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Anne Genetet : « L’Indonésie est un pays important pour la France. »

Anne Genetet visite indonesieAnne Genetet visite indonesie
Écrit par Valérie Pivon
Publié le 7 novembre 2022, mis à jour le 7 décembre 2022

Dans le cadre de sa mission de secrétaire au sein de la commission permanente de la défense et des forces armées, la députée de la 11ème circonscription des Français établis hors de France, Anne Genetet était à Jakarta ce weekend. Elle a visité le salon Indo défense, ou de nombreuses entreprises françaises étaient présentes. Elle a également rencontré à cette occasion des entrepreneurs français et des représentants de la communauté française à Jakarta.

 

Quel est l’objet de votre venue à Jakarta ?

Le point de part est le salon indonésien de la défense, sur lequel sont présents de nombreux industriels français de la défense et de l’armement. Je fais partie de la commission de défense et des forces armées à l'Assemblée nationale, je suis aussi des cours à la session de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale et je suis la présidente de la délégation française à l’assemblée parlementaire de l’OTAN. Un ensemble de missions autour de la défense, qui recouvre de nombreux champs, dont celui du civil et de l’économie. Je centre mon activité sur les enjeux d’intelligence économique, de protection de la souveraineté française ou européenne, des enjeux majeurs dans la zone Asie Pacifique.

 

Vous venez régulièrement en Indonésie ?

Ma circonscription est grande, elle couvre 49 pays. Je viens souvent en Indonésie, une à deux fois par an, en dehors de la période Covid bien sûr. L’Indonésie est le premier pays où je suis venue en 2017 après mon élection. L’Indonésie est un pays important pour la France en Asie, mais qui est encore un pays très mal connu des Français.

 

Pensez-vous que le G20 à Bali va permettre une meilleure connaissance de l’Indonésie en France ?

Je n’en suis pas sûre, comme l’évènement se déroule à Bali, pour beaucoup « Bali, c’est Bali » et non une île de l’Indonésie. C’est sans doute plus facile d’organiser ce type de sommet à Bali.

Il y a un travail à faire pour faire connaître l’Indonésie en Europe. J'ai proposé l'idée auprès de l'ancien ambassadeur de l'Indonésie à Paris de présenter les initiatives de pays dans le domaine de l’environnement. Il y a ici de nombreuses démarches qui sont entreprises pour préserver la biodiversité, le protection des espèces par exemple. Mettre ces domaines en avant permettrait de faire tomber les clichés et de faire reconnaître le pays.

 

Les barrières douanières sont un frein pour les entreprises pour s’installer en Indonésie ?

Effectivement, c’est un problème, nous avons les structures d’aide à l’installation, mais la clé est dans la main des Indonésiens.

 

Il y a toujours en France une méconnaissance des Français de l’étranger, particulièrement à l’Assemblée nationale

L’idée que les Français sont des nantis et des exilés fiscaux est difficile à faire changer. Dans l’enquête que j’ai faite en 2018 auprès de 10.000 participants, il s’avère que seul 7,5 % des Français ont dit avoir quitté la France pour raison fiscale. La suppression de la taxe de sortie n’a pas contribué à faire changer ces aprioris sur les Français de l’étranger. Nous devons continuer à faire, nous, les parlementaires, un travail d’information et faire connaitre le rôle de ces Français à l’étranger pour le pays. J’aimerais que les sénateurs contribuent aussi à ce travail.

 

Le statut de « résidence de replis » a été rejeté à l’Assemblée nationale, comment pouvons-nous avancer sur ce point ?

C’est effectivement une promesse présidentielle. Le refus d’accéder à cette demande est parti du fait que certaines communes en France surtaxent les résidences secondaires non occupées. Par contre, les logements qui sont loués ne le sont pas dans ces communes. Comment faire la différence entre une résidence secondaire d’un Français installé en France et un Français de l’étranger sur cette taxe ? 

L’idée est de donner un statut à "La résidence de replis", et de voir quels avantages on peut lui ajouter. On essaye par exemple de voir si des incitations fiscales à la rénovation thermique des bâtiments pourraient être accessibles à ces personnes sous conditions de ressources. On peut avoir des appartements qui auraient besoin de rénovation thermique par exemple et qui représentent une passoire thermique dans un bâtiment.

Un autre point, est un retour brutal en France ; le logement de la personne est occupé et il n’y a pas de possibilité de récupérer son bien avant la fin du contrat. Le statut de la résidence de replis pourrait peut-être permettre de récupérer son bien avant la fin du contrat, moyennant un loyer adapté bien sûr.

 

On doit effectivement trouver une définition au statut de résidence de replis en y ajoutant des critères qui peuvent aider nos compatriotes comme inscription à l’école, bourse scolaire, droit aux activités…

 

Et la discrimination des prélèvements sociaux ? Comment peut-on travailler dessus ?

Il y a effectivement une discrimination sur les prélèvements sociaux avec les Français qui habitent en Europe, ils ne paient pas la CSG. Ce taux, c’est l’Europe qui nous l’a imposé.

Tout comme les Français de l’étranger sont imposés au premier euro sur leur revenu à 20 % plus la CSG de 17,5 %. Les loyers perçus en France par des Français viennent s’ajouter à leurs revenus et on calcule le montant de l’impôt sur le total. Je voudrais que pour les Français de l'étranger, ces revenus soient calculés avec les revenus à la source des non-résidents, car certains possèdent des revenus en France. Il y a aussi la possibilité en fonction du montant de ses revenus, de déclarer ses revenus au niveau revenu monde, c'est-à-dire dans le pays de résidence, cela est intéressant par exemple pour des personnes qui ont des petites retraites.

 

Un sujet sur lequel vous travaillez dont vous souhaitez nous parler ?

J’aimerais créer une filière d’internat public pour les lycéens qui doivent rentrer en France continuer leurs études loin de leurs parents. Il y a un vrai travail à mener dans ce domaine.