Édition internationale

La Chine se rêve en destination d’études de rang mondial

Pré-Covid-19, la Chine se hissait à la 3e place des pays accueillant le plus d’étudiants étrangers. Si la pandémie a fait chuter le nombre d’étudiants étrangers en Chine, les objectifs du gouvernement restent inchangés : s’inscrire comme l’une des principales destinations d’études dans le monde.

drapeau chinoisdrapeau chinois
@Pixabay/SW1994
Écrit par Capucine Lefebvre
Publié le 20 décembre 2023, mis à jour le 12 janvier 2024

Partir faire ses études en Chine continentale ? C’était le choix de quelques 492 000 étudiants en 2018, selon le Ministère de l’éducation chinois. La Chine se hissait, pré-pandémie, à la troisième place mondiale comme pays d’accueil, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni et devant le Canada.

Le Covid-19 est venu pertuber cet élan lancé en 1978. La fermeture des frontières a fortement impacté les étudiants internationaux, forcés de suivre leurs cours à distance avec décalage horaire en prime. Les statistiques du gouvernement concernant le nombre d'étudiants étrangers en Chine n'ont pas été renouvelées depuis 2019... Mais les objectifs du gouvernement restent inchangés. 

Des étudiants majoritairement originaires d’Asie

La Chine est avant tout attractive en Asie. Selon le Ministère de l’éducation, 60% des étudiants sont asiatiques ; la Corée du Sud est le premier pays d’origine des étudiants étrangers, suivie par la Thaïlande, le Pakistan et l’Inde.

Depuis l’ouverture du pays en 1978, le gouvernement chinois mène une politique d’accueil d’étudiants étrangers, à un rythme qui s’est accéléré au cours des 10 dernières années : entre 2009 et 2018, le nombre d’étudiants étrangers en Chine a doublé. Les étudiants étaient majoritairement présents pour être diplômés d’une université chinoise en 2018 (52%), inversant la tendance historique d’un simple échange universitaire.

Excellence académique et coût relativement bas

L’excellence des universités est la première raison du choix d’études, selon une étude de Tsinghua University sur les étudiants étrangers à Pékin parue en 2018. En 2023, sept universités chinoises se classent dans le top 100 des universités du Times Higher Education, et deux (Tsinghua University et Peking University) atteignent le top 20. Pékin et Shanghai restent les villes les plus populaires, concentrant près de 30% des étudiants étrangers. 

En dehors de ses écoles les plus prestigieuses, la Chine est aussi attractive pour son coût relativement bas. Selon le Ministère de l’éducation, 13% des étudiants internationaux bénéficiaient d’une bourse du gouvernement en 2018. Les frais de scolarité annuels dépassent rarement les 20 000 yuens (2800 USD) et le coût de la vie est particulièrement bas dans les villes de provinces moins importantes.

L'éducation, un outil de soft power

Devenir un pays d’études est avant tout un enjeu diplomatique pour la Chine. Cette année encore, Xi Jinping déclarait au Politburo qu’il était “essentiel que la Chine se positionne en leader de l’éducation dans le monde […] que nous propagions des récits positifs sur la Chine, que nous fassions valoir notre expérience, et que la voix de la Chine soit entendue”. Les expressions “connaître la Chine”, “aimer la Chine” et “devenir un ami de la Chine” se retrouvent fréquemment dans les déclarations officielles à ce sujet.

Un accent particulier est mis sur les étudiants provenant de l’Asie du Sud-est au regard des relations économiques entre l’ASEAN et la Chine. “Faire ses études en Chine est devenu très populaire, autour de moi, tous mes amis envisagent de partir en Chine… C’est la coopération économique entre mon pays et la Chine qui a motivé mon choix, et qui rend mes études importantes et utiles”, déclare un étudiant thaïlandais pour l’étude de Tsinghua University. La bourse ASEAN-China Young Leaders est instaurée en 2018.

Le “retour à la normale” post-Covid a été marqué par l’accent mis sur les étudiants américains. Selon l’Institute of International Education, la pandémie a fait chuter le nombre d’américains en échange de 12 000 à moins de 400. Lors de la rencontre Xi Jinping - Joe Biden le mois dernier, Xi Jinping a déclaré que la Chine ambitionnait d’accueillir 50 000 étudiants américains sur les cinq prochaines années. Le monde de l’université se définit, une fois de plus, comme un outil diplomatique.

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.

Flash infos