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Film - “Stealing Raden Saleh” en ce moment sur Netflix

Stealing Raden Saleh @NetlfixStealing Raden Saleh @Netlfix
Stealing Raden Saleh @Netlfix
Écrit par Marie Pinot Liebert
Publié le 19 janvier 2023, mis à jour le 19 février 2023

“Stealing Raden Saleh” d’Angga Dwimas Sasongko est actuellement classé numéro 2 des films les plus regardés sur Netflix en Indonésie. Mais qui est Raden Saleh et quelle anecdote historique se cache derrière cet “Ocean’s Eleven” indonésien ? 

 

"Stealing Raden Saleh" ou "Mencuri Raden Saleh" en indonésien 

Le pitch est simple, un groupe de jeunes envisage de voler un tableau inestimable. La peinture, conservée au palais présidentiel, est l'œuvre emblématique de Raden Saleh : "L'arrestation du prince Diponegoro". Chacun d’entre eux a un rôle bien établi dans ce braquage qui n’est pas sans rappeler les blockbusters du type “Ocean’s Eleven”. Le film ne manque pas de rebondissements et saura, sans aucun doute, vous divertir. 

 

Le réalisateur, Angga Dwimas Sasongko, est une star en Indonésie. Sa carrière a débuté en 2004, à l'âge de 19 ans. En 2008, il a fondé Visinema Pictures, une société de production cinématographique primée basée à Jakarta. Il a créé des dizaines de vidéos publicitaires, des centaines de clips vidéos, un documentaire et cinq longs métrages. Avec son film "Cahaya Dari Timur : Beta Maluku" (We are Moluccans), il est devenu le plus jeune producteur à remporter un Citra Award du meilleur film au Festival Film Indonesia, le prix cinématographique le plus prestigieux du pays. 

 

 

Son dernier film, "Stealing Raden Saleh", a été tourné en 2021 dans les villes de Jakarta, Surabaya, Malang et Pasuruan. A sa sortie en salle en août 2022, il a recueilli 2,3 millions d'entrées. Sasongko a eu l’idée du film, car il est fasciné par la peinture et le travail de Raden Saleh. Pour rendre son jeu crédible, l'acteur principal qui joue le faussaire, Iqbaal Ramadhan, s’est même rendu à Yogyakarta pour étudier la peinture avec des artistes contemporains indonésiens.

Film sous-titré en anglais.

Qui est Raden Saleh ?

Raden Saleh en 1872@Tropik Museum Amsterdam
Raden Saleh en 1872@Tropik Museum Amsterdam

 

Très jeune, Raden Saleh montre des dispositions pour la peinture. Fils d’un notable de Semarang, il est envoyé à Bogor pour étudier la peinture auprès du peintre Belge Antoine Payen. Puis en 1829, remarqué par le gouvernement hollandais en place, il part se perfectionner aux Pays-Bas. Il y restera 10 ans. Après avoir voyagé à travers l’Europe, il s’installe à Paris dans un atelier. Il y rencontre Horace Vernet, qui sera son mentor et qui l’influencera dans son travail.

 

De retour en Indonésie en 1851 avec son épouse néerlandaise, il est auréolé de son titre de peintre officiel auprès de la cour des Pays-Bas où il est très apprécié en tant que portraitiste. A Batavia, il rencontre un succès auprès des marchands de la Compagnie des Indes néerlandaises, mais aussi auprès des officiels et de la communauté javanaise et chinoise. En parallèle des portraits, il continue de peindre des scènes de chasse, mais également des scènes historiques. C’est à ce moment, en 1830, qu’il réalise ce tableau qui deviendra une de ses œuvres majeures : l’arrestation du prince Diponogoro. Ce tableau à forte valeur symbolique est aujourd’hui exposé au palais présidentiel.

 

Raden Saleh revient en Indonésie en 1878 et s’installe avec sa nouvelle épouse, une princesse de Surakarta, à Bogor où il décèdera d’une thrombose en 1880. Il est enterré dans la ville et sur sa tombe, on peut lire “ Le peintre des rois des Pays-Bas”.

 

En Indonésie, on peut admirer des tableaux de Raden Saleh à la Galeri Nasional à Jakarta et au musée Pasifika de Bali. Une grande partie des œuvres de l'artiste est détenue par des collectionneurs privés.

 

Raden Saleh ayant séjourné en France quelques années, on y retrouve régulièrement quelques-unes de ses toiles. La dernière, “Route descendante du mont Megamendung", a été vendue aux enchères à l’hôtel Drouot à Paris en 2021 pour la somme de 2,21 millions d’euros. Elle n’a certes pas atteint le montant de "La chasse aux taureaux" qui a été vendu à 7,2 millions d’euros en 2018.