Un militant transgenre de Hong Kong a reçu fin avril une nouvelle carte d'identité reflétant son changement de sexe, après une bataille juridique de plusieurs années pour faire modifier le document, et il a promis de continuer à œuvrer pour l'égalité de la communauté LGBTQ+. Un date importante pour les droits des transgenres à Hong Kong. Explications
Une bataille juridique pour les transgenres
En février 2023, Henry Tse a remporté une victoire importante: ce dernier a gagné son appel contre le refus du gouvernement de modifier le sexe indiqué sur sa carte d'identité. Auparavant, M. Tse s'était vu refuser cette modification en raison de l'absence d'une opération chirurgicale d'affirmation du genre. Cette affaire a débuté en 2017, lorsqu’il a décidé de contester l'exigence selon laquelle seules les personnes ayant subi une chirurgie de réassignation sexuelle (SRS) complète étaient autorisées à demander la modification de leur marqueur de genre sur leur carte d'identité. Considérant cette exigence comme discriminatoire, il a engagé une action en justice pour défendre le droit des personnes transgenres à une reconnaissance légale de leur identité de genre sans devoir se soumettre à une intervention chirurgicale spécifique. Malheureusement, en 2018, M. Tse a perdu son procès devant la Haute Cour, qui a validé la politique du gouvernement. Cependant, lui et un autre homme transgenre identifié sous le pseudonyme de "Q" ont décidé de porter l'affaire en appel devant la Cour d'appel. En janvier 2022, la Cour d'appel a confirmé le premier jugement. Cependant, l'histoire ne s'est pas arrêtée là. M. Tse a continué à se battre pour ses droits. Finalement, en février 2023, sa persévérance a été récompensée lorsque la cour d'appel a décidé en sa faveur, permettant ainsi la modification du sexe sur sa carte d'identité. Cette victoire représente un jalon important dans la lutte pour l'égalité des droits et la reconnaissance de l'identité de genre des personnes transgenres à Hong Kong.
Une nouvelle victoire pour la communauté LGBTQ+
La victoire de M. Tse à Hong Kong a conduit à des modifications importantes dans les politiques gouvernementales concernant la reconnaissance de l'identité de genre. Le gouvernement a révisé sa politique pour permettre aux personnes transgenres de modifier leur sexe sur leur carte d'identité sans avoir à subir une opération chirurgicale complète. Cependant, de nouvelles conditions ont été établies afin de réguler cette démarche malgré tout. Parmi elles, nous pouvons citer l'ablation des seins pour les hommes transgenres et l'ablation du pénis et des testicules pour les femmes transgenres. Les demandeurs doivent également confirmer qu'ils souffrent de dysphorie de genre, avoir vécu dans le sexe opposé pendant au moins deux ans, suivre un traitement hormonal continu depuis au moins deux ans, s'engager à vivre dans le sexe opposé pour le reste de leur vie, et se soumettre à des contrôles médicaux réguliers. Ces modifications reflètent une évolution dans les politiques gouvernementales, offrant une plus grande flexibilité en matière de reconnaissance de l'identité de genre et des droits LGBTQ+. Cependant, la question de savoir si ces conditions sont justes et appropriées reste un sujet de débat.
Les défis restants pour les droits des transgenres
La victoire de M. Tse à Hong Kong est considérée comme une avancée majeure pour la communauté LGBTQ+. De nombreux membres transgenres estiment que l'opération chirurgicale complète pour modifier leur sexe assigné etait inutile et risquée. La possibilité de modifier légalement leur sexe sur leur carte d'identité sans cette intervention est perçue comme un progrès significatif. Le président de Transgender Equality Hong Kong a qualifié cette décision de "moment historique". Il a exprimé le soulagement de voir enfin résolus les problèmes et humiliations quotidiens liés à l'utilisation d'une carte d'identité inappropriée, comme les refus d'emprunts bancaires ou des complications de passage de douane. Bien que l'opinion publique à Hong Kong soit de plus en plus favorable à l'égard de la communauté LGBTQ+, de nombreux obstacles subsistent dans la vie quotidienne de ses membres. Après avoir obtenu sa nouvelle carte d'identité, M. Tse a annoncé son intention de mettre à jour ses autres documents officiels. Cependant, M. Tse a également souligné que cette avancée n'était qu'un petit pas dans la lutte pour les droits des personnes transgenres. Il a fait remarquer que la politique actuelle n'est pas entièrement inclusive, car elle exige toujours la soumission de rapports de tests sanguins pour des contrôles aléatoires, ce qui constitue une violation de la vie privée. "Il nous reste encore de nombreux obstacles à franchir, comme le mariage. Ce sont toutes des questions auxquelles nous devons faire face et qui ne peuvent être résolues par un simple changement de carte d'identité.”
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