Ces dernières années, Hong Kong a vu se développer un véritable ''éco-réseau citoyen''. Lepetitjournal vous propose de partir à la rencontre de cette communauté verte... Pour une rentrée placée sur la voie de la durabilité.
« Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de monde ». Gigi Luk, étudiante en design urbain, vient pour la première fois à un rendez-vous des Hong Kong Green Drinks. Un mercredi par mois, au Café 8 de Central Pier, le groupe tient gratuitement conférences et discussions sur les thématiques socio-environnementales du moment. « Cela va de la situation des réfugiés à la crise du plastique, en passant par la foresterie urbaine, le sujet de ce soir », précise Merrin Pearse, organisateur de l'événement.
Chefs d'entreprise, professeurs, représentants d'organisations non gouvernementales, ou simples curieux, l'audience est aussi variée que les sujets abordés. « C'est qu'ils nous concernent tous », ajoute la jeune étudiante.
Des rencontres comme celles-ci, Hong Kong en héberge toutes les semaines, la population étant de plus en plus en demande d'informations et de solutions pour améliorer sa qualité de vie. Et si cette communauté verte est aujourd'hui bien présente, elle n'est pas forcément très connue des habitants du territoire. « Parce-que nous n'avons pas de voix unique, mais nous sommes bien là. », insiste Pol Fabrega, co-fondateur de Rooftop Republic, lors d'une conférence sur l'agriculture urbaine en toit-terrasse, mi-août, à Central.
Interconnexion
Alors comment entrer en contact avec cette communauté ? Comment en savoir plus ? Grâce à l'Internet évidemment !
Les réseaux sociaux - Facebook et Meetup en tête - regorgent d'associations et de mouvements classés communément sous les catégories : Green community – envrionnement – no waste – beach cleanup. Y figurent Hong Kong Green Drinks, Hong Kong clean beach, Hong Kong cleanup, Green sustainable living Hong Kong, DB clean, Sous les déchets la Plage, etc.
Plusieurs plateformes d'échange invitent également les professionnels de différents cœurs de métiers à l'interconnexion. Les clubs d'entrepreneurs et les espaces de co-working mettent régulièrement en avant ces initiatives: Metta, propose, par exemple, des tables rondes sur le développement durable. Campfire organise prochainement un rencontre sur le thème Sustainability in the Fashion Industry (14 septembre).
La blogosphère peut aussi être source d'information. À l'image de Green Queen. Tenu par deux expatriées désireuses de partager leurs bons plans et leurs découvertes, le blog fournit une multitude de conseils pour mener une vie hongkongaise plus saine, mettant toujours en avant les acteurs locaux éco-responsables.
Retour sur les bancs de la fac
Enfin, les universités sont un excellent endroit pour s'informer tout en constatant l'efficacité des mesures déjà prises.
En plus de la tenue régulière de conférences, ouvertes au public, sur des problématiques environnementales, toutes les universités de Hong Kong poursuivent depuis plusieurs années déjà des programmes de sensibilisation et des plans d'action pour améliorer leur environnement. Parmi les actions en cours ou déjà en place (liste non exhaustive):
- Depuis le 1er juillet, dans le cadre d'une grande campagne de lutte contre le plastique, plus aucune bouteille à usage unique, d'un litre ou moins, n'est en vente sur le campus Pok Fu Lam de l'Université de Hong Kong (HKU). En parallèle, de nouvelles fontaines d'eau potable s'ajoutent aux soixante-dix déjà existantes pour inciter les étudiants à utiliser des contenants réutilisables.
- En juin dernier, l'Université baptiste (HKBU) a reçu un prix du Bureau de l'Environnement du gouvernement pour l'extinction automatique de ses lumières extérieures, de 23 heures à 7 heures du matin, répondant à la Charte gouvernementale en la matière. Autre exemple de chasse au gaspillage d'énergie : une minuterie directement reliée à un système de réservation des salles a été installé sur le campus pour permettre le déclenchement automatique de la lumière et de l'air conditionné, uniquement le temps du cours.
- De son côté, l'Université des sciences et technologies de Hong Kong (HKUST) poursuit son ''Défi Développement durable'', dont l'objectif est de diminuer de moitié les déchets sur le campus de Water Bay, d'ici à 2020. Dans cette optique, son Centre de technologie d'édition est devenu en décembre dernier, le premier établissement d'enseignement hongkongais à obtenir la certification FSC-COC*. Délivrée par l'organisation internationale indépendante « Forest Stewardship Council », cette reconnaissance garantit que tout papier et bois utilisés proviennent de sources gérées de manière responsable.
- L'Université chinoise de Hong Kong (CUHK) vient, quant à elle, de terminer une large étude de collecte de données de ses déchets. Pendant un an, toutes les poubelles des établissements participants (représentant près de la moitié des déchets créés par l'université) ont été étiquetées, pesées et suivies en temps réel via une plateforme en ligne. Les données récoltées, de la quantité à la composition des poubelles, ont ainsi permis une meilleure compréhension des habitudes des usagers du campus. Ce qui devrait permettre à l'université de créer une réglementation plus adéquate et plus efficace sur la réduction des déchets, en prévision de la future taxe gouvernementale prévue en 2019.
- Enfin, depuis le 1er septembre, l'Université de la Ville (CityU) est entrée dans la deuxième phase de son audit sur la réduction des déchets solides municipaux. En parallèle, le campus s'est doté, en juin dernier, d'un nouveau centre de recherche pour le développement pour, comme le souligne le professeur Linda Chelan Li, directrice du centre, "supporter les avancées et activités collaboratives dans différents secteurs et régions."
Nelly Albérola (lepetitjournal.com/hong-kong) - vendredi 1er septembre 2017
* FSC-COC = Forest Stewardship Council Chain-of-Custody
Pour en savoir plus :