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J’ai couru le 16ème TATA Mumbai Marathon !

TATA Mumbai Marathon 2019TATA Mumbai Marathon 2019
Credit : Instagram crazy_runner_gb
Écrit par Isabelle Bonsignour
Publié le 23 janvier 2019, mis à jour le 19 décembre 2023

Dimanche 20 janvier à partir de 5h30 du matin pour éviter le soleil, 46000 coureurs se sont élancés pour courir le TATA Mumbai Marathon, semi marathon et les autres distances (10K, Dream Run, Senior Run and People with Disabilities Run). Il faisait nuit, humide et pas encore trop chaud mais tout de même 26 degrés sur la ligne de départ. Tous les participants, pleins d’énergie, avaient le sourire.

 

La course est à la fois l’événement sportif de l’année à Mumbai mais aussi la plateforme de collecte de fonds la plus importante pour les ONG en Inde.

 

Chaque année depuis 2004, le parcours du marathon fait la part belle à l’ancienne Bombay mais aussi aux nouveaux quartiers et au pont devenu iconique qui rejoint le nord au sud (le Sealink).

Les coureurs sont partis de la gare CST (Chhatrapati Shivaji Terminus, anciennement Victoria Station), classée au patrimoine de l’UNESCO, ont longé la baie de Marine Drive (anciennement connue sous le surnom de collier de la Reine), ont traversé le quartier résidentiel VIP de Peddar Road, puis longé la mosquée de Hadj Ali , l’hippodrome de Mahalaxmi et Worli Seaface avant d’enjamber la baie de Mahim par le Sealink et de repartir vers le Sud en traversant le quartier de Dadar.

 

La victoire est revenue aux champions internationaux, le Kenyan Cosmas Lagat en 2 heures 9 minutes et 15 secondes chez les hommes et l’Ethiopienne, Worknesh Alemu, en 2 heures 25 minutes et 45 secondes chez les femmes.

 

TMM 2019 Sealink par Camille Gautier
Le passage du Sealink par Camille Gautier

 

Après la course, lepetitjournal.com Bombay est allé à la rencontre de coureurs amateurs provenant d’environnements variés.

Les marathoniens, Camille, Angharad, Rob et Kerman :

Camille Gautier, Française et Angharad Davies, Anglaise, travaillent toutes les deux depuis plusieurs années à la DSB International School à Bombay en tant que professeurs et Camille est aussi directeur du collège / lycée. Elles ont couru leur premier marathon ce 20 janvier mais Camille avait déjà participé au semi marathon de Bombay pendant 5 années consécutives et Angharad pendant 2 années consécutives.

Robert Downey, un Anglais expatrié pour Ernst & Young vit à Bombay depuis un an et demi.  Quant à Kerman Shroff, un Parsi, c’est un vrai “Mumbaikar” qui accumule les marathons; il en est à sa cinquième édition du marathon de Mumbai. En tout, il a participé à 78 reprises à un marathon ou un semi marathon ! Sa course la plus difficile fut le cross country de Kolhapur, le “Shivaji Ruggedian”, pour lequel les coureurs ne sont pas assistés et doivent donc transporter boissons et ressources énergétiques. Rob, par contre, comme Camille et Angharad, a couru les 42 km pour la première fois mais il a fait 3 semi marathons dans d’autres villes auparavant.

 

Tous ont bien sûr apprécié l'immense sentiment de satisfaction au moment où l'on passe la ligne d'arrivée.

Mais pour Camille : “aussi l'énergie de Bombay, tous ces inconnus qui vous applaudissent le long de la route, les autres coureurs qui vous encouragent à reprendre la course quand vous vous arrêtez, les groupes de danse et de tambours sur Marine Lines qui rythment vos derniers kilomètres... Et le bonheur de redécouvrir Bombay à pied, sans voitures, sans klaxons. Pendant quelques heures, la ville vous appartient.”

Mêmes impressions pour Angharad : “Le soutien des gens dans la rue, ceux qui se sont levés tôt pour distribuer des oranges, de l'eau, des biscuits ou des sourires aux coureurs”.

