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ELECTIONS À JAKARTA – Les échos de la campagne

Écrit par Lepetitjournal Jakarta
Publié le 1 février 2017, mis à jour le 1 février 2017

En Indonésie aussi la période est électorale : le 15 février prochain, les indonésiens voteront pour élire leurs gouverneurs de province. Une élection à haute teneur symbolique à Jakarta en particulier qui représente une province à elle-seule. Les trois candidats en lice mènent une campagne très médiatisée et qui a déjà connu de nombreux épisodes dont celui de l'accusation pour blasphème du candidat Ahok, soutenu par le Président Jokowi. Cette accusation donne lieu à un procès en cours et a ébranlé l'Indonésie sur ses fondements inscrits dans le Pancasila.

Le sondage

Populi Center a divulgué son dernier sondage la semaine dernière qui place Ahok toujours en tête des sondages avec une remontée par rapport au précédent sondage de mi-décembre à 36,7% des intentions de vote. Juste derrière Ahok, le candidat Anies, ancien ministre de l'éducation de Jokowi, avec 28,5% des intentions de vote. Lui aussi fait une belle remontée dans les sondages alors qu'en décembre il était crédité de 25% d'intentions de vote et arrivait dernier. Le candidat Agus, fils de l'ancien président d'Indonésie SBY, a chuté et est passé de 32,3% à 25%. Sa prestation lors du premier débat télévisé du 13 janvier est sans doute la cause de cette chute car il est apparu comme novice en politique.

Les débats

Un premier débat télévisé a eu lieu le 13 janvier, le second s'est tenu le jour du réveillon du Nouvel an chinois, le 27 janvier et le dernier débat de la campagne aura lieu le 10 février, soit cinq jours avant le scrutin.

Les derniers faits marquants

  • Le candidat Ahok voit son procès en blasphème se dérouler au ministère de l'Agriculture, au sud de Jakarta. Les témoins de la défense ont été entendus. Le procès se déroule hors de la présence des journalistes mais Ahok ne se prive pas de conférences de presse à l'issue des audiences. En parallèle, le pourfendeur d'Ahok, l'extrêmiste radical Riziek Shihab a lui-même été entendu par la police de Jakarta pour des faits de blasphème à l'encontre des autres religions officielles de l'Indonésie et notamment à l'encontre de la religion chrétienne. Et il a été mis en examen cette semaine pour diffamation envers le Pancasila, le texte fondateur de l'Indonésie.
  • Le candidat Anies a lui orienté sa campagne vers les musulmans pratiquants et a été vu à de nombreuses reprises dans des mosquées. C'est également le seul candidat à avoir rencontré Riziek Shihab. Cette stratégie lui vaut sans doute sa remontée dans les sondages.
  • Anies est soutenu officiellement par Prabowo, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2014.
  • La co-listière du candidat Agus, Sylvana Murni, est désormais sous le coup de deux enquêtes pour corruption dans des faits remontant à ses fonctions de maire de Central Jakarta entre 2008 et 2010.
  • Le père d'Agus Yudhoyono, l'ancien Président de la République accuse l'Etat et les institutions de ne pas être neutres dans l'élection du gouvernorat de Jakarta. Une information vient d'être diffusée indiquant que SBY serait à l'origine de la fatwa issue par l'une des principales organisations musulmanes le MUI et qui a prévalu à la mise en examen de Ahok. Si cela était prouvé, le scandale politique serait majeur.

Que va-t-il se passer les deux prochaines semaines ?

Outre le dernier débat de la campagne, la commission électorale autorise désormais les publicités télévisuelles ainsi que les grands rassemblements. Jakarta devrait donc vivre au rythme des manifestations de soutien pour les différents candidats. Le 4 février par exemple, les supporters de Ahok se retrouveront à Senayan pour un concert de soutien.

Le FPI a annoncé quant à lui une nouvelle manifestation le 11 février pour laquelle la police n'a pas encore donné son accord.

Comment reconnaître les supporters des uns et des autres ?

Les affiches fleurissent dans chaque petite rue et chaque quartier affiche clairement, via de grandes banderoles accrochées un peu partout, son soutien pour tel ou tel candidat. Mais surtout chaque équipe a son propre « uniforme » que les sympathisants s'approprient. Pour Agus Harimurti Yudhoyono-Sylvana Murni, ce sont des polos ou chemises noires avec l'écusson numéro 1 comme le chiffre qu'il faudra sélectionner pour voter pour cette liste. Anies Baswedan-Sandiaga Uno portent une chemise ou une chemisette blanche. Basuki Tjahaja Purnama (Ahok)-Djarot Saiful Hidayat se distinguent avec une chemise à carreaux bleu et rouge. 

Amélie Heim (www.lepetitjournal.com/jakarta) jeudi 2 février 2017

Sources : Jakarta Post, Tempo 

lepetitjournal.com jakarta
Publié le 1 février 2017, mis à jour le 1 février 2017