Symbole fort de la culture vietnamienne, le mariage mêle rites ancestraux, respect familial et influences modernes. Entre traditions rigoureuses, choix astrologiques et célébrations fastueuses, il reste l’un des événements sociaux les plus marquants du pays. Plongée au cœur d’un rituel où se rencontrent spiritualité, élégance et sens profond de la communauté.


Un rituel ancestral en trois temps
Le mariage vietnamien s’inscrit dans une structure traditionnelle héritée du confucianisme et encore largement respectée aujourd’hui. Dès la première étape, Lễ Dạm Ngõ, les familles se rencontrent officiellement pour valider le projet d’union autour de thé et de fruits.

Lors du Lễ Ăn Hỏi, les fiançailles, la famille du futur marié apporte des plateaux d’offrandes symboliques, acceptés par celle de la future épouse. Le Lễ Cưới, cérémonie de mariage proprement dite, consacre l’union à travers les offrandes aux ancêtres, le rituel du thé et les bénédictions des aînés avant la grande célébration.
Tenues traditionnelles et symboles forts
Les vêtements portés lors du mariage témoignent de l’importance donnée à l’esthétique et aux symboles. La mariée revêt le plus souvent un áo dài rouge ou doré, couleurs porteuses de bonheur et de prospérité, parfois accompagné d’une coiffe khăn đóng.


Le marié choisit quant à lui un áo dài assorti ou un costume occidental. Ces codes cohabitent avec une modernisation visible : robe blanche, alliances échangées et séances photo prémaritales font désormais partie du paysage nuptial.
Des dates choisies sous le signe de l’astrologie
Au Vietnam, la date du mariage est tout aussi importante que la cérémonie elle-même. Les familles privilégient les jours fastes du calendrier lunaire et évitent soigneusement le septième mois lunaire, associé aux esprits errants. Les saisons les plus prisées s’étendent d’octobre à décembre, période sèche, puis de février à mars après le Tết, moment de renouveau. Ces choix s’appuient souvent sur les conseils d’astrologues ou de maîtres de feng shui.
Le banquet, un moment de fête communautaire
Dans de nombreuses régions rurales la cérémonie n’est pas uniquement l’affaire des mariés : c’est toute la communauté qui se mobilise. Familles élargies, voisins et parfois même le village entier participent aux préparatifs, qu’il s’agisse de cuisiner, de dresser les tables, de décorer la maison ou d’accueillir les invités. Cette participation collective, héritée d’un Vietnam rural et solidaire, permet non seulement d’alléger les dépenses, mais aussi de renforcer les liens sociaux. Le mariage devient alors un événement partagé, où chacun apporte sa contribution, transformant la fête en véritable célébration communautaire. Une tradition vivante qui illustre parfaitement l’importance du collectif dans la culture vietnamienne.

La réception constitue l’un des points culminants du mariage vietnamien et peut rassembler plusieurs centaines d’invités. Le banquet met à l’honneur une succession de plats traditionnels, des fruits de mer aux volailles en passant par le riz gluant, sans oublier le bánh phu thê, gâteau emblématique de la fidélité conjugale.

Les invités offrent traditionnellement une enveloppe rouge contenant de l’argent, un geste destiné à soutenir les jeunes mariés et à contribuer aux frais de l’événement.
Le mariage Vietnamien comme pilier de la communauté
Entre héritage ancestral et aspirations contemporaines, le mariage vietnamien continue de tisser un lien solide entre les générations. Si les codes évoluent, l’essence demeure : célébrer l’union de deux êtres en rassemblant familles, amis et ancêtres autour d’un même élan de joie. À travers ses rites, ses couleurs et ses symboles, cette tradition rappelle que, dans un pays où la communauté joue un rôle central, se marier n’est pas seulement unir deux personnes, mais faire rayonner une histoire collective. Une célébration qui, d’hier à aujourd’hui, n’a jamais cessé d’incarner l’un des plus beaux visages de la culture vietnamienne.
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