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INSOLITE - Les physionomistes du Grand Bazar

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 7 février 2013

 N'avez-vous jamais été étonnés par la faculté qu'ont les vendeurs du Grand Bazar pour reconnaitre, parfois même avant qu'ils aient ouvert la bouche, la nationalité des touristes qui s'aventurent dans ce gigantesque labyrinthe? Le temps d'une après-midi, lepetitjournal.com d'Istanbul a enquêté pour découvrir grâce à quels critères sérieux (et moins sérieux) les vendeurs déterminent la nationalité de chacun. Attention, clichés!

Selon Hakan Metin, vendeur de tapis depuis huit ans au Grand Bazar (photo MG), ce qui trahit à tous les coups les touristes, c'est leur accent. "Ici tout le monde parle anglais pour négocier les prix et les accents sont très différents selon qu'une personne est anglaise, française, russe ou mexicaine". Il sait distinguer l'accent français de l'accent italien, espagnol, ou russe. ?Les Russes n'ont pas la même façon que les Italiens de rouler les "r" ! ?

En bon commercial, et une fois qu'il a reconnu la nationalité de la personne, il peut alors échanger quelques expressions dans la langue maternelle des touristes, ce qui facilite souvent la vente. Le plus important pour être un bon vendeur au Grand Bazar, dit-il, est d'amener le client à marchander et pour cela les commerçants doivent être psychologues et savoir reconnaitre la nationalité des touristes pour s'y adapter. C'est le c?ur de leur métier et c'est ce qui participe au charme du Grand Bazar.

Les clichés ont la vie dure !

Evidemment, les caractéristiques physiques sont autant de clichés : les Suisses et les Hollandais seraient grands, blonds, aux yeux clairs. Les Américains, très appréciés des vendeurs, seraient plutôt costauds de même que les Russes. "On reconnait les Français à leur tenue vestimentaire chic, élégante à la pointe de la mode" assure Hakan, sans doute pour flatter son interlocutrice.

"Les Chinois sont très souvent en groupe, accrochés à leur appareil photo et ils ne parlent pas très bien anglais, il faut leur parler chinois sinon ils ne veulent rien acheter!" s'exclame encore Hakan. L'attitude compte aussi beaucoup : "Les Néo-zélandais sont d'un naturel détendu, les Anglais blagueurs et amicaux alors que les Allemands sont plus froids" généralise-t-il. Des efforts restent à faire pour les Français qui, avec les Anglais, détiendraient la palme d'or de l'arrogance aux yeux de la plupart des vendeurs.

L'expérience qui fait tout

Pour Ilker (photo MG), c'est l'expérience qui fait tout. "Cela fait 30 ans que je vends de la maroquinerie au Grand Bazar, je vois défiler des centaines de touristes tous les jours, je suis passé maître pour reconnaître la nationalité des gens?, affirme-t-il. ?A force de les observer, on connaît leurs habitudes, leur comportement, leurs manies. Même si cela ne marche pas à tous les coups, la plupart du temps j'ai raison." renchérit-il. Eduquer son ?il et son oreille au fil du temps serait donc le vrai ?secret? de ces physionomistes hors pair.

Manon Gay (http://www.lepetitjournal.com/istanbuljeudi 7 février 2013

 

 

 

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Publié le 7 février 2013, mis à jour le 7 février 2013

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