

A l’occasion du retour aux cours en face à face, lepetitjournal.com est allé à la rencontre de François-Xavier Gabet, chef d’établissement du LFI, pour faire un point sur la situation depuis quelques mois et les dispositions mises en place pour assurer la rentrée de ce lundi.
Aujourd'hui, les conseils de campus facilitent les décisions
Qu’est-ce qui a changé depuis que cette situation pandémique s’est installée ?
Depuis la rentrée de septembre, il y a eu plusieurs phases, alternant le distanciel et le présentiel au fil des décisions de l’EDB. Nous sommes désormais rompus au passage de l’un à l’autre. Ce qui a changé depuis l’année dernière, c’est que nous avons communiqué en amont de la rentrée des protocoles d’enseignement à distance précis. Les retours sur ce point sont extrêmement positifs car tout le monde a pu disposer de lignes claires, ce qui est extrêmement rassurant.
L’autre changement, ce sont les conseils de campus. Auparavant, l'instance principale qui validait les prises de décision était le Conseil Victor Segalen, lui-même alimenté par un conseil du 1er degré et un conseil du second degré. Or depuis la rentrée 2020-2021, nous avons doté chaque campus de sa propre instance souveraine. Les situations des campus étant très différentes les unes des autres, ces conseils composés de professeurs, personnels non-enseignant, de représentants de parents, de représentants de lycéens et de représentants de la direction sont à même de prendre les décisions les mieux adaptées à chacun des campus, en particulier au regard des contraintes et directives fixées par l’EDB. Les premiers conseils de campus ont eu lieu fin décembre pour décider collectivement de procédure d’enseignement sur 1/6 des capacités et ont eu à nouveau lieu la semaine dernière puisque notre autorisation d'accueil double à la rentrée en passant à 1/3 des capacités de chacun des sites.
Les parents sont fatigués de cette situation
Concrètement, comment va se passer la rentrée en présentiel?
Aujourd’hui, les contraintes qui pèsent sur les familles, et notamment les parents d’enfants jeunes sont énormes et ont fini par user la patience de beaucoup, ce qui est bien compréhensible. Pour les plus petits, le distanciel n’offre qu’une solution temporaire peu satisfaisante à un âge où l’intégration sociale est tout aussi importante que l’acquisition de connaissances. Le passage de 1/6 à 1/3 a donc fait naitre énormément d’espoir chez les parents. Or lorsque l’on parle de 1/3 des capacités et non des effectifs comme c’est la cas, les disparités entre campus sont importantes.
Ainsi Jardine, prévu à sa création pour 1880 élèves, peut accueillir aujourd’hui presque la totalité des inscrits en présentiel alors que TKO, qui a été construit plus récemment sur la base des inscrits actuels, ne peut recevoir qu’un tiers, ce qui suscite des frustrations. De même, le second degré à BPR peut recevoir le matin et l’après-midi, ce qui double pratiquement les possibilités, alors que TKO a moins de flexibilité.
Aussi est-il particulièrement complexe de proposer une solution optimale qui corresponde aux attentes de tous. Le fait de "lisser" les effectifs, reviendrait par exemple à diminuer l’offre de certains campus, alors que nous cherchons précisément à accueillir un maximum d’élèves sur chaque campus chaque jour.
La communauté doit rester soudée
Quelles choix ont été opérés selon les campus?
A TKO, les décisions d’organisation ont été prises collégialement grâce aux deux conseils de campus, le premier et le second degré. Il est essentiel que la communauté reste soudée face aux difficultés car la tentation est en effet forte de crier à l’injustice en se comparant à d’autres campus de capacité différente. Les parents du second degré pourraient être tentés de demander à ce que l’on accueille moins en premier degré pour favoriser l’accueil des plus grands ou l’inverse venant des parents de jeunes enfants qui pensent être prioritaires. Même si chacun veut le meilleur pour son propre enfant, il faut garder à l’esprit l’intérêt du plus grand nombre.
Il est particulièrement complexe de satisfaire tout le monde. Par exemple, la solution un temps envisagée de mettre un maximum d’élèves du second degré l’après-midi pour libérer un maximum de places le matin pour le premier degré qui ne peut avoir classe l’après-midi a finalement été abandonnée car les emploi-du-temps des élèves auraient été trop perturbés sur les matières dites « essentielles » (français, histoire-géographie, mathématiques) habituellement enseignées le matin et qui auraient fagocité les temps d’options.
Un effort particulier a été mis sur les élèves de moyenne section (4-5 ans) qui n’avaient pas eu accès aux campus depuis plusieurs mois. Il était indispensable que ces enfants reviennent à l’école pour restructurer leur temps et favoriser le développement du langage, essentiel pour l’accès à l’école élémentaire. Aujourd’hui, les emploi-du-temps tant en présentiel qu’en distanciel ont été communiqués à toutes les familles via l’intranet de l’école.
La gestion a été complexifiée par la pandémie
Qu’est-ce qui a changé dans votre métier depuis la pandémie?
En fait, chaque fois que l’EDB met en place une nouvelle règle, nous sommes pratiquement obligés de repenser tout notre organisation en un temps record. C’est un véritable casse-tête auquel nous avons dû faire face grâce à la bonne volonté de tous les acteurs, enseignants, personnels et parents qu’il faut saluer pour leur engagement positif.
Quand on déplace des cours, on change les horaires, ce qui a une incidence sur les contrats avec les compagnies de transport qui peuvent être amenées à changer leurs itinéraires. Les formations de chauffeurs dans ce cas prennent du temps et cela aussi nous avons dû le faire. De même, dans le cadre d’un enseignement hybride pour le second degré, il faut gérer les déplacements des enfants en cours de journée de l’école à leur domicile, ce qui nous a aussi conduit à adapter l’offre de transports, à cause de la pause méridienne plus longue et la fin des classes plus tardive. Bref, nous sommes devenus des experts de l’adaptation expresse.
L’intérêt des élèves est notre première priorité
Quels enseignements retirer de la crise?
Ces événements ont ébranlé beaucoup de certitudes et nul ne peut prédire de quoi demain sera fait. Cependant, il est intéressant de voir que tout le monde a appris à réagir plus vite depuis l’apparition de la Covid. L'adaptation des personnels aux techniques d'enseignement en distanciel en sont l'exemple le plus frappant. Il nous a fallu former plusieurs centaines de collaborateurs qui ont été amenés à repenser entièrement leur métier. Je crois que cette flexibilité restera une fois la pandémie passée.
Par contre, sur le volet des techniques, même si l’on voit fleurir deci-delà des nouvelles offres des cours de langues à distance, la généralisation du distanciel serait une option beaucoup plus coûteuse qu’il n’y parait. De plus, l’enregistrement des cours pour diffusion ultérieure, pose la question du respect de la vie privée car il est évidemment interdit de filmer les élèves. Quant à la diffusion de cours mettant en jeu uniquement les enseignants, le risque est aussi grand de détournement via les réseaux sociaux. Il convient donc d’être à l’écoute sans oublier les fondamentaux qui font la qualité et la particularité de l’enseignement au LFI. Je tiens une nouvelle fois à souligner à quel point nous sommes impliqués et concernés dans l’accompagnement des élèves dont l’intérêt reste notre seule priorité.
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