Le Marion Dufresne est le deuxième plus grand navire océanographique au monde. Il est arrivé au port de Jakarta samedi 23 septembre et repartira le 27 pour une mission scientifique d’un mois au large de Sumatra.
Utilisé la plupart du temps pour le ravitaillement des terres australes situées dans des régions isolées et hostiles de l’hémisphère sud, le Marion Dufresne effectue également des missions scientifiques. Arrivé de l’île de La Réunion au port de Jakarta samedi après-midi, il repartira sans tarder avec à son bord une équipe pluridisciplinaire de scientifiques de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP), de l’Institut Indonésien des Sciences (LIPI) et de l’Observatoirede le Terre de Singapour (EOS). Il doit mettre le cap sur le bassin de Wharton situé dans l’océan indien à l’ouest de l’île de Sumatra. Cette région est l’épicentre d’un tremblement de terre de magnitude 8.6 qui s’est produit le 11 avril 2012 et qui pourrait être à l’origine d’une nouvelle limite de plaque. Le professeur Satish Singh géophysicien marin de l’IPGP qui dirige l’expédition explique : “ L’une des plus grandes questions dans la tectonique des plaques est quand et où une nouvelle limite sera créée et quels sont les paramètres qui régissent une telle apparition.”
La mission est prévue pour durer un mois. L’équipe scientifique s’attachera à l’étude des fonds marins à une profondeur de 5000 mètres ainsi qu’à 40 km au-dessous du fond de la mer pour cartographier le tremblement de terre de 2012 grâce à des technologies avancées de sonars.
Comprendre pour prévoir
La région étant un foyer d’activité tectonique intense il est important de comprendre pour prévoir. Jean-Charles Berthonnet Ambassadeur de France en Indonésie l’a d’ailleurs souligné lors de son intervention à bord du Marion Dufresne dimanche soir : “La collaboration scientifique entre la France et l’Indonésie est une grande chance pour les populations”. La science doit aussi servir à influencer et orienter les politiques publiques et les conclusions de la mission devraient permettre de sensibiliser les indonésiens aux dangers lovés au fond des océans. Car si les eaux territoriales indonésiennes sont des voies de communication ainsi qu’un immense garde manger pour les populations locales elles n’en restent pas moins une grande source de dangers. Il faudra donc savoir analyser les données prélevées pour prévoir les zones à risque et éventuellement l’éminence de nouveaux séismes et tsunamis afin de mettre en place des procédures et des créations d’alertes pour assurer la sécurité des citoyens.