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RELIGION - Le mois du Ramadan à Istanbul

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Le jeûne existe différemment dans toutes les religions monothéistes. Le rite musulman a débuté en Turquie le 20 août et prendra fin le 19 septembre avec la fête de la rupture du jeûne. En raison des nombreuses festivités organisées partout, Istanbul est particulièrement belle pendant ce mois du Ramadan !                                                                                                                                                                                                                      

De l'aube au crépuscule, la pratique du jeûne

Pendant cette période, les pratiquants prient, se rendent visite, aident ceux qui en ont besoin et font preuve de partage. C'est la raison pour laquelle le ramadan est avant tout un mois de spiritualité pour les musulmans.


Le jeûne, dont le but est de purifier le corps et l'âme et de raffermir la volonté de l'homme contre les plaisirs corporels et temporels, est l'un des cinq piliers de l'islam. A l'exclusion des malades, des personnes qui voyagent, des enfants et des femmes enceintes, les musulmans jeûnent à partir de l'âge de l'adolescence; autrement dit, ils ne mangent pas, ne boivent pas, et ne fument pas, du lever au coucher du soleil. Les privations touchent aussi les actes sexuels. Tous ces sacrifices font de ce moment un mois sacré pendant lequel les musulmans se purifient et se rapprochent de Dieu.
Dans certains quartiers comme Fatih ou Eyüp, ceux qui ne jeûnent pas ou ceux qui ne sont pas musulmans évitent de fumer, manger ou boire dans la rue, par respect pour ceux qui pratiquent.

Le temps attendu par les jeûneurs : l'ezan     
                     
Les invitations sont courantes pendant le Ramadan à Istanbul comme partout en Turquie. On peut être invité par les membres de la famille, les amis ou les voisins pour un moment de convivialité et de partage. A l'heure de la rupture du jeune, les tables des restaurants se remplissent et à la maison, on se rassemble autour de la table en attendant le muezzin qui chante « l'ezan », l'appel à la prière du soir qui annonce la rupture du jeûne « iftar ». Des coups de canons sont également tirés pour informer les jeûneurs qui n'ont pas entendu l'ezan.
        
Question gastronomie, il n'y a pas de plat préparé spécialement pour cette occasion mais il existe quelques aliments qui sont particulièrement consommés pendant le ramadan, comme le pain plat et rond, « pide », doré au jaune d'?uf, ainsi que les dattes. Souvent, pour rompre le jeûne, on commence par boire un verre d'eau ou manger quelques dattes avec des olives, comme le faisait le prophète Mohammed. Juste après, l'on déguste une grande variété de soupes (telles que la soupe au yaourt, la soupe aux lentilles ou la soupe aux légumes), des grillades de viandes rouges et blanches accompagnées de riz ou de blé concassé en pilaf « bulgur », diverses salades, avant de servir un dessert, comme le fameux « baklava ») ou encore le dessert spécial du ramadan, le « güllaç ».

Tente pour l'Iftar à Sultanameth (photo BDB)

Autrefois, les riches, ou ceux qui avaient un poste important au gouvernement, préparaient dans leur résidence des tables d'iftar ouvertes au peuple. Cette coutume est aujourd'hui préservée : les tentes de ramadan se trouvent aux  quatre coins d'Istanbul, à Sultanahmet, Eyüp, Fatih, Laleli pour distribuer gratuitement les repas de rupture du jeûne.

Le sahur, le repas du matin au son du tambour
           
Sahur est le repas du matin et se mange avant le lever du soleil et le chant du muezzin (vers 4h30). Chaque jour à trois heures du matin, les « Ramazan Davulcusu » frappent du « Davul » (tambour) pour inviter les musulmans à manger. Ils battent des rythmes variés accompagnés par un « mani », autrement dit, un couplet de rimes. Cette coutume existe depuis le temps où les réveils n'existaient pas encore ! Le premier jour de la fête de rupture, « Bayram », les Ramazan Davulcusu de quartier visitent toutes les maisons pour recevoir un pourboire et partager entre eux ce qu'ils ont gagné.

Mois des réjouissances et de la fraternité, les rigueurs du jeûne finissent par la célébration de la fête du rupture de jeune autrement dit la « seker bayrami » (Fête du Sucre).

Ihsan Karahan (www.lepetitjournal.com Istanbul) lundi 14 septembre 2009.

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 14 septembre 2009, mis à jour le 13 novembre 2012

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