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APAB : Une association pour défendre les droits des couples mixtes

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APAB en audience au parlement indonésien DPR-RI
Écrit par Lepetitjournal Jakarta
Publié le 13 janvier 2020, mis à jour le 20 octobre 2020

Depuis 2002, l’association Aliansi Pelangi Antar Bangsa (APAB) défend le droit des couples mixtes mariés, impliquant un époux indonésien et un époux étranger, en multipliant les événements et actions de lobbying auprès du gouvernement indonésien et de l’Assemblée Nationale. Décembre 2019 marque une étape importante pour l’association qui a fait entrer son combat, ayant pour titre  « Révision de la Loi sur la Citoyenneté N°12/année 2006 », dans le calendrier des priorités législatives des cinq prochaines années. 

Avec près de 2000 membres, l’APAB regroupe en réalité quatre associations impliquées dans la question des mariages mixtes : Srikandi, the Cross Cultural Couples Club (C4), Komunitas Melati Worldwide, DIANA . Depuis 17 ans, l'APAB s’adresse au Gouvernement Indonésien et à l’Assemblée Nationale afin de faire évoluer les droits des couples et familles issues de mariages mixtes, en établissant des priorités d’actions. 

Les problématiques évoquées par l'APAB :

Le droit de propriété : si elle contracte un mariage avec un étranger, la personne de nationalité indonésienne perd son droit à la propriété.  Il est nécessaire de faire, lors du mariage, une séparation des biens. Si le conjoint indonésien décède, l’époux étranger a un an pour vendre la propriété (maison, appartement, terrain).

 

Permis de travail : l’époux de nationalité étrangère est soumis aux mêmes lois qu’un étranger travaillant en Indonésie. Il doit obtenir un permis de travail. Pour obtenir ces permis, il faut des qualifications particulières que ne possèdent pas forcément les personnes. Par exemple, aucun permis de travail ne sera donné pour un poste de vendeuse, secrétaire, profession médicale… Le conjoint indonésien devient le sponsor et le responsable de son conjoint étranger. Si le conjoint indonésien décède, l’époux étranger doit trouver un autre sponsor pour rester en Indonésie (famille, amis...).

 

Double nationalité : les enfants de couples mixtes peuvent bénéficier de la double nationalité jusqu'à leurs 21 ans, ils doivent ensuite choisir. Bien souvent, ils partent faire des études à l’étranger, s’ils souhaitent revenir travailler en Indonésie et qu’ils n’ont pas choisi la nationalité indonésienne, ils doivent obtenir un permis de travail (âge minimum pour obtenir un permis de travail : 25 ans).

 

Les projets présentés par l'APAB au gouvernement :

Une première victoire en 2006 avait permis d’obtenir 3 années supplémentaires pour les enfants afin de choisir leur nationalité avant leur 21ème anniversaire (la majorité est établie à 17 ans en Indonésie). Aujourd’hui, l’association souhaite aller plus loin et travaille activement autour de trois priorités à mettre en place pour les couples mariés. Elle propose que ces priorités soient mises en place pour les couples mariés depuis plus de 10 ans. En partenariat avec l’Universitas Indonesia, l’association a œuvré pendant six mois à la constitution d’un rapport d’experts à présenter au Corps Législatif de l’Assemblée Nationale autour de ces points clés. 

La première priorité définie demande au gouvernement indonésien de réviser la Loi n°12/2006 sur la Citoyenneté afin d’autoriser la double nationalité pour les familles issues de mariages mixtes. Le cas particulier des enfants âgés de plus de 21 ans est une préoccupation majeure, ceux-ci ayant à choisir entre la nationalité du pays où ils sont nés et où ils ont vécu et la nationalité du parent étranger, notamment s’ils souhaitent poursuivre des études à l’étranger. L’association met en avant la perte de potentiel de ces jeunes diplômés qui ne peuvent pas revenir travailler en Indonésie car ils doivent obtenir un permis de travail. 

Le second point vise à réviser la Loi Agraire, afin de permettre l’accès à la pleine propriété pour les familles issues de mariage mixte. En cas de décès de l’époux indonésien, l’époux étranger dispose d’une année pour vendre le bien du défunt, sans quoi celui-ci revient à l’état. Les époux ou descendants étrangers ne sont autorisés pour le moment qu’à contracter un bail renouvelable ou « Hak Pakai ».

Enfin, l’association espère un assouplissement de la loi sur le travail, afin de lever certaines restrictions rendant l’accès au travail extrêmement difficile pour les époux étrangers, ceux-ci étant sponsorisés par leur conjoint et non par un employeur pour obtenir leur visa. 

 

Venez rencontrer APAB : 

Pour évoquer ces problématiques complexes, l’APAB organise un temps de rencontre le 16 janvier 2020 à 8h30 à l’UFE - 9 Jalan H.Junaedi. Jakarta Sud (face au Lycée Français). L’occasion de discuter des avancées et de confronter les points de vue et problématiques de chacun. 

 

Pour plus d'informations vous pouvez contacter :

- Nia Schumacher  : niak_schumacher@yahoo.com  

- Sally Wellesly     : sally.wellesley@gmail.com

 

Consulter le compte Instagram : aliansipelangiantarbangsa

 

Photo : représentants de l'APAB lors de l'audience au DPR-RI ou Assemblée Nationale Indonésienne, le 28 novembre 2019.

Propos recueillis par Hélène Fiszpan et Valérie Pivon

lepetitjournal.com jakarta
Publié le 13 janvier 2020, mis à jour le 20 octobre 2020