Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

Groupe VK : des ponts au secours des villageois vietnamiens

groupe VK Van Cong Nguyen ponts Vietnamgroupe VK Van Cong Nguyen ponts Vietnam
Écrit par Alhéna Domela
Publié le 7 juillet 2019, mis à jour le 7 juillet 2019

Chaque année, 2000 enfants meurent de noyade au Vietnam.  Pour les écoliers des régions agricoles reculées, le chemin de l’école peut s’avérer mortel. Face à ce constat, l’ingénieur Van Cong Nguyen a créé l’organisation « Groupe VK » pour remplacer les ponts  instables par des constructions solides et sécurisées.  

A 81 ans, son engagement n’a pas pris une ride. Van Cong Nguyen, de retour dans son pays natal après 20 ans d’expatriation en France, donne de son temps libre et de son savoir-faire pour venir en aide aux populations défavorisées depuis 2004. Son organisation vient de fêter ses 15 ans d’existence, et malgré la construction de plus de 250 ponts, son action reste toujours nécessaire.

Lepetitjournal.com / D’où vous est venue l’idée de créer le Groupe VK ?

Nguyen Van Cong groupe VK ponts Vietnam
Van Cong Nguyen, fondateur du Groupe VK

Van Cong Nguyen : En lisant les actualités quotidiennes du Vietnam, j’ai pu constater un grand nombre de noyades d’enfants allant à l’école, surtout pendant les moussons. Ce problème récurrent est en partie dû à des ponts de singe, des ponts en bois ou bambou instables sans aucun garde de corps. J’ai alors eu l’idée de créer VK, une ONG non lucrative dont l’objectif est la construction de ponts ruraux en béton pour venir en aide aux populations des régions agricoles reculées et défavorisées de mon pays. Etant ingénieur responsable diplômé de Paris, j’ai pu former les équipes d’ouvriers vietnamiens avec le matériel de construction et les machines.

Pourquoi la région méridionale du Sud-Vietnam est particulièrement touchée par ces drames ?

Cette région est constituée d’un réseau de rivières très denses totalisant une longueur de 25.000 km de trafic fluvial. Près de 60% de la population utilise ce moyen de transport de navigation. Tout s’effectue par voie fluviale. Le taux d’accidents fréquents atteint des niveaux très élevés. Des centaines d’écoliers ont dû abandonner leurs études à cause de l’éloignement de leurs écoles et du danger que représentent les ponts. Des centaines d’écoliers ont péri par noyade. La traversée en barque n’assure aucune sécurité sans les gilets de sauvetage… Les ponts en béton ainsi que les transports par des embarcations plus sures restent le grand espoir des millions d’écoliers dans cette région rurale baignée de rivières. Le fait est que la misère et les difficultés continuent toujours à s’accrocher à ces familles de ces régions rurales abondamment arrosées qui ne peuvent que continuer à espérer.

Van Cong Nguyen Groupe VK ponts Vietnam

Malgré la construction de 253 points, la demande d’aide est de plus en plus importante. Comment expliquez-vous cette situation ?

Le gouvernement vietnamien ne s’occupe que de grands projets, à savoir la construction de grandes routes. En revanche, les campagnes ont tendance à être négligées, ce qui accentue l’écart entre les pauvres et les riches. Le développement du pays ne se fait pas de manière égale. L’objectif du Groupe VK est de faciliter et sécuriser les déplacements des populations, contribuant ainsi à leur développement économique, et réduisant l’écart entre les campagnes pauvres et les villes riches.

Quel bilan tirez-vous de ces 15 années d’engagement ?

Lorsque le Groupe VK s’est fondé en 2004, l’objectif était de construire 10 ponts en trois ans. Nous construisons en moyenne 17 ponts par an. La demande est certes très importante mais l’exécution de ces ponts est très efficace. Je ne pensais pas qu’il y aurait un réel investissement humain et financier. Ce projet tient à cœur à beaucoup de personnes. A l’heure d’aujourd’hui, il est important de former les jeunes ouvriers et de toujours partager les informations de nos activités. Après quinze ans d’activité, nous pouvons dire que nous sommes fiers de l’aide que nous apportons aux villageois vietnamiens et de toutes les collaborations que nous avons pu faire jusqu’à présent. La route reste ceci-dit encore très longue.