Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Une nouvelle affaire de viol enflamme l'Inde

viol inde hathras uttar pradeshviol inde hathras uttar pradesh
Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 2 octobre 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Le décès d’une jeune femme de 19 ans, victime d’agression sexuelle dans l’Uttar Pradesh ranime les tensions dans la société indienne et fait écho au viol collectif d’une jeune étudiante dans un bus de Delhi en 2012. A l'époque, les Indiens avaient manifesté en masse pour exprimer leur horreur et indignation face à ce crime. En 2013, le gouvernement met en place un amendement de la loi criminelle (Criminal Law Ordinance de 2013) permettant d’accélérer le traitement des plaintes pour viol. Les coupables ont été condamnés à mort et exécutés en 2020 (L’Inde a exécuté les accusés coupables du viol de Delhi de 2012).
 

 

Rappel des faits

Une jeune fille de 19 ans a été brutalement agressée par quatre hommes de caste supérieure le 14 septembre à Hathras dans l’Uttar Pradesh. Après 14 jours entre la vie et la mort, elle est décédée mardi 29 septembre dans un hôpital de Delhi.

La jeune femme a été incinérée rapidement dans la nuit du 30 septembre par la police de l’Uttar Pradesh qui n’a pas autorisé ses parents à récupérer le corps pour pratiquer les rites funéraires de leur communauté.

Dans un ultime rebondissement, la police de l’Uttar Pradesh déclare le 1er octobre que la jeune femme n’a pas été violée selon le rapport médico-légal de l'hôpital d’Aligarh car aucune trace de sperme n’a été retrouvée. La mort est la conséquence d’une lésion de la moelle épinière suite à la tentative de strangulation par les agresseurs. La police de l'Uttar Pradesh a déclaré “certaines personnes ont volontairement présenté les faits à tort pour perturber l'harmonie sociale et générer de la violence entre les castes.”



Les réactions

Le 1er octobre, de nombreuses manifestations pour réclamer justice pour la jeune femme se sont tenues dans la plupart des villes indiennes.

 

 

La classe politique s’en est aussi mêlée et a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux.

 

 

Les leaders du parti du Congrès, Rahul Gandhi et Priyanka Gandhi Vadra, ont été arrêtés par la police de l’Uttar Pradesh alors qu’ils tentaient de se rendre auprès de la famille, ce qui a exacerbé les tensions. 

 


Face à la montée des protestations, le Premier ministre Narendra Modi s'est entretenu avec le chief minister de l'Uttar Pradesh, Yogi Adityanath, et a déclaré que “des mesures strictes doivent être prises contre les coupables”, selon un tweet du Chief Minister. Ce dernier a constitué une commission d'enquête de trois membres et a demandé que le procès se déroule dans un tribunal accéléré conformément à la loi (Criminal Law Ordinance de 2013). La commission a sept jours pour soumettre son rapport, selon The Hindu.

De son côté, la Commission pour les Femmes de Delhi a demandé à la Cour Suprême de prendre connaissance sans tarder de l’affaire.



Des délais et retards fréquents dans le traitement des dossiers par la police

Les différentes organisations de défense des victimes d’agression sexuelle accusent la police de l’Uttar Pradesh de ne pas avoir enquêté tout de suite lorsque la victime est venue déposer plainte. Cette pratique semble courante dans l’Etat.

Selon un rapport, intitulé “Obstacles pour l'accès à la justice”, travail conjoint de deux ONG (Commonwealth Human Rights Initiative, CHRI et Association for Advocacy and Legal Initiatives, AALI), les femmes ayant subi des agressions rencontrent de nombreux obstacles pour faire enregistrer leurs plaintes par la police. Dans les 14 cas étudiés par les deux ONG, la police n'a pas cru les témoignages des victimes, puis a fini par examiner leurs allégations et a exigé des “preuves” de leur part ou de la part de leurs familles.


 

Alors que l’affaire du viol de Delhi en 2012 a suscité l’indignation face à la brutalité du crime, le cas de l’agression de Hathras en 2020 ravive les tensions dans la société indienne et met aussi en lumière les discriminations et le manque cruel de respect envers les castes les plus basses.


 


soutien contribution lecteurs lepetitjournal

Rejoignez le Club des lecteurs contributeurs

Pour être sûr de recevoir GRATUITEMENT tous les jours notre newsletter (du lundi au vendredi) (attention Bombay est tout en bas de la liste) ou nous suivre sur Facebook



 

Sujets du moment

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions