Le nagaswaram de Narasinghapettai est un instrument de musique fabriqué dans la région de Thanjavur (Tamil Nadu). Il a été enregistré dans le Registre indien des Appellations d’origine contrôlées en 2022.
Le nagaswaram est un instrument de musique fabriqué artisanalement à Narasinghapettai, un petit village indien reculé, proche de la ville de Thanjavur (Tamil Nadu).
C’est l'un des instruments musicaux les plus anciens de l'Inde. Dans le Sud de l’Inde, on l’entend souvent dans les temples lors des festivités hindoues, car il est considéré de bon augure d’en jouer pour lancer les célébrations, qu’il s’agisse de festivals, de mariages ou d’autres événements importants.
Instrument historiquement dédié aux performances extérieur, le nagaswaram nécessite un son puissant et de qualité. Il est considéré par beaucoup comme l’instrument acoustique non métallique le plus sonore au monde. Au nord de l'Inde, on retrouve un instrument similaire mais de plus petite taille : le shehnai (ou shahanai), lui aussi à anche double et apparenté au hautbois.
Outre le nagaswaram, la région de Thanjavur est également réputée pour la fabrication du veena (ou veenai), un instrument à cordes pincées qui peut être apparenté à la cithare, à la cornemuse ou à la guitare.
Un savoir-faire transmis de génération en génération
La fabrication des nagaswaram et des veena requiert des savoir-faire artisanaux transmis de génération en génération. Elle demande une expertise particulière et un processus long et minutieux. Trois artisans travaillent ensemble pendant trois jours, avec une grande habileté, des connaissances approfondies et une dextérité remarquable, pour produire un nagaswaram.
Une fabrication à base de bois d’ébène de 200 ans
Le nagaswaram est façonné à partir d'un bois spécial, une variété d'ébène à la couleur noire naturelle, provenant des poutres et des piliers d'anciens bâtiments et maisons de Thanjavur et de ses environs. Un facteur essentiel dans le choix du bois est son âge : il doit avoir au moins 200 ans, ce qui doit garantir notamment sa résistance à l’absorption de l’eau.
La structure du nagaswaram
Divisé en trois parties, le nagaswaram comporte sept trous pour les doigts et cinq trous supplémentaires au fond servant de contrôleurs.
Son embout buccal, logé dans un petit cylindre métallique lui-même inséré dans un clip métallique, est équipé d'anches fabriquées à partir d'une plante locale appelée "naanal", une variété de bambou.
Avec une tessiture de deux octaves et demie, comparable à celle de la flûte traversière, le nagaswaram partage un système de doigté similaire. Cependant, contrairement à la flûte où les demi-tons et les quarts de ton sont produits en ouvrant et fermant partiellement les trous, sur le nagaswaram, ils sont obtenus en ajustant la pression et la force du flux d'air dans le tuyau.
Deux variétés de nagaswaram existent aujourd’hui : le bari, plus long, et le timiri, plus petit et proche du shahanai du Nord de l'Inde. Parfois, ces instruments sont entièrement recouverts d'or ou d'argent.
Combien coûte un nagaswaram ?
C’est le genre d’objet que seuls les experts achètent. A l’étranger, un nagaswaram peut trouver preneur autour de 39 000 INR (environ 500 €). À Chennai, on peut en trouver à partir de 9 000 INR (environ 110 USD).
Le nagaswaram de Narasinghapettai représente un patrimoine culturel inestimable, témoignant de la richesse des traditions musicales indiennes et de l'expertise des artisans locaux. Son inscription au Registre des Appellations d’origine contrôlée en 2022 contribue à préserver cet héritage.
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