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Gobee.bike is the new Vélib

Gobee.bike Hong KongGobee.bike Hong Kong
Gobee.bike Hong Kong @leomo.jpg
Écrit par Antoine Vergnaud
Publié le 31 octobre 2017, mis à jour le 31 octobre 2017

Roulez jeunesse ! Si les vélos peuvent vous sembler bien rares à Hong Kong, allez faire un tour dans les Nouveaux Territoires. Là où Raphaël Cohen, le gérant d’une société de bike-sharing, s’est persuadé du succès à venir de sa startup… qui s’implante désormais en Europe !

Avez-vous déjà vu… des vélos en libre-service à Hong Kong ? S’il est évidemment très rare d’en trouver sur l’île principale, compte tenu de son relief escarpé et du trafic routier important et dangereux, les bicyclettes Gobee.bike pullulent du côté des Nouveaux Territoires, où des dizaines de kilomètres de pistes cyclables ainsi que des milliers de places de vélos ont été installées par le gouvernement. Fin août à Hong Kong, 10.000 vélos étaient déjà en circulation, « et plusieurs milliers de commandes supplémentaires par mois d’ici la fin de l’année avec encore de nouvelles villes dans le monde », indique Raphaël Cohen, le gérant et fondateur de Gobee.bike. Quand on lui demande comment se passent les négociations avec le gouvernement (usage commercial de l’espace public, construction de nouvelles infrastructures), le jeune entrepreneur est assez clair sur l’engouement provoqué par ce système nouveau dans la ville : « Notre seul souci aujourd’hui, c’est que les gens nous demandent toujours plus de vélos ! Ils ont découvert une demande qu’ils ne connaissaient pas, celle du «last mile», qui correspond aux derniers kilomètres d’un trajet, en sortant du métro, avant d’arriver au bureau par exemple ». 

Zéro station, zéro pression


La nouveauté, était-ce bien la seule raison de ce succès rapide ? Une différence avec les systèmes de vélo-partage « classiques » que l’on connaît en France, comme le Vélib’ et ses bornes parsemées dans la quasi-totalité des grandes villes de l’Hexagone, a le mérite d’être soulignée. « Les bornes, c’est le problème que j’ai ciblé tout de suite, ayant été moi-même utilisateur de ce service quand j’étais à Paris. Cela arrive souvent, qu’une station soit pleine lorsqu’on veut déposer son vélo, ou bien qu’elle soit vide alors qu’on a besoin d’un vélo tout de suite », explique Raphaël Cohen. Mais comment supprimer ce problème de borne ? En supprimant la borne, tout simplement ! « L’idée, c’est de mettre la station sur le vélo lui-même », continue-t-il. « Un cadenas avec un code est placé au niveau de la roue arrière du vélo, il suffit de scanner ce code avec son téléphone et notre appli mobile, et le cadenas s’ouvre ». Et après ? « L’utilisateur peut laisser son vélo… n’importe où ! Ça va beaucoup plus vite, et c’est plus pratique », conclut l’entrepreneur. 

Gobee.bike cadenas

Hong Kong, comme une évidence

Installé dans la ville depuis six ans, Raphaël Cohen est un globe-trotter et a déjà fait ses preuves en Asie. Après avoir étudié à Toronto, il passe un an à Shanghai, puis travaille pour la société FoodPanda, pour laquelle il ouvre une succursale au Vietnam. C’est lors d’un voyage à Pékin, en février dernier, qu’il se convainc de lancer Gobee.bike : « J’avais déjà entendu parler du stationless bike-sharing (vélo-partage sans borne, ndlr) car il existe deux grosses firmes en Chine, MoBike et Ofo. Des millions de trajets sont effectués tous les jours, ça marche vraiment bien. J’ai été très impressionné lors de mon séjour à Pékin, car à chaque coin de rue, il y a des dizaines de vélos en stationnement », explique le gérant.

De retour à Hong Kong, l’idée d’en faire son 1er marché apparaît comme une évidence : « Il n’y avait aucune concurrence, et des infrastructures déjà en place, soit 57 000 places de garage et plus de 200 kilomètres de pistes cyclables. Il y avait déjà des loueurs de vélos, mais la plupart sont hors-ligne et c’est une galère monstrueuse à chaque fois qu’on veut prendre un vélo. Et puis, bien sûr, la densité de population dans les Nouveaux Territoires (top 10 mondial) est un atout indispensable », poursuit-il. Le 19 avril donc, Gobee.bike naissait à Hong Kong, après une levée de fonds express : « En deux semaines, nous avons récolté 500.000 dollars, pour lancer le concept. Après deux mois, notre application avait déjà été téléchargée 80.000 fois. Et aujourd’hui, chaque semaine, on envoie des nouveaux vélos », conclut Raphaël Cohen. Le nombre de téléchargements avoisine dorénavant 250,000.

Au fil des mois donc, la société de vélo-partage s’est affirmée à Hong Kong, et désormais en Europe. Le 16 octobre, Gobee.bike installait en France quelques-uns de ses vélos vert citron à Paris et à Lille. La semaine dernière le lancement était à Bruxelles. Cette semaine, l’entreprise fait cap sur Reims. Ne soyez pas surpris si vous en croisez à votre retour !

Gobee.bike Lille

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