Et pour Rob, le soutien de sa femme et de ses amis lors de son passage aux 13èmes et 33èmes km a fait la différence. Comme Camille, il a apprécié la ville autrement : “Cela m’a permis de voir Bombay sans embouteillages mais aussi de pouvoir dire “Bonjour” aux nombreux policiers gardant le parcours et aux passants applaudissant les coureurs.”

 

Chaque coureur a perçu les premières difficultés après un certain nombre de kilomètres.

Pour Angharad, le moment le plus dur fut quand elle a réalisé : “Arriver à mi-distance (21 km) et me dire que je devais courir la même distance une deuxième fois !”

Camille nous a avoué : “Les premiers 25 kilomètres sont passés rapidement. On a encore beaucoup d'énergie, c'est le début de la course. Personnellement, j'ai lutté contre moi-même à partir du 25e kilomètre. La lutte est autant physique que mentale. La fatigue vous submerge, et pourtant il reste encore 17 longs kilomètres à parcourir. Et la perspective de devoir grimper Pedder Road au 35e kilomètre !”

Rob, qui a la morphologie du coureur de longue distance et était bien entrainé, a tenu bon jusqu’à la “fameuse montée de Peddar Road” dont nous a aussi parlé Camille : “les moments les pires furent lorsque j’ai tourné à droite pour attaquer la montée de Peddar road au 36ème km et les 2 derniers kilomètres le long de Marine Drive quand on rêve de la ligne d’arrivée.”

En tant qu’habitué de cette distance, Kerman a surtout souffert de la chaleur “après le 32ème km quand le soleil a fait son apparition !”

 

Camille et Angharad n’ont pas couru pour une ONG cette année, mais Camille a indiqué : “par le passé, j'ai couru pour Reality Gives, la branche caritative de Reality Tours and Travels, qui organise des visites passionnantes dans Bombay”.

Rob est particulièrement satisfait du montant qu’il a réussi à collecter pour Apnalya, 26 000 INR (environ 320 euros). “Chaque roupie donnée est reçue avec gratitude.”, déclare t-il.

Kerman portait le maillot de Aseema, l’ONG qu’il soutient et pour laquelle il travaille.

 

 

Les semi marathoniens, Firuze et Gaurav :

Firuze Shroff et Gaurav Raikar sont eux aussi de vrais Mumbaikars.

Firuze a commencé à courir il y environ 1 an, entrainée par son mari qu’elle a d’ailleurs suivi au Ladakh pour le marathon. Gaurav a couru son premier semi marathon lors du Satara Hill run en septembre, le Mumbai semi marathon est sa troisième course sur cette distance.

 

Pour Firuze, le passage de la ligne d’arrivée a réellement été le meilleur moment de cette matinée. Une vieille blessure est venue la “tourmenter” après le passage des 5 km et l’humidité l’a beaucoup ralentie.

Gaurav, comme Rob, a apprécié le soutien de sa famille : “Je fus ravi de voir ma mère et mon frère sur Marine Drive dans les derniers kilomètres.” Mais il a souffert de la qualité de l’air à la fin du parcours : “J’étais épuisé après le passage du km 19 à cause du mauvais temps et je voulais juste que la course se termine, je ne pouvais plus accélérer.”

 

Firuze a couru pour l’équipe de CACIB (Credit Agricole Corporate Investment Bank), la banque pour laquelle elle travaille et Gaurav pour WSD (the Welfare of Stray Dogs), l’ONG qu’il soutient et où il est volontaire le weekend dans l’équipe d’assistance mobile.

 

TMM 2019 Marathon Mumbai

 

Le mot de la fin est pour Gaurav : “Je m’étais fixé un objectif de collecte assez faible car je ne pensais pas avoir un réseau de connaissances assez important pour obtenir beaucoup d’argent, mais je me suis sous estimé et ceux de mes amis qui sont au courant de ce que je fais pour WSD ont donné généreusement !”

 

 

Si vous avez participé au Tata Mumbai Marathon, n’hésitez pas à nous donner vos ressentis sur la cours en commentant ci-dessous.

 

 

Isabelle Bonsignour
Publié le 23 janvier 2019, mis à jour le 19 décembre 2023

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