

Transformer des cendres funéraires en bijoux à porter autour du cou ou du poignet, c’est l’idée mise en œuvre par plusieurs entreprises de Hong Kong. Le but : rester proche d’une personne décédée tout en palliant au problème de saturation des cimetières.
Jusqu’à 170 000 dollars pour porter votre défunt
« Pour les familles endeuillées, porter un bijou à partir de ses cendres est une manière de faire perdurer leur mémoire », explique l’entreprise Algordanza, fondée en Suisse en 2003 et installée à Hong Kong depuis 2008. Pour réaliser un bijou funéraire, quelques centaines de grammes de cendres doivent être envoyés dans un laboratoire, où le carbone extrait des cendres est soumis à une température et une pression intenses, ce qui permet de se rapprocher des conditions naturelles de création des diamants. Après plusieurs mois d’attente, la pierre précieuse brute se forme. Elle va être ensuite polie, taillée et incrustée dans des ornements selon les souhaits des clients qui ont confié les cendres à l’entreprise. Le prix varie en fonction du nombre de carats du diamant, sa forme et selon s’il provient des cendres d’une personne ou d’un animal de compagnie. Compter 4,500 HKD pour un petit diamant de à 0,1 carat, et jusqu’à 170 000 HKD pour un joyau de 1 carat en forme de cœur.

Animaux domestiques sur plaque de verre, dans des boules…
A mesure que le marché des bijoux commémoratifs se développe, Hong Kong voit fleurir une multitude d’entreprises dans le domaine. Ainsi Petmento s’est-elle lancée en 2011 sur le segment des animaux de compagnie. A partir des cendres d’un petit chien, on peut faire réaliser une plaque en verre sur laquelle figure la silhouette de l’animal, ou encore une petite maison miniature contenant toutes les pierres précieuses créées à partir des cendres de celui-ci. Une autre entreprise, Glazden, propose de mélanger les cendres funéraires à du verre fondu à 1200°C pour créer des boules transparentes décoratives. Si le coût d’une tombe est l’un des plus élevés au monde du fait du manque de surface disponible à Hong Kong (3 millions de dollars) et que 90% des 48 000 Hongkongais qui décèdent chaque année sont logiquement incinérés, la création de bijoux est un phénomène nouveau et une façon originale de vivre sa relation à un disparu.
Après tout, les diamants ne sont-ils pas éternels ?
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