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Finance Hong Kong : HSBC rachète toutes les actions de Hang Seng

En rachetant toutes les parts des actionnaires minoritaires de la banque hongkongaise Hang Seng, la géante britannique HSBC a réaffirmé son ancrage dans le port des Parfums.

Hong Kong Hang Seng Bank Jubilee StreetHong Kong Hang Seng Bank Jubilee Street
La Hang Seng Bank, ici sur Jubilee Street, est une institution hongkongaise (photo See Lai Ho sur CreativeCommons).
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 10 novembre 2025

Deux institutions

Quand on demande aux Hongkongais de citer deux banques symboliques de leur région administrative spéciale, il y a de fortes chances qu’ils répondent Hang Seng Bank et HSBC.

D’un côté, Hang Seng Bank semble être une banque hongkongaise par excellence, au point d’avoir donné son nom à l’indice de la bourse locale. Deuxième plus grande banque de la ville, elle a été créée en 1933 par un certain… Hang Seng, et ne consistait alors qu’en un simple bureau de change. Elle n’est devenue une banque de dépôt qu’en 1952 et une société par action qu’en 1960.

D’un autre côté, HSBC est certes officiellement une banque britannique basée à Londres, la septième dans le monde au classement par valeurs d’actifs. Mais elle trouve son origine dans une maison de commerce de Hong Kong, et a d’abord été établie dans cette ville en 1865, avant d’ouvrir des filiales à Shanghai la même année. Son acronyme signifie d’ailleurs « Hong Kong and Shanghai Banking Corporation » et son nom apparaît sur des billets de banque en HKD, car elle est l’une des trois banques (avec la Standard Chartered et la Bank of China) autorisée à en émettre dans la ville.

Hang Seng en difficulté

Si HSBC apparaît être une banque solide, Hang Seng n’est pas forcément la cible idéale en ce moment. En effet, en raison de la crise de l’immobilier en Chine, le ratio de créances douteuses de l’ancien bureau de change est passé de 2,8% fin 2023 à 6,7% en juin 2025. Les actifs dépréciés étant de l’ordre de 25 milliards de dollars US (pour un bénéfice de 2,4 milliards de dollars en 2024), la création d’une « bad bank » pour séparer ces activités incertaines a même été envisagée.

De ce fait, quand HSBC a proposé le 9 octobre de racheter les parts minoritaires de Hang Seng avec une surcote de 33%, le cours de l’action de la banque cible a bondi de 26% en une journée, mais la valeur de l’acheteur londonien a chuté de 6% à l’ouverture. Comme HSBC détenait déjà 63% du capital de Hang Seng, l’opération consistant à acheter les 37% restant va coûter 14 milliards de dollars, ce qui a pu paraître beaucoup aux investisseurs.

HSBC en citoyenne

Pour autant, HSBC reste très optimiste sur ce rachat. En effet, Hang Seng possède un vrai patrimoine, avec 4 millions de clients, plus de 250 agences et un total d’actifs de 230 millions de dollars fin 2024. Mais il ne s’agit pas du seul argument. Sur un autre plan plus stratégique, dans son communiqué de rachat, HSBC a insisté sur « un investissement significatif dans l’économie de Hong Kong » et sa volonté de « renforcer sa présence et ses parts de marché dans les zones où il a un avantage compétitif clair ».

En effet, ces dernières années, HSBC a vendu ses activités de banque de détail en Europe et a aussi réduit la voilure aux Etats-Unis. La banque londonienne entend se recentrer sur l’Asie, et cet investissement à Hong Kong pourrait être davantage qu’un retour aux sources, le signe d’un nouveau départ.

 

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