones-, d’abord pour les informer sur les objectifs de ce Sommet, mais aussi pour leur transmettre à tous notre message de gratitude.
Lepetitjournal.com/ Johannesburg
Pour vous abonner à la Newsletter : Newsletter
Pour nous suivre sur Facebook : Lepetitjournal.com de Johannesburg
Pour l'actualité, bons plans et évènements : https://lepetitjournal.com/johannesburg
Pour nous contacter : philippe.petit@lepetitjournal.com
Sur le même sujet









