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Hong Kong bannira le CBD le 1er février

CBD Hong Kong clipCBD Hong Kong clip
Le gouvernement déploie une campagne de sensibilisation autour de l’interdiction du CBD © Narcotics Division – Security bureau – Government of HKSAR
Écrit par Noémi Lecoq
Publié le 11 janvier 2023, mis à jour le 11 janvier 2023

Tic-tac… Si vous possédez du CBD, sous quelle que forme que ce soit (huile, chewing-gum, produit alimentaire, etc.), il vous reste moins de trois semaines pour vous en débarrasser. Passée cette date, détenir ou consommer du cannabidiol vous expose à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à sept ans et à une amende d’un million de dollars.

Revirement de situation sur le CBD à Hong Kong

Jusqu’alors à Hong Kong, détenir, consommer, importer ou commercialiser du cannabidiol ou CBD, l’un des cannabinoïdes présents dans le chanvre, ne posait pas de problème. A partir du 1er février 2023, vous risquez de tomber sous le coup de la loi en écopant d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à sept ans et d’une amende d’un million de dollars. Ce revirement de situation fait suite au vote, en octobre dernier, d’un amendement à la Dangerous Drugs Ordinance (DDO) afin de classer le CBD parmi les substances faisant l’objet de contrôle et de régulation. Il rejoint ainsi la liste des quelque 200 « dangerous drugs » au même titre que l’héroïne, la cocaïne, la kétamine ou le très prosaïque loprazolam (34 millions de comprimés vendus en France en 2015). Le gouvernement a justifié sa décision rappelant l’attrait toujours croissant de ses administrés pour les substances psychotropes et la nécessité de placer les « nouvelles drogues » sous le contrôle de la loi. Tout en reconnaissant que le CBD n’est pourtant pas psychotrope et ne peut pas entraîner de dépendance, les autorités se montrent sceptiques quant à ses bienfaits supposés sur la santé arguant « un manque de preuves scientifiques faisant autorité ».

L'épineuse question du THC

Mais là où elles se montrent inquiètes, c’est face au processus permettant d’obtenir la fameuse molécule cannabidiol. « Selon l’avis scientifique du Laboratoire du gouvernement, lorsque le CBD est extrait du cannabis il est très difficile d’isoler du CBD pur et [d’en] retirer les impuretés de THC. Il y a également un risque de contamination par le THC durant le processus de production », peut-on lire dans une note du Conseil législatif. « De plus, puisque CBD et THC ont une structure chimique similaire, le CBD peut naturellement se transformer en THC. » Lequel THC ou delta-9-tétrahydrocannabinol est l’actif le plus connu du cannabis, responsable de l’effet psychotrope, et contrevenant, quant à lui, à la DDO et à d’autres lois dont celle garantissant la sécurité alimentaire. C’est donc en se basant sur un principe de précaution que l’administration a pris sa décision. Tout en laissant un délai pour que particuliers et professionnels puissent se débarrasser de leurs produits litigieux dans des boîtes disposées dans dix locaux publics sur tout le territoire jusqu’au 30 janvier. « Le commerce et le public doivent s’organiser au plus vite pour se débarrasser de tout produit contenant du CBD en leur possession afin d’éviter toute infraction à la loi après le début du contrôle législatif du CBD le 1er février 2023 » avertissait le porte-parole du gouvernement en octobre. Affiches et spots publicitaires ont également été déployés pour sensibiliser la population, avec un slogan « CBD, not for me ! (Le CBD, pas pour moi) ».

boîtes dépôt CBD Hong Kong
Dix boîtes permettant de se débarrasser des produits contenant du CBD sont mises à disposition du public.

 

Pour mémoire, en 2018, John Lee alors secrétaire de la Sécurité était interrogé sur la régulation des produits contenant du CBD notamment à l’importation et mettait déjà en garde : « Le cannabidiol est l’un des cannabinoïdes présents dans les plantes de cannabis mais n’est pas une substance dangereuse réglementée par Cap.134 [NDLR the Dangerous Drugs Ordinance]. Concernant les produits alimentaires ou boissons contenant du CBD, puisqu’il est difficile d’extraire du CBD pur, les produits concernés risquent très certainement de contenir d’autres cannabinoïdes réglementés par Cap.134. Le commerce alimentaire local devrait éviter d’importer ou de fabriquer de tels produits au risque d’enfreindre la loi. »

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