En mars 2023, le GIEC a sorti son rapport sur la montée des eaux. Selon les experts climatiques, le niveau des mers a augmenté de 15 à 25 cm depuis 1900, et la situation s'accélère, les conséquences pouvant déjà être visibles dans les zones tropicales. Comment Hong Kong est-elle impactée ? Quelles sont les solutions mises en place pour lutter contre ce phénomène ? Nous faisons un état des lieux de la situation.
En film catastrophe à Hong Kong ?
Si les typhons qui frappent de plus en plus régulièrement Hong Kong sont la partie visible des effets du changement climatique, la montée des eaux ne l'est pas forcément. En effet, les côtes hongkongaises ont plutôt gagné du terrain sur la mer par le biais de nombreux projets de reconquête par terre-plein.
D'un point de vue global cependant, le phénomène de la montée des eaux s’est accélérée ces dernières décennies. Le réchauffement climatique causant la fonte des glaces, et par ricochet la hausse des océans. Cette situation pourrait avoir des répercussions dramatiques.
De nombreux territoires, en particulier les côtes, pourraient être recouverts. Rappelons que 80 % de la population mondiale vit en zones côtière et serait donc directement impactée. Parmi les zones à risques, nous retrouvons Hong Kong.
Hong Kong : une ville à risques
De par sa nature en tant que ville côtière, Hong Kong est menacée par la montée des eaux. Cette hausse peut déjà être observée dans le Victoria Harbour. Selon le Hong Kong Observatory (HKO), le niveau de l’eau s'est élevé à un rythme d'environ 3 cm par décennie entre 1954 et 2017. À cette allure, ce dernier devrait s'élever de 0,63 à 1,07 m d'ici à la fin du siècle (2081-2100) par rapport au niveau moyen de la mer entre 1986 et 2005.
Selon le HKO, cela affecterait en conséquence plus de 40 000 bâtiments résidentiels, dont 60 % dans l'ouest des New Territories, 3 000 bâtiments commerciaux, principalement sur l'île d'Hong Kong et à Kowloon, et près de 2 000 bâtiments industriels. Également, la montée des eaux provoquerait l’accentuation des autres catastrophes naturelles touchant déjà Hong Kong, comme la régularité et la puissance des typhons.
Quelles mesures sont prises à Hong Kong ?
De nombreux groupes d’actions locaux, comme China Water Risk, sensibilisent la population et le gouvernement sur ce sujet. Dans une lettre ouverte au Chief Executive John Lee, le groupe met en garde : "Il faut s'adapter ou mourir ".
Le groupe propose de nombreuses solutions pour réduire l’impact de la hausse du niveau des océans. La première serait la construction de digues d'au moins 5 à 6 mètres au-dessus du niveau moyen actuel de la mer, alignant Hong Kong sur les politiques de lutte mises en place par Singapour et Shenzhen.
Une autre solution, déjà mise en place par le gouvernement, consiste à l'installation de structure d'évacuation des eaux, notamment dans les zones inondables. Hong Kong a déjà créé 2 400 km d'égouts pluviaux, 350 km de canaux fluviaux et trois réservoirs souterrains de stockage des eaux de crue. Cela réduit le risque d’inondations, revitalise les plans d’eau et crée de nouveaux espaces verts.
Ainsi, Hong Kong ne risque pas encore de finir sous l’eau. Comme le conclut le rapport de Live Science, "un facteur clé pour déterminer si une ville va disparaître n'est pas nécessairement l'élévation du niveau de la mer, mais plutôt la capacité d'une ville à faire face au problème".