Exploratrice (l’une des rares femmes membres de la Société des Explorateurs Français), conférencière, écrivaine, Linda Bortoletto sillonne en solitaire, depuis dix ans, des contrées sauvages et spirituelles (Sibérie, Alaska, Himalaya, Israël) avec un objectif : éveiller les consciences. Le miroir de Bali est son cinquième livre.
« C'est un livre-racines, sur mes liens avec ma mère et l'Indonésie, sur ma plongée dans la spiritualité de Bali, ses sentiers sacrés et secrets ».
Le miroir de Bali est un récit multiple. Trois voyages qui s'imbriquent les uns dans les autres.
Un voyage géographique
Tout d’abord un voyage géographique. En 2022, elle traverse à pied le nord de Bali d’ouest en est, sur une durée de 40 jours. Comme Sylvain Tesson dans Les chemins noirs, elle tourne délibérément le dos aux routes goudronnées pour emprunter des sentiers perdus, des passages oubliés, les jalan kecil. Elle dort à la belle étoile dans son hamac-moustiquaire, tombe sur des sanctuaires religieux quasi abandonnés, se perd parfois dans la jungle, crapahute sur des dénivelés qui n’en finissent pas, croise des paysans ou des villageois qui l’accueillent à bras ouverts. L’épreuve physique est impressionnante, pas du tout à la portée du premier venu. Après ses treks en Himalaya ou dans la Cordillère des Andes, l’écrivaine-voyageuse est une marcheuse aguerrie.
Un voyage dans le temps
Quiconque aime marcher sait que cette discipline favorise la pensée et ravive la mémoire. C’est donc un voyage dans le temps qu’entreprend Linda pendant sa pérégrination balinaise. Ses pas la forcent à confronter un passé souvent douloureux dominé par le viol lors d’un précédent voyage et par le traumatisme familial : le divorce difficile de ses parents trente ans plus tôt ; l’alcoolisme de son père adoré ; le détachement émotionnel de sa mère. Il est d’ailleurs beaucoup question de celle-ci, javanaise immigrée en France. L’amour mère-fille est souvent complexe, encore plus ici dans un contexte multi-culturel où le non-dit permet d’esquiver les sujets qui fâchent. Or se taire n’est-il pas la source de souffrance ?
Un voyage de guérison
C’est donc ce troisième voyage, de guérison, que mène Linda Bortoletto pendant ce périple de 40 jours. Son cheminement spirituel intérieur ne date pas d’hier : elle pratique depuis très longtemps le yoga, la méditation, le tantrisme. Son travail de retour sur elle-même (ce qu’elle appelle “faire le job”), demande une auto-discipline de corps et d’esprit qui ne s’improvise pas. Linda progresse peu à peu vers la guérison en éloignant ses démons. Son sixième sens et sa grande ouverture au monde non-matériel lui permettent des rencontres exceptionnelles avec des anges-gardiens, de chair ou non, et de nouer des contacts profonds avec les Balinais. Avec son héritage mystique (une grand-mère paternelle française profondément catholique et un grand-père maternel Kejawen), peut-être n’est ce pas un hasard…
Linda Bortoletto trouve “le vrai Bali”, celui dont rêvent tous les touristes qui atterrissent à Denpasar mais poussent rarement plus loin que Canggu, Uluwatu voire Ubud. Plus important encore, elle se trouve elle-même grâce à son intense travail d’introspection. Quant à nous lecteurs, même les plus cartésiens, nous remercions cette marcheuse de nous avoir permis de cheminer de conserve avec elle, sac au dos et bâtons d’encens à portée de main, et de nous avoir aidés à comprendre qu’il existe d’autres manières de pensée et de philosophie de vie : richesse intérieure, acuité des sens, remise en question, travail sur soi.
Pour plus d’information sur le site de l'éditeur Payot.
Linda Bortoletto cite parmi les ouvrages de sa bibliographie Bali 50 ans de changements d’Eric Buvelot et Jean Couteau dont nous vous parlions ici.
Retrouvez sur le site internet de Linda Bortoletto les photos qu’elle a prises pendant son expédition. Cliquez ici pour vous régaler les yeux, elles sont splendides.
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