Tumbak Island Cottages, pour les voyageurs en quête d’authenticité

Comment êtes-vous arrivé en Indonésie ?

Je m’appelle Yoann Parizot, j’ai 39 ans et je suis originaire de Menton. J’ai étudié la biologie marine et j’ai obtenu un master professionnel au Centre Océanographique de Marseille. Dans le cadre de mes études, j’ai connu une ONG française de protection du milieu marin qui a disparu aujourd’hui. À la fin de mon Master, je suis parti travailler pour eux dans le cadre d’une mission de 6 mois. Il y a 15 ans, c’est donc ici que j’ai atterri directement, à Tumbak au Nord de l’île de Sulawesi. Je ne connaissais pas du tout l’Indonésie, dans mon imaginaire je me voyais plutôt partir en Nouvelle-Calédonie ou en Polynésie.

Mon travail était de cartographier et estimer l’état du récif autour de Tumbak. Nous étions quatre volontaires dans le cadre de cette mission. Nous ne parlions pas la langue et il n'y avait pas d'interprète sur place. Nous avons donc dû apprendre rapidement à parler indonésien pour interagir avec les pêcheurs et les autorités. 

À la fin des 6 mois, je suis rentré en France et je suis revenu l'année suivante sur une autre mission de 6 mois. Lors de mon premier voyage, j'avais déjà rencontré celle qui allait devenir ma femme. J’étais donc très motivé à l’idée de revenir. À l'issue de cette deuxième mission, j'ai obtenu un contrat longue durée et je me suis installé définitivement. C’est comme ça que tout a commencé.

Comment est venue l’idée d'accueillir des touristes et de construire les cottages ? 

À la fin de mon contrat, l'association pour laquelle je travaillais n'avait plus de financement. Soit je rentrais en France, soit je trouvais une autre ONG qui pouvait m’embaucher ou alors je changeais complètement d'activité. J’avais fondé une famille et il me fallait une situation stable. Je me suis donc lancé dans le tourisme. Pendant mes études, j’ai longtemps exercé en tant que moniteur de plongée et j’avais donc approché ce domaine. 

Avec ma femme, nous avons monté ce projet 2012-2013, et nous sommes partis de rien. Il n’y avait pas de tourisme ici et nous sommes d’ailleurs encore les seuls à proposer un hébergement à proximité. Au départ, nous n’avions qu’un seul bungalow que j’ai construit moi-même. Les premières années, nous avons vécu du tourisme local, des petits groupes qui venaient de Manado. Puis, je me suis connecté avec des agences de voyage pour proposer des séjours. C’était également le début des réseaux sociaux et des blogs de voyage ont également parlé de nous. Grâce à cette nouvelle visibilité, nous avons pu construire trois autres bungalows. 

Comment vit-on à Tumbak ?

Je suis très bien ici et nous travaillons en famille. En revanche, le challenge est de trouver un compromis avec le rythme de travail de nos employés et le rythme de nos clients. Ici les habitants n’ont pas l’habitude de travailler avec des horaires. Nous impliquons au maximum les jeunes du village mais il est parfois difficile d’obtenir de la régularité de leur part. C’est pour ces raisons que je dois toujours être présent, je ne peux pour l’instant pas laisser la structure en autonomie.

Côté approvisionnement, lorsque l’on fait venir des clients, ils arrivent avec des chauffeurs qui viennent de Manado ou de villages à proximité. Nous en profitons pour faire venir des fruits, des légumes et l’essence. Pour le poisson, nous avons tout ce qu’il faut car Tumbak est un village de pêcheurs. Nous vivons normalement mais cela demande un peu plus de logistique. 

Quelle est votre clientèle  ?

Nous ne sommes pas sur les trajets classiques des touristes qui vont principalement à Manado et sur les îles Togians. Comme je l’ai mentionné plus tôt, se sont les blogs de voyage, le bouche à oreille,  les forums sur facebook qui nous apportent notre clientèle. Je dirais qu’elle est composée de 80% de touristes francophones. Selon les saisons, nous avons des familles avec enfants, des couples en tour du monde ou long voyage ou des retraités. La durée moyenne d’un séjour est de 3 à 4 jours. 

Quelles sont les activités que vous proposez ?

Le snorkeling est ma grande spécialité, j’adore voir les familles avec enfants qui s’émerveillent devant des poissons clowns. Nous ne faisons pas de plongée mais cette activité peut être proposée sur demande. 

Tous les ans, en février et mars, nous offrons également des stages d’apnée de 10 jours avec une école basée en France qui vient spécialement pour l’occasion. 

Je ne fais pas de visite guidée des villages avoisinants car nous souhaitons respecter leur intimité et préserver la zone du tourisme. Les voyageurs peuvent évidemment s’y promener et les habitants sont très accueillants mais nous ne souhaitons pas proposer des visites à proprement parler. 

Avez-vous des projets ?

Aujourd’hui, nous n’avons pas en tête de nous agrandir mais plutôt de terminer de rénover ce qui n’a pas pu être entretenu pendant le Covid et qui a été abimé par la montée des eaux. En effet, après dix ans passés ici, j’ai pu constater la montée en puissance du phénomène de montée du niveau de la mer. Nous avons dû démonter les bungalows et surélever les fondations d’un mètre pour qu’ils restent au sec. Pour plus de confort, nous allons également ajouter des terrasses et des gazebos pour se relaxer.

Notre but n’est pas de recevoir plus de clients, nous souhaitons que l’endroit reste confidentiel. 

Site internet : ici 

Réservation par Airbnb : ici