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ESPACE MARITIME INDONÉSIEN – Une sécurité assurée grâce aux satellites français

Écrit par Lepetitjournal Jakarta
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 mai 2017

 

La société CLS (Collecte Localisation Satellites), filiale du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES), d'ARDIAN (société d'investissement privé indépendante) et de l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) est le nouvel atout du Ministère des Pêches et des Affaires Maritimes indonésien dans sa chasse à la pêche illégale ainsi que dans la protection de son littoral. Michel Dejean, représentant en Indonésie de CLS,  fournisseur de solutions d'observation et de surveillance de la Terre par satellite et drone, nous apporte un éclairage sur le partenariat qui unit la société française et le ministère indonésien.

Lepetitjournal.com/jakarta : Lors de sa visite le 29 mars dernier François Hollande a été particulièrement intéressé par l'activité de PT CLS Argos Indonesia. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consistent vos projets en Indonésie ?

Michel Dejean : Notre activité en Indonésie s'est développée graduellement. Nous avons mené un 1er projet  appelé « Vessel Monitoring System » entre 2003 et 2006, qui a permis à notre société d'équiper 1500 bateaux de pêches de balises Argos. Puis en 2012, le contrat pour un projet nommé INDESO a été signé avec le Ministère des Pêches et des Affaires Maritimes avec pour objectif de surveiller les eaux territoriales et d'établir une pêche durable basée sur une bonne gestion des réserves tout en contrôlant la pêche illégale.

D'autres volets ont également été rajoutés pour prendre en compte les nouveaux enjeux du changement climatique qui impactent les récifs coralliens et les mangroves. La lutte contre la pollution en mer, en particulier le dégazage des bateaux, tout comme l'acquisition d'une meilleure connaissance des caractéristiques et composition des océans font également partie du programme.

Ce projet combine des données satellites, des observations in-situ et des modèles numériques qui permettent de surveiller les écosystèmes marins, l'activité de pêche et la gestion durable des eaux.

Les données recueillies par satellites sont ensuite gérées par une vingtaine d'employés depuis le centre de Perancak  situé au nord ouest de Bali. L'ensemble de l'équipe indonésienne a suivi une formation (diplômante pour certains) qui lui permet de travailler en autonomie.

LPJJ : Comment ce projet est-il financé ?

M.D : Le financement de ce projet d'une valeur de 31,5 millions de dollars est assuré pour 30 millions par l'Agence Française de Développement ? AFD- sous forme d'un prêt souverain accordé au gouvernement indonésien sur une période de 20 ans. Les 1,5 millions restants sont pris en charge directement par le gouvernement Indonésien.

LPJJ : Concrètement quels sont les résultats ?

M.D : Depuis la mise en route de ce projet en 2012, 200 bateaux de pêches illégaux ont été capturés et 800 incidents de pollution détectés.

La surveillance est aussi un outil important pour la préservation de certaines espèces de poissons à forte valeur ajoutée tel que le thon (thon jaune, bigeye et skip jack).

De plus un partenariat avec l'Institut de Recherche et Développement, l'IRD et l'IFREMER a également permis aux populations locales de mettre en place une meilleure gestion des implantations des fermes d'élevage de crevettes.

La culture d'algues pour l'industrie alimentaire et cosmétique, un secteur à fort potentiel, a également bénéficié d'aides et de conseils.

LPJJ : Quel est l'enjeu pour l'économie indonésienne ?

M.D : L'Indonésie, le plus grand archipel au monde est aujourd'hui le deuxième producteur mondial

 de poisson. L'activité du secteur halieutique (pêche, aquaculture, élevage de crevettes, production d'algues) fait vivre 15 à 20% de sa population et contribue au maintien de l'emploi et de l'économie locale or l'accroissement de la pêche dans les eaux territoriales indonésiennes s'accompagne d'une forte augmentation de la pêche illégale. Ceci représente une perte importante pour le pays estimée entre 2 et 3 milliards de dollars. C'est ce constat qui a incité le gouvernement indonésien à la mise en place d'un projet de surveillance des mers car l'enjeu est de taille : le pays ambitionne de devenir le premier producteur mondial de poisson.

Valérie Pivon (www.lepetitjournal.com/Jakarta) lundi 8 mai 2017

Crédit photo : CLS
Si vous souhaitez en savoir plus :
Le CNES
ARDIAN
IFREMER
 
lepetitjournal.com jakarta
Publié le 9 mai 2017, mis à jour le 9 mai 2017

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