Un véritable régal pour les yeux que le tout nouveau gala de danse offert au public par l'école de danse de Régine Proietto. Jeudi 2 juin 2011, sur la scène du Y Theatre à Chai Wan, plus d'une centaine de danseuses démontreront toute leur grâce, toute leur adresse, tout leur savoir-faire dans un voyage à travers « les 4 éléments » vitaux qui nous entourent: l'eau, le feu, la terre et l'air. Une expérience riche de sensations, des interprétations métaphoriques
Régine Proietto, Chorégraphe et Directrice du 11th French School of Dance Gala "The 4 elements", 06/2011
Lepetitjournal.com : Votre école de danse, basée à Hong Kong, fête ses 21 ans cette année. Tous les deux ans, classique et jazz se mélangent lors d'un spectacle, dans une originale diversité. Comment trouvez-vous l'inspiration pour chacun de vos galas ?
Régine Proietto : Je n'aime pas trop m'enfermer dans un thème trop étroit qui m'empêcherait de donner libre cours à ma créativité et surtout qui pourrait ne pas convenir à la personnalité d'un groupe. Il me faut souvent attendre la rentrée scolaire, prendre la température de chaque cours, sentir des courants d'idées, échanger avec les élèves pour pouvoir être inspirée et voir un thème se dessiner. Parfois même, le thème et le fil conducteur ne viennent qu'à la fin du processus de création chorégraphique.
J'imagine que la création de chaque spectacle résulte de cette période de digestion. Je peux partir d'un tissu pour lequel je suis tombée amoureuse, d¹une musique que je ne peux laisser passer, d'images visuelles à la suite de voyages, d'émotions partagées avec des gens. Un travail de création est la résultante de toute cette alchimie, entre une banque de données que le cerveau a imprimé et la personnalité de mes élèves, leurs envies, leurs talents. On en pioche certains éléments; parfois on en laisse d'autres de côté pour mieux les exploiter plus tard...
RP : Mon souci principal est de mettre en valeur les élèves. Il faut trouver des costumes qui leur conviennent, des musiques qui peuvent leur parler et veiller aussi à divertir un public en pensant variétés des styles. Une fois que j'ai pu ressentir le style de danse qui exploiterait au mieux leurs qualités techniques ou musicales ou d'interprétation, je consacre énormément de temps à rechercher la musique. Il faut qu'il y ait une véritable histoire d'amour entre la musique et moi. D'ailleurs, quand l'amour est faible, cela arrive..., la qualité chorégraphique est moindre.
Je ne peux malheureusement prétendre trouver pour chaque pièce de danse une musique sublime. Puisque mon travail de création ne se produit que tous les 2 ans, il y a un moment de jachère où le cerveau imprime des sensations de la vie, des messages, des musiques.
LPJ : Quelle est selon-vous le plus difficile dans la préparation du gala ?
RP : La plus grosse partie du travail n'est en aucun cas, comme on pourrait le penser, le travail chorégraphique ou la transmission aux élèves de mes écritures. Non, le plus lourd du travail repose sur la réalisation des costumes. Cela représente des dessins, des va et vient incessants entre Hong Kong et Shenzhen ou la plupart sont cousus et surtout beaucoup de retouches. Etant donné que c'est la partie que je maîtrise le moins pour n'avoir aucune formation dans ce domaine, cela me prend un temps fou. C'est aussi une gestion de 110 à 150 costumes parfois; une logistique peu évidente même avec l'habitude. Mais je dois bien reconnaître que je suis extrêmement difficile en matière de choix de tissus, matières et accessoires.
Déléguer tout cela à une professionnelle, en dehors du coût considérable que cela représenterait et que nous ne pourrions supporter sans sponsors, ne me garantirait en rien toute satisfaction. Dessiner, choisir les tissus, les rubans, les bijoux me permet de sentir au plus prêt le travail de montage de chaque ballet. Je suis comme mes élèves parfois toute excitée juste à la vue d'un accessoire. Cela suffit à mieux interpréter une chorégraphie parfois.
Etre donc maître à bord de tout, sauf de l'éclairage que je délègue à un professionnel, est un réel avantage pour rester fidèle à l'essence même de ma création chorégraphique mais c'est aussi une source de stress ! Je pense qu'au final, même avec quelques kilos en moins, le stress et l'adrénaline permettent de se dépasser. Trop de facilité tuerait sans doute la création ! Et ne l'oublions pas, le propre d'une danseuse est de toujours chercher à se dépasser !
LPJ : Ce spectacle est un aboutissement, la récompense de montrer le résultat de 4 mois intensif de travail. Quel message souhaitez-vous transmettre à vos élèves ?
RP : Tout ce travail est rendu possible grâce aux encouragements perceptibles des élèves, des parents mais aussi grâce à des partenaires fidèles tels que l'éclairagiste, la couturière, mon ami designer qui crée affiches et programmes depuis 20 ans pour moi, les amis de toujours et la famille bien sûr.
Il serait bien présomptueux de dire que tout repose sur moi. Sans toute cette belle et large famille autour de moi, sans mes élèves motivées, rien ne serait possible. Si succès il y a, c'est bien le résultat d'un énorme travail d'équipe où chacun s'est impliqué avec sérieux. D'ailleurs s'il y avait une leçon que j'aimerais que mes élèves retiennent de cette expérience, ça serait : là où il y a implication sérieuse, il y a toujours un sentiment d'être vrai et tôt ou tard le succès... ou pour reprendre la formule de Jean Monbourquette dans son livre A chacun sa mission : « Là où il y a passion, il n'y a pas d'échec ! ».
Laurence Huret (www.lepetitjournal.com/hongkong.html), lundi 30 mai 2011
Lieu : Y Theatre ? Chai Wan Youth Square
Date : Jeudi 2 Juin 2011 à 20h00
Prix : 210 HK$ ou 150 HK$
En vente : URBTIX et les magasins Tom Lee Music (voir www.lcsd.gov.hk/CE/Entertainment/Ticket)
Pour tout renseignement: http://www.regineproiettodancepro.com/
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