L'économie chinoise affiche de bons résultats en ce début d’année, le produit intérieur brut de la Chine ayant augmenté de 4,8 % au cours des trois mois. Cependant, la chute récente des dépenses de consommation liée aux lockdowns dans les grandes villes et le taux de chômage constituent des sujets d’inquiétude.
Croissance globale de 4.8 % supérieure aux attentes en Chine
Alors que l’on attendait une croissance de 4,4%, les résultats de ce premier trimestre satisfont pleinement les analystes, ce chiffre étant de 4% au trimestre précédent. Les mois de janvier et février ont été marqués en particulier par d’excellentes performances économiques, bien que le mois de mars soit celui d’une baisse d’activité, consécutive à la mise en place d’une politique stricte de contrôle de la pandémie par Pékin, symbolisée par le confinement du centre économique et financier que représente Shanghai. Dans le secteur automobile, les constructeurs Volkswagen et Tesla ainsi que dans l’électronique, l’assembleur d’iPhone Pegatron ont tous dû fermer leurs usines.
Ralentissement de 3.5% de la consommation en Chine en mars
Au mois de mars, la consommation de détail est en recul de 3,5% par rapport à il y a un an, marquant la première baisse depuis juillet 2020. La production industrielle n’a quant à elle augmenté que de 5 % en mars, alors que la tendance était de 7,5 % au cours des deux premiers mois de l'année. La flambée de virus Omicron a perturbé la production dans plusieurs régions et affecté la consommation. Les services de restauration, de tourisme et du transport ont été parmi les plus durement touchés.
Chômage en forte hausse dans les villes chinoises
Bien qu’il ne soit jamais aisé de comparer les chiffres de l’emploi en Chine avec les données occidentales, le Bureau National des Statistiques a communiqué sur le fait que le chômage avait bondi à 6% en mars dans 31 grandes villes, constituant un record. Il atteindrait même 16 %, le plus haut niveau en huit mois pour les 16 à 24 ans.
Un objectif de 5.5% impossible à atteindre pour la Chine
Le gouvernement chinois s'est fixé pour cette année un objectif de croissance d'environ 5,5 %, le plus bas depuis trois décennies. Pourtant, l'épidémie de Covid, combinée à la guerre en Ukraine qui a fait grimper les prix du pétrole et des matières premières, fait dire à de nombreux économistes que cet objectif est hors de portée. Certains tablent aujourd’hui sur un taux maximum de 5% de croissance pour 2022, tandis que d’autres prévoient un recul au deuxième trimestre, alimentée par la crise persistante du secteur immobilier.
666 entreprises autorisées à redémarrer en Chine
Alors que l’attention se presse sur Shanghai, les fermetures totales ou partielles sont en place dans 45 villes chinoises, affectant un quart de la population du pays et environ 40 % de l'économie. Afin d'atténuer les perturbations, le gouvernement chinois a publié vendredi une "liste blanche" de 666 entreprises qui seront autorisées à reprendre la production. Près de 40% sont des constructeurs automobiles ou des entreprises impliquées dans l'approvisionnement de l'industrie automobile, sans que l’on sache quand cette autorisation prendra effet. Le Premier ministre chinois Li Keqiang a promis la semaine dernière de nouvelles baisses de taux d'intérêt pour stimuler l'économie et la People’s Bank of China a annoncé une réduction du taux de réserves obligatoires, une décision destinée à stimuler les prêts.
À suivre...