Une nouvelle comédie avec plusieurs stars hongkongaises pour le Chinese New Year sur le thème des personnes âgées - Interview du réalisateur.
A Lifetime Treasure est le premier film réalisé par Andrew Lam, un auteur de chanson très populaire des années 80 pour ses textes parodiques et ses apparitions comiques à la télévision et au cinéma. Après une longue pause loin des écrans, celui-ci est revenu dans l’industrie en 2010 et a réussi à faire une solide impression dans des œuvres comme Full Strike ou The Sinking City – Capsule Odissey.
Résumé: Cinq retraités vivent paisiblement dans une maison de retraite tenue par un ancien médecin et son assistante. Parmi eux, il y a un ancien pickpocket professionnel, un ancien détective en chaise roulante, un agent des services de renseignements britanniques, un ancien nageur professionnel et une chanteuse d'opéra. Leur paix va être chamboulée quand un tiers s'en prend au responsable de la maison de retraite.
Lepetitjournal.com (Arnaud Lanuque): A lifetime Treasure est votre premier film en tant que réalisateur. Comment s’est présentée cette opportunité pour vous?
Andrew Lam: J’ai commencé dans le monde du divertissement en tant qu’auteur de chansons. A cause de cela, je me suis trouvé régulièrement en contact avec des gens de l’industrie cinématographique. C’est comme ça que je me suis retrouvé à apparaitre dans des films et à la télévision. Grâce à ses participations, j’ai appris énormément sur comment faire un film. Alors quand l’occasion s’est présenté, je me suis dit «pourquoi pas ? ».
Cela vous a donc été offert par la production?
Plus ou moins, oui. J’avais plusieurs films en développement pour lesquels j’étais censé m’occuper dans la réalisation. Et puis, cette proposition est arrivée et a pris de vitesse les autres projets que je développais.
Vous êtes également crédité pour le scénario. Comment l’avez-vous conçu?
Nous avions déjà une histoire mais elle était très dramatique, trop lourde pour un film au nouvel an Chinois. J’ai gardé l’intrigue générale mais je l’ai réécrit sous un angle comique.
Les films du Nouvel An chinois obéissent à un certain nombre de conventions avec défilé de stars et bons sentiments. Comment les avez-vous appréhendés?
Je ne suis pas très fan de ces conventions, elles ont été suivies à l’excès, mais je ne pouvais pas m’en écarter trop non plus. Nous les avons donc suivis par certains aspects comme dans le fait d’avoir de nombreuses stars et faire quelque chose de joyeux mais, dans le même temps, je voulais mettre un message. Je voulais que le public, quand il sorte de la salle de cinéma, ait quelque chose sur lequel réfléchir après. Le film traite des personnes âgées. Je veux que le public pense à la manière dont ils traitent leurs parents et les seniors en général. Je crois que ce message passe bien. Quand nous avons fait des projections, beaucoup de gens pleuraient. C’est ce qui nous distingue du film du nouvel an Chinois habituel.
Comment avez-vous réussi à avoir Sammo Hung au casting?
J’avais joué dans certain de ses films il y a pas mal de temps. C’est quelqu’un de super ! Après notre seconde collaboration, le producteur était venu me voir pour me dire que Sammo voulait m’avoir dans tous ses films. J’étais très touché, généralement c’est quelque chose qu’il ne disait qu’aux actrices (rires). Finalement, nous avons suivi des chemins différents. Quand j’ai préparé le film, je l’ai appelé. J’étais sûr que, s’il était à Hong Kong, il accepterait au moins de tourner un plan pour moi. Les producteurs ne me croyaient pas. Mais c’est quelqu’un qui soutient l’industrie cinématographique hong kongaise. Il sait qu’il doit son succès à la ville. Alors, quand il a su que c’était le premier film que j’allais réaliser, il a tout de suite donné son accord. Il a tourné 4 jours.
Au vu de sa coiffure et de la présence de Richard Ng, est-ce que vous vouliez rendre hommage à sa série des Lucky Stars [traduit en Français sous le titre de Le Flic de Hong Kong]?
Tout à fait. Quand vous avez Sammo et Richard dans une comédie, cela fait sens de se référer à ces classiques.
Vous jouez également dans le film. Est-ce que cela a rendu votre travail plus difficile?
Non, ce n’était pas si difficile pour moi. Le truc quand vous faites une comédie, c’est de parvenir à faire rire l’équipe pour savoir si une scène marche ou non. Et j’étais mieux placé pour le faire en jouant dans le film. D’autant plus que j’ai déjà pas mal d’expérience dans ce domaine.
Est-ce que c’est parce que vous jouez également dans le film que vous partagez la réalisation avec Albert Mak?
Oui, le producteur avait peur que je ne puisse pas m’occuper de tout à la fois, ils voulaient que quelqu’un soit en mesure de surveiller constamment le moniteur. C’est quelqu’un de très sérieux, peut-être un peu trop pour s’occuper d’une comédie mais il a un sérieux savoir-faire technique.
Combien de jours de tournage disposiez-vous?
Entre 16 et 18 jours.
Le film se vend comme une production très locale, sans gros budget ou effets spéciaux élaborés. Pensez-vous que cet argument touche le public?
Je pense que le public de Hong Kong veut voir des films locaux. Cela fait quelques années que tous les gros films sont des coopérations avec la Chine. Je pense qu’ils en sont lassés.
Comment définiriez-vous ce qu’est un film purement hongkongais?
Un film fait par des gens de Hong Kong. C’est le seul critère!
Remerciements à Grace Chan et Olivia Yang qui ont rendu l'interview possible.