Il y a sûrement mille manières de représenter Hong Kong, en voici une originale qui associe trois artistes et trois disciplines avec l'exposition "Resonances" pour le French May.
"Resonances" est une exposition urbaine! La ville et ses habitants en sont le sujet, et tout, des sculptures en néon, des scènes photographiées jusqu'à l'ambiance sonore vous plongera au cœur de cette ville.
À trois, les artistes parlent de Hong Kong et en donnent une vision qui leur est propre. Gaud est sculptrice et peintre, Jean-Yves Coulot, photographe passionné, Thomas Amiard, ingénieur son et compositeur ; tous les trois résident à Hong Kong.
L'exposition présenté dès le 3 mai dans le cadre du French May a été construite pour que les sculptures répondent aux photographies et que l'ambiance sonore immerge le visiteur comme s'il était dans les rues.
Hong Kong comme décor, ses habitants comme matière première
On comprend vite que le sujet au cœur de l'exposition est la population de Hong Kong.
Sur fond de chantiers, les ouvriers sont par exemple photographiés en plein travail. Plus loin, des personnes sont au repos avec la ville en toile de fond dans le Convention Center. Même chose pour les sculptures, les visages et les couleurs employés par Gaud évoquent la vie des Hongkongais.
Jean-Yves Coulot a sélectionné une série de photographies dans "une collection impressionnante" aux dires de la sculptrice. Initié à la photo dès son plus jeune âge et grand voyageur de surcroît - avec la Sibérie et la Chine dans les années 80 - le passionné de photo ne manque certainement pas de matière.
Il est particulièrement intéressé par la juxtaposition des scènes de genre, des paysages urbains uniques et des visages de citadins captés dans leurs activités quotidiennes. La lumière, le jeu des textures et des formes sont essentiels dans son approche.
La sculptrice, en accord avec le regard humaniste du photographe, parle elle-aussi des personnes qui peuplent Hong Kong, de la densité, et des travaux qui font et défont sans cesse la ville.
Gaud en a profité pour produire des pièces avec des matériaux variés: la terre cuite, le métal, plâtre. Elle a aussi revisité des objets urbains tels que la brique, le néon vintage ou encore les boites-aux-lettres métalliques propres à Hong Kong.
Une photographie de la fête des lanternes à Repulse Bay inspira par exemple son œuvre Switch off faite de néon. Elle évoque ainsi la pollution lumineuse qui est à la fois une fierté et un fléau pour la ville. "J'ai beaucoup étudié cette présence des néons à Hong Kong. On retrouve ainsi les doubles lignes très fréquentes ici, le rouge et le vert symbolisent aussi la ville pour moi. J'ai conçu un message simple et direct autour des lumières avec les quatre caractères chinois de 'Eteins-moi'"
Au coeur de l'exposition, le son ajoute une dimension supplémentaire à ces dialogues. Thomas Amiard y glisse notamment des bruits qu'on peut entendre dans la rue, tels les freins des tramways, les sonneries des signalisations…
Voilà donc une belle exploration de Hong Kong que propose la curatrice Galina Coulot à travers des œuvres sonores et visuels au Hong Kong Visual Art Centre.
Informations pratiques:
Hong Kong Visual Art Centre, 7A, Kennedy Rd, Central
Du jeudi 3 Mai au dimanche 7 Mai