6,600 bouteilles en plastique et pailles destinées à être recyclées, une quantité impressionnante de polystyrènes et de plastiques en vrac, l’opération Sous les Déchets la Plage a largement mobilisé cette année encore.
C’était donc la troisième édition ce samedi 10 mars. La communauté française est venue nombreuse pour démarrer le nettoyage des plages dès 9h du matin et sous un soleil de plomb.
Durant l’opération, 559 personnes très exactement se sont réparties sur quatre zones préalablement sélectionnées. Les plages de Sai Kung, du sud de l’île de Lantau, de l’île de Lamma et du sud de l’île de Hong Kong ont été ratissées de fond en comble.
Les participants se sont retrouvés dans une ambiance très conviviale. Ils arrivaient en famille, en couple et certaines fois en groupe. Sur la plage de Shek O Lovers Bridge, vous pouviez croiser Hong Kong Accueil, l’équipe féminine de Dragon Boat So French facilement reconnaissable avec leurs maillots de sport, et des personnes arrivées entre collègues pour les entreprises et banques françaises qui avaient relayé l’évènement.
Au total, des quantités impressionnantes de sacs de déchets plastiques ont été rassemblées sur chacune des plages. Outre les 6,600 bouteilles et les pailles spécialement isolées pour être recyclées, les volontaires ont évacué dans de grands sacs noirs des plastiques en tout genre: sacs en lambeaux, emballages, polystyrènes…
La variété des déchets se constatait sur les "centres de tri" bâtis sur la plage. Les participants munis de gants mettaient par exemple de côté des chaussures, des claviers, de gros barils, des sacs… et beaucoup de polystyrènes.
Christine, une volontaire sur la plage de Lamma témoigne: "Nous avons passé la majeure partie de notre matinée sous un seul arbre! Il y avait tellement de morceaux de polystyrène échoués en dessous. Des bouts enfouis sous le sable, d’autres recouverts de végétation, un vrai empilement. On n’a pas arrêté de déblayer et de remplir des sacs énormes."
Les déchets étaient rassemblés par catégories : les plastiques 1 (PTE) et 2 (HDPE) recyclables, les briquets, les pailles, les cannettes en métal et l’aluminium. Mais le gros des déchets, en volume comme en poids, était malheureusement composé de plastiques non recyclables.
Trier sur la plage, c’est la meilleure manière pour apprendre
Les organisateurs ont d’ailleurs mis en avant l’objectif pédagogique de ces opérations. Sur le poste de tri, l’un d’entre eux, François Drémeaux, rappellait aux nouveaux venus les consignes: "Il faut séparer les pailles, les briquets, regarder si le plastique est PTE 1 ou 2. Il faut trier soigneusement pour prendre conscience que tous les plastiques ne sont pas recyclables."
Le but est évidemment de changer les comportements en amont. Ce sont d’ailleurs les messages qui ont été prononcés par les organisateurs et les partenaires le matin même sur la plage de Shek O Lovers Bridge.
Le consul général, Éric Berti présent pour l’opération a ainsi vivement remercié la communauté et très vite souligné le défi que représente la pollution des plastiques avec "400 millions de tonnes de plastiques produits chaque année et 8 millions qui finissent dans les océans. Il n'y a pas un seul endroit dans les mers où les scientifiques n’ont pas trouvé de microparticules de plastique."
L’expédition Tara -en escale à Hong Kong jusqu’au 15 mars- a confirmé ce constat.
"Nous devons changer notre manière de consommer, les choses se passent sur terre. Ce sont nos comportements, ce sont les lois, et c’est aussi l’innovation. Nous sommes ici pour inventer le futur" a déclaré son directeur, Romain Troublé. Il a rappelé le travail de sensibilisation que menait Tara depuis 10 ans et les partenariats qu’ils avaient noués avec des entreprises comme Véolia également présent et partenaire de l’opération Sous les déchets la Plage à Hong Kong.
Romain Troublé a conclu en parlant des jeunes générations "[Ce type d’opération] est aussi important pour les enfants. Je dois dire que j’y ai amené ma fille par le passé. Et bien, ne serait-ce qu’une seule fois et qu’une seule heure, cela a été la meilleure leçon pour lui faire comprendre où finissent les déchets."
De quoi finir sur une note positive avec un temps et des paysages qui s'y prêtaient.